CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°131 : « LA MORT SUFFIT COMME EXHORTATION »

today15 décembre 2023 150 3 1

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« LA MORT SUFFIT COMME EXHORTATION » (UN HOMMAGE À FEU MAMADOU NDOUR)

Cette phrase qui nous sert de titre pour cette tribune a été prononcée par le saint-maitre des Ahloulahi Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) envoyé gens de la Fin des Temps pour les mener sur la Voie du Salut. C’est cette assertion que nous voulons mettre en lumière dans cet exposé.

Quand, dans Son éternelle sagesse, Allah décida d’envoyer Seydina Adama et Hawâ pour peupler la terre avec leur descendance, Il ne manqua pas de donner des directives et de fixer les lois à ne pas transgresser. Pourtant, en informant les anges de Sa décision irrévocable en ces termes :

إِنِّی جَاعِلࣱ فِی ٱلۡأَرۡضِ خَلِیفَةࣰ
(Je vais établir sur la terre un vicaire),

ces derniers Lui répondirent :

أَتَجۡعَلُ فِیهَا مَن یُفۡسِدُ فِیهَا وَیَسۡفِكُ ٱلدِّمَاۤءَ وَنَحۡنُ نُسَبِّحُ بِحَمۡدِكَ وَنُقَدِّسُ لَكَ
(Vas-tu y désigner un qui y mettre le désordre et répandra le sang, alors que nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ?).

Dans ce semblant de dialogue, il apparait clair que les anges qui avaient déjà lu dans la « Lawhul Mahfûdh » (Tablette Bien Gardée) toutes les exactions et le chaos que l’Homme sèmerait sur terre en y séjournant, jugeaient être plus méritants pour y vivre à leur place. Mais Allah-Connaisseur de l’Insondable et de l’apparent (« ânlimul Ghayb wa Shahâda ») préféra maintenir sa décision qu’Il justifia par cette réplique :

إِنِّیۤ أَعۡلَمُ مَا لَا تَعۡلَمُونَ
(En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !).

À partir de là, Allah a pris fait et cause pour la descendance de Seydina Adama qu’il privilégia sur toute Sa création pour des raisons que nous ignorons tous d’ailleurs. Aussi, Allah a-t-Il régulièrement envoyé des messagers pour nous rappeler le pacte de servitude consistant à reconnaitre qu’il n’y a nulle divinité qui mérite d’être adorée en dehors de Allah. Ces messagers avaient aussi pour mission d’instruire leurs peuples respectifs et leur apprendre les bases du « tawhiid », ce culte pur qui doit être exclusivement voué à Allah, l’Unique Créateur. Pourtant, l’homme, dans sa grande négligence, son insouciance caractérielle en arrive à se détourner volontairement de l’enseignement et des sonnettes d’alarmes des messagers. Par conséquent, il oublie ou ignore son Seigneur et a fortiori le pacte qu’il avait scellé avec Lui. Il préfère vivre dans la jouissance et les plaisirs de ce bas-monde au détriment d’une vie future bercée de douceurs et de récompenses pour l’éternité. Pourtant, au terme de notre vie terrestre arrive inévitablement la mort qui marque le début de notre cheminement vers le Jour de la Rétribution ; ce jour où Allah rassemblera tous Ses sujets pour qu’ils rendent compte afin qu’Il fasse leur Jugement. Et aucune âme ne peut se soustraire à la réalité inéluctable de la mort dans la mesure où comme le précisait le Coran : « Toute âme doit gouter la mort » (Al Anbiyâ, 35). On ne peut non plus ni la retarder ni l’avancer car « Allah cependant n’accorde jamais de délai à une âme dont le terme est arrivé » (Coran 63/11) et « Personne ne peut mourir que par la permission d’Allah, et au moment prédéterminé » (Ali Imran, 145).

Au jour du Jugement, chaque messager sera présenté devant le Créateur avec les gens de la communauté vers laquelle il avait été envoyé pour présenter son rapport. En ce jour, Allah identifiera ceux parmi Ses serviteurs qui lui étaient obéissants et fidèles. Mais aussi, ceux qui ont trahi le pacte originel et se sont rebellés face à Sa volonté au cours de leur séjour terrestre. Les premiers se feront reconnaitre par l’éclat de la félicité sur leurs visages : ils seront honorés, récompensés et seront les heureux pensionnaires de Al Jannah où on leur servira à boire un nectar pur, cacheté laissant un arrière-goût de musc (Al mutaffifîn, 25 et 26). Par contre, les gens de l’autre groupe auront le visage assombri, couvert de honte et de regrets.

Il leur sera dit : « Avez-vous mécru après avoir eu la foi ? » Eh bien, goutez au châtiment, pour avoir renié la foi ! » (Imran, 106). Les gens de cette deuxième catégorie serviront à entretenir les flammes de la Géhenne à qui ils serviront de braise (Qu’Allah nous en préserve). À leur propos, le Coran rapporte : «…Puis, lorsque la mort vient à l’un deux, il dit : «Mon Seigneur ! Fais-moi revenir (sur terre), afin que je fasse du bien dans ce que je délaissais » (Al Muminûn, 99). S’il en est ainsi, c’est parce qu’ils ont oublié la mort à un moment donné de leur vie. Sinon comment auraient-ils pu sacrifier une vie éternelle dans la félicité contre une jouissance mondaine éphémère ?

Ibn Mâjah rapporte dans ses Sunane que d’après Ibn ‘Omar (rta) un homme parmi les Ansârs alla trouver le Prophète (asws) et lui demanda :
« Ô Messager d’Allah ! Quel est le meilleur croyant ? »
« Celui qui a les meilleures qualités morales », répondit le Prophète.
« Et quel est le croyant le plus intelligent ? », demanda l’homme.
« Le plus intelligent d’entre eux est celui qui se rappelle le plus souvent la mort et celui qui se prépare le mieux à ce qui la suivra. Ceux-là sont vraiment intelligents », répliqua-t-il.

C’est pourquoi, le messager d’Allah, dans son rôle d’intercesseur de l’humanité, nous conseillait dans un hadith de Abî Hureyra rapporté par At-Tirmîdhî : « Rappelez-vous constamment le destructeur des plaisirs (la mort) ». En effet, le rappel de la mort, rend l’homme plus conscient en ce sens qu’il lui permet de garder à l’esprit qu’il devra inexorablement rendre des comptes, un jour, pour toute action commise ou parole prononcée au cours de sa vie.

Seydina Limamou Lahi (asws) nous annonçait dans son premier sermon : « Or la mort ne vient que par surprise, elle interrompt les projets d’avenir, rend orphelins les enfants ; elle finit par disperser les groupes (d’amis, de parents ou autres). Or la mort est un breuvage de regret que boira toute âme. Après l’avoir bu, celui qui pratiquait de bonnes œuvres regrettera de n’avoir pas fait davantage de Bien. Celui qui faisait le Mal regrettera aussi, là où les regrets n’ont aucune utilité. La mort séparera ceux qui s’aiment : deux époux, la mère et son- enfant, deux amis, deux intimes ».

Parlant du Jugement dernier, Seydina Limamou Lahi (asws) en tant qu’avertisseur nous enseignait : « C’est le jour où l’on verra les cheveux d’un enfant blanchir à cause de la frayeur. Craignez donc ce jour et faites de bonnes œuvres pour ce jour. Celui qui aura devant lui ses bonnes œuvres en sera plein de joie. » Il ajouta encore : « Tous les Envoyés de Dieu, tous les saints et tous les connaisseurs de Dieu craignent ce jour-là. Ce jour, une femme qui allaiterait un enfant serait aveuglée au point de ne plus reconnaître cet enfant, une femme enceinte subirait un avortement, à cause de la frayeur. On verra des gens agités par une ivresse due non pas à la boisson, mais à l’intensité en eux des supplices de Dieu. »

Pour mieux nous aider à préparer cette échéance inéluctable, Seydina Limamou Lahi (asws) exhortation sa communauté dans son deuxième sermon en ces termes « Je vous invite aussi à méditer ces moments de maladie, où, couchés, vous vous tordez, de souffrance, pour ensuite délirer, être saisi d’angoisse, avec un corps chaud ou froid ; ces moments où la guérison demeure votre unique souhait. Je vous invite à méditer sur l’instant de l’extraction de l’âme (du corps) ; elle se retire du corps à partir des doigts de la main et monte jusqu’au cou, les yeux se tournent alors vers le haut, les mains se crispent, la soif vous saisit, le corps perd sa force, la voix s’affaiblit, le regard devient plus intense ; l’âme ayant dépassé la poitrine, celle-ci ronfle, les pieds deviennent froids, (méditez) l’arrivée de l’ange de la mort, la peur qu’il inspire à ceux qui seront damnés, son regard, sa grande taille, la rougeur de ses deux yeux, la longueur de la lance qu’il tient, ses assistants qui l’accompagnent ; ils sont grands et très puissants ».

C’est sans doute en considération de tout cela que le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) disait avec sagesse qu’en vérité, la mort à elle seule suffit comme exhortation : « dèè doyna waaraaté ! » Pour nous donner, maintenant, la solution infaillible pour nous aider à préparer notre rencontre avec la mort, il nous rappela cette même injonction que le Tout-Puissant lui avait faite au cours de sa première mission : « Adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort) » (An-Nahl, 99).

PS : La communauté de la Tribune Du Vendredi vient de perdre un de ses plus fidèles lecteurs et soutiens avec le rappel à Dieu de notre cher ami, frère et condisciple Mamadou Ndour Lahi le dimanche 10 décembre 2023. Il fut un bon disciple de Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) de par sa piété, son endurance, son tawhiid, son engagement pour notre communauté et sa générosité. Nous prions Allah de lui accorder Son Pardon et l’accueillir au Paradis par la grâce de notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws). Qu’Allah fasse que le moment venu la mort nous trouve dans la droiture, le tawhiid et la foi dans le saint-maitre (asws).

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales.

Écrit par: soodaan3

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