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TRIBUNE DU VENDREDI N°162 : JILEE JAMAANAA YEES CI JAMAANA ! (PREMIERE PARTIE) Cette époque est la pire de toutes

today11 juillet 2025 49 2

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JILEE JAMAANAA YEES CI JAMAANA* ! (PREMIERE PARTIE)

*Cette époque est la pire de toutes 

[Cette tribune a été rédigée le samedi 5 juin 2025 peu après la prière de l’aube.]

Voici un constat, un cri du cœur, une alerte, un signal de détresse émis il y a quelques années par un des plus grands observateurs de notre époque. Quand une assertion aussi lourde de sens sort de la bouche ou plutôt de la plume d’un savant islamique de la dimension de El Hadji Mouhamadou Sakhir Gaye, c’est qu’il y a, hélas, péril en la demeure !

Nous sommes à une phase de la Fin des Temps où le monde dans sa globalité, les mœurs, les hommes ont complètement muté et pas seulement dans le bon sens mais plutôt dans la dégradation, la déchéance, l’abomination. Tous les mauvais comportements annoncés par le prophète à la fin des temps sont observés à notre époque que voici. Le saint maitre de la Fin des Temps, Seydina Limamou Lahi (asws), résumait la situation en ces termes : « Sachez que notre temps est agité, cela signifie la fin des temps. Prenez comme exemple une eau qui s’épuise, ce qui reste au fond du récipient est toujours trouble ».

Désormais le mensonge, la trahison, la médisance, la calomnie, la corruption, l’opportunisme, le matérialisme, la fornication, l’adultère, la vengeance, la violence, l’égoïsme, l’hypocrisie, l’humiliation, la vantardise, la jalousie, la haine, l’orgueil, et l’ostentation etc. sont les maitres mots pour définir les mœurs de cette époque.

A titre d’exemple, la plupart de ceux qui de surcroit ont la responsabilité d’assurer la cohésion, l’ordre et la bonne marche de la société et que désigne si bien le terme wolof « Kilifa » semblent avoir failli à leur mission d’origine à bien des égards. Aujourd’hui, la plupart des kilifa (pour ne pas dire tous) que ce soit en politique, dans l’administration coutumière et même en religion ont leurs informateurs ou espions chargés de les renseigner sur tout et sur tout le monde. Si ces informateurs étaient des gens de bien, des croyants au cœur pur et sincère, ou des hommes de vertu, il n’y aurait aucun mal à cela. Malheureusement ce sont pour la plupart des rebuts de la société, des individus de mœurs légères vomis par notre époque et fuis par tout véritable rapproché d’Allah qui occupe ce rôle de kilifa.

Ces gens dangereux occupent même le rôle de conseillers de premier ordre du kilifa en question, ravissant ainsi la place aux personnes justes, sages et savantes pressenties, jadis, à ce rôle. Ainsi, ils s’érigent en véritables maîtres du jeu : ils font la pluie et le beau temps. Leur proximité avec les soi-disant kilifa est utilisée à mauvais escient pour régler des comptes crypto personnels. S’ils te portent dans leur cœur ou sont simplement en bon terme avec toi, sois assuré que tu es dans les bonnes grâces de « sa majesté ».

Le cas contraire, saches que même si tu n’avais rien fait de mal, ou que tu sois une des meilleures personnes de ta génération du point de vue de l’Islam, ils dressent inévitablement ces kilifas manipulés contre toi. Une véritable revanche des ratés que voici. S’agissant des foyers religieux, la situation est encore pire. En effet, les bëkk neek ou chambellans) autrefois choisis avec beaucoup de rigueur sur la base de valeurs telles que la discrétion, la loyauté, l’intégrité morale, la sagesse, le savoir etc. sont brutalement remplacés par des « bukki nèèk ». Ces derniers ont la particularité d’agir comme l’hyène « Bukki » dans les contes populaires sénégalais. Autrement dit, ce sont des opportunistes qui manipulent, rendent public ce qui ne devait pas l’être, s’enrichissent sur le dos du « Kilifa » ou du « Serigne » sans oublier de lui créer mille nouveaux ennemis chaque jour. Tout ce qu’ils rapportent comme infox au kilifa est pris pour argent comptant par celui-ci. Il semble que le fait de leur rapporter des informations soit un gage de loyauté, de fidélité et d’amitié aux yeux du kilifa.

Ainsi, plus ces « informateurs du mal » apportent d’infox, plus ils se rapprochent de ces personnes « importantes » de notre société qui, alors, n’hésitent plus à leur témoigner leur générosité en faisant preuve de largesse à leur endroit. Que ces gens sont loin de la voie du messager d’Allah qui avait l’habitude de répéter aux fidèles « ne me rapportez aucun mal de qui que ce soit concernant mes compagnons car je veux les rencontrer sur ma route sans avoir à ressentir quoi que ce soit vis-à-vis d’eux » (Abou Daoud).

Jilee jamaanaa yéés ci jamaana !

Pourtant Allah avait déjà réglé cette question en prévenant contre ce type de personnes quand Il nous demandait d’être prudent :

{ یَـٰۤأَیُّهَا ٱلَّذِینَ ءَامَنُوۤا۟ إِن جَاۤءَكُمۡ فَاسِقُۢ بِنَبَإࣲ فَتَبَیَّنُوۤا۟ أَن تُصِیبُوا۟ قَوۡمَۢا بِجَهَـٰلَةࣲ فَتُصۡبِحُوا۟ عَلَىٰ مَا فَعَلۡتُمۡ نَـٰدِمِینَ }

« Ô vous qui avez cru, lorsqu’un pervers vous apporte une nouvelle, voyez-y bien clair sinon vous allez vous prendre à des innocents par ignorance et finir par regretter » [Sourate AL-HUJURÃT: 6]

Mais y a-t-il vraiment quelqu’un qui se souvienne de cette injonction d’ordre divine, à notre époque ? Pour insister sur l’importance d’une telle injonction, Allah l’avait annoncée de la même manière qu’Il avait rendu obligatoire le jeûne du Ramadan, la prière sur le prophète, etc. : « yaa ayyouhal leuzina amanou » (Ô vous qui avez cru). Le saint maitre de la fin des Temps, Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws), avait abondé dans le même sens quand il recommandait fermement : « Méfiez-vous des ouï-dire et des « on a dit que… », car bien souvent ce qu’on raconte et ce qu’on entend ne correspondent pas à la réalité.» (Extrait Sermon 1)

C’est dans cette même veine que s’inscrivait le troisième Khalif de la Voie Ahloulahi Baye Seydi Thiaw que d’aucun appellent « Sangoup Jamono » Maitre de son Temps) quand il nous mettait en garde contre les « maggetum Yoor-Yoor ». Toutefois, à notre époque il ne s’agit plus seulement que de « maggetum yor yor ». Il y a aussi les « ndawu yoor yoor » ; ces jeunes individus en âge d’exercer un métier, mais qui, à la place, préfèrent parcourir la cité tous les matins à l’affût de potin, ou de quelque information susceptible de perturber la stabilité du vivre ensemble. Ils sont toujours très pressés de répandre toute information reçue sans prendre le temps d’en vérifier la véracité ou non. Ils se connectent en permanence sur internet à la recherche de statuts et de publications dans les réseaux sociaux pour les montrer à d’autres (y compris les kilifa) dans le but de les mettre en mal avec les auteurs.

Les plus dangereux encore parmi ces « ndawu yoor yoor » sont ceux qui enregistrent les conversations et les restituent ensuite à d’autres dans le but de semer la mésentente et l’inimitié entre eux. A chaque fois qu’ils entrent dans une maison, bonjour les dégâts. La famille éclate en mille morceaux pour la simple raison qu’ils ont apporté une information qui a créé un conflit entre les époux ou entre parent et enfant ou encore entre frères ou sœurs. Combien d’amitié ont été brisées par ces gens ? Combien de couples ont volé en éclats par leurs faits ? Combien de famille encore se sont désunies par leurs faits ? Or, il est un devoir, pour tout croyant, de raffermir les liens familiaux conformément aux propos d’Allah, « craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement ». (Sourate An-Nisâ, 1).

Dans un autre passage du Coran, Allah va encore plus loin : « (Mais) ceux qui violent leur pacte avec Allah après l’avoir engagé, et rompent ce qu’Allah a commandé d’unir et commettent le désordre sur terre, auront la malédiction et la mauvaise demeure ». (Sourate Ar-Ra’d, 25) Dans sunna, on rapporte que Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dit : quiconque veut avoir beaucoup de richesse et une longue vie doit consolider ses liens familiaux. (Rapporté par Boukhari (5986) et Mouslim (2557).

Le plus triste dans toute cette situation est que toute l’opinion connait l’identité de ces destructeurs de la bonne entente mais personne ne les freine. Au contraire la majorité des gens préfèrent semblent en tirer profit en en faisant des amis pour se protéger de leur mal.

Jilee jamaanaa yéés ci jamaana !

C’est l’occasion de saluer la grande sagesse du deuxième Khalif, Seydina Mandione, qui, quand on lui rapportait des informations sur quelqu’un, faisait la sourde oreille. Le rapporteur était alors obligé de crier fort au risque de se faire entendre par tout le monde. C’est cela qui avait dissuader ces semeurs de désordre à l’époque. D’aucun soutenaient à l’époque qu’il ne pouvait entendre ces genres d’infox. Quant son fils et successeur, Baye Seydi Thiaw Lahi «Sangoup Jamono », quand on venait dire du mal de quelqu’un devant lui, il envoyait quelqu’un pour aller chercher le principal concerné. Dès que celui-ci était en présence, il demandait à la personne qui avait rapporté l’information de répéter les mêmes propos. Et souvent cette dernière avouait son mensonge et se confondait en excuses. Mais, ce n’était que peine perdue dans la mesure où le 3e khalif se saisissait alors de son fouet qu’il avait surnommé «Jombul kenn» et se chargeait lui même de corriger le menteur. C’est ainsi qu’il avait réglé définitivement la question des colporteurs de ragots dans la communauté.

Parmi toujours les pratiques dégradantes de notre époque, il ne faut pas oublier non plus la rude guerre de positionnement que se livrent les courtisans autour des kilifa. Si autrefois cette guerre se faisait à coups de simples manipulations et manœuvres, aujourd’hui elle est devenue un véritable « mortal combat » mystique. Ainsi, pour gagner une place auprès du kilifa, on n’hésite plus à recourir aux maitres des sciences occultes, féticheurs, etc. et à leurs potions magiques dévastatrices (saafara) pour éliminer un adversaire déjà bien positionné auprès du kilifa. Et là, la requête est généralement ceci : l’éloigner de lui ou le rendre impotent, paralysé voire le tuer tout simplement. Combien de personnes qui étaient dans l’entourage de kilifa sont devenus des épaves, l’ombre d’eux-mêmes à cause de maraboutage qu’ils ont subi?

À suivre…
Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Aspirant-disciple parmi les Ahloulahi,
Secrétaire Général de Vision 129.

 

Écrit par: soodaan3

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