CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°17 : Seydina Limamou Lahi (ASWS) le jour de l’Appel (2/4)

today26 février 2021 68

Arrière-plan
share close

Seydina Limamou Lahi (ASWS) le jour de l’Appel (2/4)

[NB : Le texte est un extrait de mon ouvrage à paraitre inchâ Allah sur le saint-maitre (psl).]

En cette journée mémorable du dimanche 1er jour du mois lunaire cha’bâne de l’an 1301 de l’hégire, correspondant au 24 mai 1884, Limamou prononça sans arrêt plusieurs paroles saintes dont la formule notamment les « Tasbîhât al arba’ah » à savoir « Subhânal-Lâhi »« al Hamdou lil-Lâhi », la formule du tawhiid « lâ ilâha illâ Allah » et « Allâhou Akbar ». Il persista encore dans sa privation, sans manger ni boire ni parler à personne d’autre qu’à son Créateur dont il louait continuellement la grandeur à travers Ses parfaits attributs.

Il s’adressa plus tard à ses deux épouses en ces termes : « ô toi chaste Fatima (Fati Mbengue, mère de Seydina Issa), et toi sainte Farma (Farma Diop, mère de Seydina Mandione), soyez patientes. Et sachez qu’Allah vous a donné le meilleur des maris, un mari qu’Il n’a jamais donné aux autres femmes. Je vous annonce que votre ancien compagnon Limamou Thiaw est différent de celui-ci qui s’adresse à vous, car Allah a fait ce qu’Il a voulu de moi: par Son Décret, Il m’a placé au-dessus de toutes les créatures. Il m’a donné l’Ordre d’appeler les Hommes et les Djinns pour les guider vers Lui! ». Et toutes les deux lui prêtèrent allégeance de suite.

Auparavant, Il avait d’abord parlé à sa tante Adama Diaw (demi-sœur de son père Alassane Thiaw) : « ô ma tante, recouvre moi de deux couvertures blanches neuves et saches qu’Allah t’a donné un fils qu’il n’a jamais donné à personne au monde! » Il fit la même requête à sa tante Ndiaye Diaw (qui est en fait la cousine de sa mère Coumba Ndoye selon le Cheikh Libasse Sall) : « ô ma tante, recouvre moi de deux couvertures blanches neuves et saches qu’Allah t’a donné un fils qu’il n’a jamais donné à personne au monde! »

Il convient de souligner que Limamou avait perdu ses deux parents et donc en demandant à ses tantes (une du côté paternel et une du côté maternel) des couvertures, il semble qu’il leur faisait jouer le rôle qu’auraient pu ou qu’auraient dû jouer chacun de ses parents (Alassane Thiaw et Coumba Ndoye) s’ils étaient encore vivants.

Il se drapa avec les quatre (4) couvertures : il utilisa les deux comme pour faire le « Armal » (l’une autour de la taille, l’autre sur l’épaule), il noua la troisième autour de la taille et se couvrit la tête avec la dernière.

Mais comment s’est comporté Limamou Thiaw

en cette matinée du dimanche 24 mai 1884 ?

Après s’être drapé avec les quatre couvertures que lui donnèrent ses tantes, la première chose que fit Limamou Lahi est qu’il lança « Al Hamdu lilâhi leuzî lam yazal » à quatre (4) reprises: une fois face à l’est, une fois face à l’ouest, une fois face au nord et une fois face au sud. Avant de cantonner la formule de l’unicité divine, l’essence du Tawhîd : « Lâ ilâha illâ Allah » à plusieurs reprises sur les dunes de sables de Diamalaye à côté de la mer et en arpenta toutes les allées, ruelles et places publiques du village de Yoff, du quartier de Tonghor au quartier de Ngaparou, toujours en glorifiant Allah. Quand il criait la formule, la force de cette parole sacrée le soulevait à quelques mètres au-dessus du sol avant de l’y reposer. La prononciation de cette formule le faisait léviter en quelque sorte. Il continua quand même à crier cette « kalimatu tawhîd » avec encore plus d’intensité, plus de force, plus de ferveur. Son visage brillait comme un soleil! Et les gens qui entendaient ses cris accoururent par curiosité pour voir ce qui arrivait enfin à Limamou Thiaw « le jeune le plus pieux de sa génération, le plus juste et le plus proche de Dieu » selon leurs dires. Après plusieurs minutes ou plusieurs heures (selon), il lança enfin le cri de ralliement : « Ajîbû dâ’iya Lâhi! Yâ mahcharal innsi wal jinni innî Rassûlu Lâhi ileykum ». (Venez répondre à l’Appel de Dieu: ô vous Hommes et Djinns! Je suis le Messager qui vous a été envoyé). Il le répéta en langue wolof avec toutes ses différentes variantes (wolof des lébous, du Baol, du Kajoor, etc.). Il répétait ainsi: « Kallay lène, kaay lène, ñeuw lène, dikkeu lène jaamu Yàlla mou Magg mi ».

LAMMÂ AFLAKHAL LÂHU ÇUBHANE INDA TAL’ ATI CHAMSI YAWMA LAHDI DA’ÂN SAHLAYNI KULLIHIMI

FARÂFI’AN ÇAWTA ZIKRA LÂHI KHÂLA ÂJÎBÛ DÂ’IYALÂHI SAHLAYNI KULLIHIMI

C’est ainsi que l’éminent poète et Muhaddam Layène Cheikh Modou Mboup Al Ghârihu racontait le grand événement qui eut lieu à Yoff ce dimanche matin 1er jour du mois lunaire Cha’bâne de l’an 1301 de l’hégire. Bien avant lui, le grand Cheikh Abdoulaye Sylla Ibn Thierno Mbaye Sylla annonçait cet événement à travers ces vers:

WA KHÂLA ANNÂ MURSALUN ILLÂ KÂFATI KHALKHI LÂHI

LI YAHBUDUHU MUHLIÇANE KAMÂ FI KUTBIHI NAZAL

DÂ’AL INNSÂNU WAL JINNA LI YAHLIÇU ‘IBÂDALÂHI

Les gens couraient de partout pour venir assister à ce « spectacle » indescriptible…

Après que Seydina Limamou Lahi (asws) prononça cette célèbre parole qui, jadis, était lancée par les messagers de Dieu, il ajouta : « Mouhamadou ma nélawone démba, yéwouna tay! Manna démba, mana tay ». Ce qui peut être traduit littéralement par : « Mouhamadou (le messager) qui s’était endormi hier (comprenez : qui avait quitté ce monde), s’est réveillé aujourd’hui! J’étais Mouhamadou Rassulu Lahi autrefois, je suis Limamou Lahi Al Mahdi aujourd’hui ».

Alors les commentaires allèrent bon train: si certaines personnes présentes jugeaient que ces propos si singuliers, qu’elles venaient d’entendre, relevaient d’une forme de folie prononcée, pour d’autres encore plus ouvertes d’esprit et abreuvées au Savoir Divin, ils méritaient pure réflexion. Le bouche-à-oreille traîna les propos de Limamou Thiaw, de foyer en foyer, de place publique en place publique et de quartier en quartier et avant la fin de la journée, le « phénomène Limamou Thiaw » alimentait déjà les conversations sur toute l’étendue du Cap-Vert et commençait à se distiller bien au-delà dans les royaumes sénégalais de l’époque (Ndiambour, Baol, Cayor, Djollof, Sine, Saaloum, etc.)

Aussitôt, les gens se ruèrent sur le village paisible de Yoff, certains par curiosité, d’autres pour faire allégeance à Seydina Limamou Lahi (asws) qui venait de troquer son nom de famille « Thiaw » contre celui de « Lahi »(À suivre)

 

Par Chérif Alassane Lahi Diop,

« Sibt Sâhibou Zamâne »,

Secrétaire général de Vision 129

 

Écrit par: soodaan3

Rate it

0%
Restez informé des nouvelles publications en activant les notifications...! OK Non