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TRIBUNE DU VENDREDI N°142 : « Innad-Dunyâ Jîfatun » Dixit Seydina Limamou Lahi (ASWS)

today24 mai 2024 55

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« Innad-Dunyâ Jîfatun » Dixit Seydina Limamou Lahi (ASWS)

« Ce monde est comparable à un cadavre en putréfaction [impropre à la consommation] ».

Ce propos qui fait office de titre à notre présente tribune a été émis par le saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) afin de mettre en garde les gens de son époque et de celles à venir contre les tentations de ce monde éphémère et tout ce qu’il contient et qui procure la jouissance temporaire.

La quintessence de ces propos d’une sagesse déconcertante fait que finalement le monde et ce qu’il contient dégagent aux yeux des initiés et autres rapprochés du Seigneur un parfum nauséabond qui inspire le dégout rien qu’à l’idée de se voir servir un tel met. Et c’est sans doute le but recherché par le meilleur des Ahloulahi dans sa grande pédagogie de Sauveur de la Fin des Temps en prononçant une telle vérité dès son premier sermon.

L’amour pour ce monde et ce qu’il contient en termes de biens, richesses diverses et privilèges pousse l’homme à chercher à s’enrichir et/ou à occuper toutes sortes de positions de choix et de responsabilités dans la société sans se soucier du caractère licite ou non des moyens utilisés pour y parvenir. Or, l’amour pour ce bas-monde et la recherche effrénée des faveurs et biens qu’il contient le poussent inexorablement à désinhiber et à faire apparaitre les pires défauts qui pouvaient sommeiller en lui à savoir la cupidité, l’égoïsme, la vantardise, l’opportunisme, le matérialisme, la déloyauté, la trahison, l’ingratitude, etc. Il en découle qu’il n’hésite plus à mentir, à voler, à arnaquer, à rompre un pacte ou une relation, à briser une amitié, à commettre un crime voire un meurtre pour arriver à ses fins.

Mais le pire encore c’est qu’il en arrive même à se rebeller, à transgresser les règles divines et à s’éloigner ensuite de son Créateur. S’il en est ainsi, c’est parce que, comme l’a si bien confirmé le Coran : « On a enjolivé aux gens l’amour des choses qu’ils désirent : femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, chevaux marqués, bétail et champs ; ».

Dans ce même sillage, l’Imam Ahmad rapporte dans son Musnad que selon Abû Sa’îd al Khudrî (rta) a dit : « Certes, ce bas monde est comparable à un fruit tendre et délicieux, et certes Allah vous y a envoyé pour voir comment vous agissez ».

C’est pourquoi, il est naturellement difficile pour l’homme de rester indifférent et de n’éprouver aucun désir face à ces sources de jouissance citées par le précédent verset. Toutefois, Allah dans Sa grande sagesse a tenu à mettre en garde dans la suite dudit verset en indiquant : « tout cela est l’objet de jouissance pour la vie présente, alors que c’est près d’Allah qu’il y a bon retour. »

Il apparait clair donc que même si Allah reconnait avoir, à travers Son décret discrétionnaire, offert aux gens le plaisir de posséder tout ce qui peut leur procurer de la jouissance, Il a quand même tenu, dans Sa grande Miséricorde, à leur préciser que tout cela n’était qu’éphémère, destinée à disparaitre car se ne se limitant qu’à cette présente vie terrestre.

Pour conclure, Allah nous livre une information capitale à savoir que ce qui peut nous procurer la jouissance éternelle se trouve auprès de Lui. Aussi, dans la mesure où la jouissance que procure ces choses n’est qu’éphémère, s’en accrocher ou en abuser au détriment du culte pur dû à Allah ne mène-t-il l’homme qu’à sa propre perte au Jour du Jugement. En effet, l’amour pour ses choses enivre l’homme à telle enseigne qu’il lui fait oublier le plus important à savoir préparer la vie future ; autrement dit celle qui est éternelle.

Ainsi, pendant que l’homme court derrière les biens de ce monde qui ne lui fournissent qu’un semblant de jouissance à effet limité dans le temps en y mettant toute son énergie, il néglige le plus important à savoir le fait de multiplier les actes de dévotion qui, s’ils sont acceptés par le Tout-Puissant, lui permettront à coup sûr de recevoir des privilèges et des récompenses inimaginables dans les hautes sphères du Paradis.

Et il s’y ajoute que, comme le rapporte Al-Tirmidhî, le prophète (asws) a dit : « Celui qui se préoccupe de l’Au-delà, verra Allah placer sa richesse dans son cœur et favoriser ses affaires, et ce bas monde lui sera offert contraint et forcé ».

Par contre, selon Anas le prophète (asws) a encore dit : « Celui qui se préoccupe de ce bas monde verra Allah placer sa pauvreté devant lui et nuire à ses affaires ; et il ne recevra d’autre part de ce bas monde que celle qui lui a été prédestinée » (rapporté par Al-Tirmidhî).

C’est pour cela que le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) nous recommande ceci : « Ne cherchez pas à vous surpasser les uns les autres dans l’acquisition des richesses de ce bas monde. Cherchez plutôt la concurrence dans l’obtention des richesses de l’autre monde. C’est ça qui procure la fortune éternelle et des honneurs élevés. »

Or, pour réussir cela il faudra nécessairement parvenir à dominer le désir naturel auquel nous appellent constamment le monde et ses tentations. Pour ce faire, Seydina Limamou Lahi (asws) dans son rôle « d’Imam Al Mahdi », dont la mission se résume à ramener les peuples de la Fin des Temps sur le sentier d’Aller afin de les conduire ensuite sur la Voie du Salut, nous donne la stratégie à adopter : « Ne soyez pas avides des biens de ce bas monde, car ce monde-ci est (comme) un cadavre (impropre à la consommation). Seuls les chiens et les vautours mangent un tel cadavre. Détachez-vous donc de ce bas monde ne le suivez pas, car c’est une demeure qui va vieillir et disparaître. Or sa disparition est proche ». Son troisième, Khalif El Hadji Seydina Issa Lahi communément appelé Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono », avait l’habitude de répéter cette partie des sermons de son grand-père (asws) à chaque prise de parole, tout au long de son califat à tel point que cela aurait pu pousser les profanes et âmes simples d’esprit de son époque à penser que c’était la seule prédication qu’il pouvait faire.

Ce qu’ils ignoraient est que, en fait, en tant que maitre de son temps – il convient de préciser qu’il est le premier « Mujjadid » après Seydina Limamou Lahi et donc celui de ce 15ème siècle de l’hégire – Baye Seydi Thiaw connaissait le fléau de notre époque à savoir la course effrénée aux biens de ce monde et l’enrichissement illicite qui en découle. C’est seulement des années plus tard après lui, que les profanes de son époque ont enfin pu comprendre la raison qui justifiait sa célèbre répétition qui était alors d’ordre pédagogique en ce sens que la plupart d’entre eux n’ont pu éviter de tomber dans le piège en succombant à l’appel des délices illusionnistes de ce monde.

Par ailleurs, le troisième Khalif ajoutait toujours après avoir rappelé la mise en garde formulée par son illustre grand-père : « Moi Seydi Thiaw, j’ai ajouté que ledit cadavre dont parlait le saint-maitre] est, à notre époque, devenu tellement gras que toute personne qui n’y prend pas garde s’en gavera à souhait alors qu’il n’est ni un chien ni un vautour ». C’était une façon pour dire que les parures de ce monde sont devenues tellement nombreuses, tellement attrayantes, envoutantes qu’elles occultent son côté obscur de telle sorte que si l’homme n’a pas suffisamment placé sa foi et sa confiance en Allah, il ne s’empêchera pas d’en succomber en oubliant de ce fait la vie future qui est, elle, éternelle.

Abû Na’îm rapporte dans « Al-Hilya » que le Khalif bien guidé Omar Ben ‘Abd-ul-’Azîz (rta) expliquait ce monde en ces termes : « Sachez que rien dans ce bas monde ne dure longtemps, le puissant sera humilié, le riche deviendra pauvre, le jeune vieillira, le vivant mourra. Ne vous leurrez donc pas si vous voyez ce bas monde s’offrir à vous puisque vous savez qu’il ne tardera pas à vous tourner le dos, et le dupé est celui qui s’est laissé séduire par sa parure et dit : “Où sont passés ses habitants qui avaient édifié ses cités, creusé ses fleuves et planté ses arbres ?!” »

Ces propos nous rappellent cette sagesse développée par l’Imam Mouhamadou Sakhir dans son poème « Aaxiru Zamaan » et qui explique la réalité de ce bas-monde :
Da fay mas di wor mbooleem ku kay mas di ut mootax
Woroon na « Sidaad Bun Aad » tabax loo ka pééyam baa
Adunyaa mitax nuy xeex di tongoonte moom dub dal
Bu sax si mbindééf ngir dee du kay bàyyimuy dal baa.

Qu’Allah place dans notre cœur la crainte d’Allah et le souvenir de la mort à telle enseigne que ce monde n’aura pas de grande valeur à nos yeux.

Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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