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DAKAR : ILS VIENDRONT POUR CROIRE OU SE SERVIR

today4 février 2023 100 2

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Dakar : Ils viendront pour croire où se servir

Dakar, petit village du Cap-Vert, comptait :

– 1.556 habitants en 1878, six ans avant l’appel de Seydinâ Limâmou LAHI (Asl),

– 8.737 habitants en 1891, quatre ans après sa création de Cambérène,

– 18.447 habitants en 1904, cinq ans avant son décès

– 23.883 habitants[1] en 1914, l’année de l’épidémie de la peste, six ans après son décès.

Le budget municipal pour 1888 était arrêté en recettes et en dépenses à la somme de 72.734 francs. Les recettes furent de 75.407 francs et les dépenses ne dépassèrent pas 55.540 francs. Le budget de 1913 s’est élevé à 595.650 francs, et celui de 1914 [2].

Et pourtant, Seydinâ Limâmou LAHI (Asl), au milieu des buissons et des dunes qui l’entouraient disait à ses disciples après avoir lancé son Appel :

 « Charqa charqa yaatii,’kharba kharba yaatii, yamiini yaatii, chimaali yaatii »

« Les gens de l’Est viendront, les gens de l’ouest viendront, les gens du nord viendront, les gens du sud viendront. »

« Ils viendront à Dakar pour croire en ma mission ou pour profiter de ses richesses. »

Qui l’eût dit, qui l’eut cru ! Et pourtant le miracle annoncé se produisit et se déroule encore, sous nos yeux et cœurs distraits, confirmant le hadith du Prophète (Psl) qui parlait du lieu d’apparition du Mahdi (Asl) comme d’un endroit où sa communauté s’abritera. Aboû Sa’id Al Khoudri (Rta) rapporte que le Prophète (Psl) a dit :

« Sa communauté s’abritera près de lui comme le font les abeilles auprès de la reine (de la ruche), il remplira la terre d’équité comme elle aura été remplie d’injustice, jusqu’à ce que les gens se retrouvent dans leur situation première, l’endormi ne sera pas réveillé et le sang ne sera pas versé. » [3]

El Hâdj Mouhammad Sa’khîr Gaye (Rhml) dit de Dakar, la terre du Mahdi Seydinâ Limâmou LAHI (Asl) :

Lu jiitu bi ngay féeñ kay Ndakaaroo ngi woon fii waayé

Siiwul xaméesul booba turam wa ak gox baa

Nga ñëw wooté « Aajiboo » ne jaam Yalla yéen la woo

Nit ak jinné ñëw léen jaamu Buur bi yayoo sabbaa

ALLAHU jottal sab wooté ruu yépp ngay wax naa

Lu fiy ruu di nay ñëw séet si fii moo di soowoo baa

Lu fiy ruu di nay ñëw gëm ma mbaa ñëw di séet si loo

Fi mos ngir ga xééwël yaa ngi nii wër ma téy sabbaa

La nékk ca pénkuy « pénku » ak « sowu » ak « yamiin »

« Simaal » séeni ruu ngiy ñëw ngir Yalla mooy Buur baa

Té yaw yaay Limaamul Maadi yu yaa di muntasar

Ku doon xaar Limaamu Njool ma, moo woote ci sowu baa


Avant ton apparition, Dakar existait, mais

N’était pas réputé, son nom et la région étaient inconnus

Tu parus et dis : « Aajiboo », venez à DIEU, ô vous Ses serviteurs,

Humains et Djinns, venez adorer Le Seigneur qui mérite d’être purifié.

DIEU diffusa ton Appel et toutes les âmes déclarent :

Toutes les âmes viendront voir, c’est ici le lieu des « bavardages » 

Toutes les âmes viendront croire en moi ou chercher,

À goûter aux richesses qui m’entourent et purifient DIEU,

Tout ce qui est à l’Est, à l’Ouest, au Nord

Et au Sud, leurs âmes viendront parce que DIEU est Le Souverain,

Et toi tu es l’Imâm Al Mahdi, l’Attendu.

Que celui qui attendait Limâmou, sache qu’il a appelé en Occident.

L’apparition prochaine du Mahdi Seydinâ Limâmou LAHI (Asl), avait besoin du terrain le plus propice de ce pays voire en ce continent. Le chemin du développement fulgurant de Dakar était comme tracée et balisée par « La Main Invisible », mais exécutée par les colons français qui voulaient en faire un point de départ pour leur domination politique économique et religieux. Ils voulaient se servir de Dakar mais servaient un grand dessein qu’ils ne soupçonnaient pas. Le Prophète (Psl) avait dit :

« En vérité, n’entrera au Paradis que l’âme soumise et DIEU aidera certainement cette religion par la main de l’homme pervers. » [4]

La mère des cités devait naître dans ce Cap-Vert élu mais de la main de ceux qui avaient, au-delà de leurs intérêts politiques et économiques, le projet de christianiser le Sénégal et l’Afrique par leurs missionnaires. Les grands centres urbains sont les terrains féconds des messages divins. DIEU, Le Tout Puissant dit dans le Coran :

« Voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre, confirmant ce qui existait déjà avant lui, afin que tu avertisses la Mère des Cités (la Mecque) et les gens tout autour. Ceux qui croient au Jour dernier, y croient et demeurent assidus dans leur Salat. »

Les colons français disaient dans leur plan d’occupation :

« Si notre colonie du Sénégal a quelque avenir, c’est à Dakar que se concentreront incontestablement tout le mouvement commercial et maritime et nos intérêts politiques eux-mêmes. Ce serait en conséquence sur ce point que nous aurions à réunir principalement les ressources et les établissements qui pourraient être nécessaires à notre marine de guerre et de commerce ; il ne serait pas impossible non plus que les circonstances nous amenassent à faire de Dakar le siège de notre station de la Côte occidentale d’Afrique. C’est là le point culminant du débat ; il importe qu’il soit mûrement examiné et bien nettement discuté. » [5]

Plus tard Dakar « triomphera » de Rufisque, centre rival, puis aura le dessus sur Saint Louis, ancienne capitale française de l’Afrique occidentale, que le Mahdi (Asl) visitera avant son Appel.

La signature d’abandon de Rufisque est ainsi donnée :

« Pinet-Laprade, qui discernait les avantages de la position, proposa une mesure hardie pour hâter sa croissance : la suppression de Rufisque, le comptoir voisin et rival. Il écrivit au gouverneur du Sénégal, le 9 mai 1862. Depuis longtemps Dakar est considéré, tant sous le rapport commercial que sous le rapport géographique et topographique, comme le point le plus convenable pour être le centre de tous nos établissements de la Côte occidentale d’Afrique. Sans prétendre vouloir donner ici toutes les raisons qui justifient cette opinion, je ne puis m’empêcher d’énumérer les principales. Le Cap Vert se trouve sur la route des Indes orientales et de l’Amérique méridionale ; c’est le seul point maritime que la France possède sur les 2 000 lieues de côte comprise entre le détroit de Gibraltar et le cap de Bonne-Espérance. Elle a donc un grand intérêt à l’occuper solidement pour servir de point de refuge en temps de guerre à sa marine marchande et de point de ravitaillement pour ses escadres. On trouve sur cette presqu’île de vastes emplacements pour asseoir tous les établissements que comporte cette occupation et l’extension de notre commerce, emplacements que l’on chercherait vainement sur la petite île de Gorée.

Au point de vue commercial, nous serions en relation plus directe avec les indigènes qui sont séparés de nos établissements principaux par un bras de mer difficile à franchir ; nos maisons de commerce pourraient centraliser à Dakar les intérêts qu’elles ont divisés entre Gorée et Rufisque ; elles éviteraient ainsi les doubles frais de personnel, de construction et d’embarquement qu’elles font aujourd’hui.

Au point de vue hygiénique, nous serions encore sur la terre ferme dans des conditions favorables : nos maisons plus largement établies, moins resserrées au milieu des indigènes, seraient plus salubres ; nous pourrions nous livrer à des exercices qui fortifieraient notre corps et nous sont interdits à Gorée. La vie animale elle-même serait améliorée par la faculté que chacun aurait de faire cultiver le jardinage des fruits qui réussirent si bien à Hann, ainsi que l’attestent encore les arbres qui ont survécu à 15 années d’abandon. Enfin, le Sénégal lui-même, lorsque son mouvement commercial aura acquis une certaine importance, aura intérêt à s’affranchir des obstacles que la barre du fleuve oppose à ses opérations, en reliant l’île de Sor au port de Dakar par un chemin de fer qui, traversant le Cayor, favorisera au plus haut degré le développement matériel et moral de ce riche pays, rendra les relations du Sénégal avec la métropole et le commerce étranger plus sûres, plus promptes et plus économiques. Ainsi, tout concourt pour désigner la presqu’île du Cap-Vert comme devant être un jour le centre politique, militaire et commercial de nos établissements sur la Côte occidentale d’Afrique, et plus nous tarderons à nous engager franchement vers ce but inévitable, que tout nous indique, plus nous augmenterons les sacrifices que le gouvernement comme les particuliers auraient à s’imposer pour l’atteindre. Il est donc du devoir d’une administration sage et prévoyante d’étudier les moyens d’arriver à ce résultat tout en tenant compte des intérêts du présent, et c’est après avoir sérieusement réfléchi sur cette question que j’ai l’honneur de vous soumettre, monsieur le Gouverneur, le projet développé ci-après. Il consiste à déplacer le comptoir de Rufisque pour le transporter à Dakar. Ce fait consommé et la jetée construite, il me paraît certain que Dakar prenant une importance toute nouvelle, les négociants ne tarderont pas à y établir le centre de leurs affaires. Ils entraîneront nécessairement avec eux le personnel et le matériel (caboteurs, etc..) nécessaires à leurs opérations, et, par ce moyen, Dakar deviendra naturellement ce qu’il doit être, l’établissement le plus important des Côtes occidentales d’Afrique. » [6]

Le transfert du siège de l’Afrique occidentale de Saint Louis vers Dakar est ainsi scellé et plus tard il en sera de même de la capitale du Sénégal :

 « Le décret du 1er octobre 1902 a transféré à Dakar le siège du gouvernement général de l’Afrique occidentale française. En 1907, cinquante ans après la prise de possession de Dakar par Protêt, le gouverneur général s’est installé dans le palais qui dresse sa masse élégante et forte au-dessus de l’anse Bernard, et ainsi la ville de Dakar est devenue, comme le prévoyait en 1862 le chef de bataillon Pinet-Laprade, « le centre politique, commercial et militaire de nos établissements de la côte occidentale d’Afrique ». [7]

L’un de nos griots du Sénégal rapporte de son père :

« Toutes les villes sont des livres mais Dakar est le Coran »

Tout confirme aujourd’hui les paroles de Seydinâ Limâmou (Asl) : « Ils viendront pour croire ou se servir des richesses qui m’entourent. »

Au constat on prend les richesses du Cap vert et on ne se préoccupe guère de l’Appel du maitre des lieux comme les poules autour de la femme qui pile son mil dans le mortier d’où tombent des graines : elles se disputent les graines puis s’en vont sans un regard vers la pileuse.

MOUHAMMAD LAHI

[1] Sur lesquels on compte 4.014 Européens, 2.772 civils et 1.242 militaires ou marins.

[2] Journal officiel du Sénégal, 1904, page 527. Claude Faure, Histoire de la Presqu’île du Cap Vert et des Origines de Dakar, p.163.

[3] Nou’aim Ibn Hammâd, Kitâboul Fitan, Sîratoul Mahdî, t.1, p.358. Al Barzandjiyyou, Al Ichâ’à li achrâtis Sâ’a, p.180. As Souyoûtî, Al ‘Arfoul wardî, p.152. Le hadith bien que faible est indicateur du lieu d’apparition du Mahdî (Asl).

قَالَ: قَالَ الْوَلِيدُ: عَنْ أَبِي رَافِعٍ إِسْمَاعِيلَ بْنِ رَافِعٍ، عَمَّنْ حَدَّثَهُ عَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيِّ، عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: «تَأْوِي إِلَيْهِ أُمَّتُهُ كَمَا تَأْوِي النَّحْلَةُ يَعْسُوبَهَا، يَمْلَأُ الْأَرْضَ عَدْلًا كَمَا مُلِئَتْ جَوْرًا، حَتَّى يَكُونَ النَّاسُ عَلَى مِثْلِ أَمْرِهِمُ الْأَوَّلِ، لَا يُوقِظُ نَائِمًا وَلَا يُهْرِيقُ دَمًا »

في المطبوع (يأوي إلى المهدي أمته كما تأوي النحل إلى يعسوبها) والمثبت من (الفتن), واليعسوب: أمير النحل والحديث في سنده الوليد بن مسلم وهو مدلس وقد عنعنه, وشيخه أبو رافع إسماعيل بن رافع قال الدراقطني والنسائي: متروك, وقال الحافظ: ضعيف الحفظ, وشيخ أبى رافع مجهول

[4] Al Boukhârî, Sahih, t.3.p.1114.

إنه لا يدخل الجنة إلا نفس مسلمة وإن الله ليؤيد هذا الدين بالرجل الفاجرالبخاري (3/1114، رقم 2897) ، ومسلم (1/105 ، رقم111

[5] Claude Faure, Histoire de la Presqu’île du Cap Vert et des Origines de Dakar, p.131.

[6] Ibid, p.142.

[7] Ibid, p.164.

Écrit par: soodaan3

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