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TRIBUNE DU VENDREDI N°163 : JILEE JAMAANAA YEES CI JAMAANA* ! (DEUXIÈME PARTIE) *Cette époque est la pire de toutes!

today18 juillet 2025 15

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JILEE JAMAANAA YEES CI JAMAANA* ! (DEUXIÈME PARTIE)

*Cette époque est la pire de toutes!

La recherche effrénée de profit, l’acquisition de biens de ce monde a tellement aveuglé les gens de notre époque que la plupart d’entre nous en arrive à oublier le Seigneur et la vie future encore meilleure qu’Il nous propose. La quête de ce monde et ce qu’il contient en termes de richesses et de jouissance poussent le mari à en arriver à entrer en guerre totale avec l’épouse la trainant même jusqu’au tribunal et vice versa ignorant égoïstement les enfants nés du mariage. De même des épouses ont totalement dépouillé leurs époux jusqu’à les ruiner totalement à la suite d’un divorce au tribunal. N’a-t-on pas vu au Sénégal, un fils de milliardaire trainer son vieux père et bienfaiteur au tribunal enclenchant une bataille judiciaire pendant des années ? Des familles sont déchirées par des histoires de partage d’héritage. Des frères et sœurs de même père et de même mère s’entretuent pour se partager une fortune qu’ils n’avaient pourtant pas contribué à amasser.

Ce qui se réglait dans les chambres des kilifas de la famille sans tambour ni trompette et loin des regards est aujourd’hui déplacé sur la place publique, au tribunal au vu et au su de tous trahissant par la même occasion les vertus nationales du « suturë » pluriséculaire. Dans bien des cas, si le conflit est porté devant les tribunaux c’est parce que ceux qui étaient sensés faire la médiation ont échoué et pire encore ils ont envenimé les choses.

D’autres encore profitent du statut que leur accorde la société pour régler des comptes avec ceux qui ne leur étaient pas favorables autrefois avant qu’ils n’accèdent à ce rang. Ainsi, une fois que le pouvoir et les ressources qui vont avec sont entre leurs mains, ils l’utilisent pour solder leurs comptes et écarter certains opposants. Cela est encore plus visible dans le champ politique ou bien souvent les gouvernants instrumentalisent la justice pour museler et affaiblir leurs opposants. Or, le nouveau rôle qui leur est confié consiste aussi à traiter avec équité et égalité leurs partisans et ceux de l’autre camp dans l’utilisation des ressources publiques sous leur responsabilité. La sagesse, le bon sens aurait préféré même qu’ils utilisent plutôt leur statut et les privilèges qui en découlent pour tendre la main à ceux qui ne leur étaient pas favorables afin d’adoucir leurs cœurs et les faire revenir à de meilleurs sentiments. A tous ces gens-là nous leur rappelons ces paroles de Seydina Limamou prononcés une première fois au cours de sa première mission en Arabie et qu’il a tenu à répéter au cours de cette dernière :
« Chacun de vous est un berger, et chaque berger sera interrogé sur comment il a géré ce qui était sous sa responsabilité. Au chef d’un pays, on demandera des comptes sur la manière dont il a gouverné son pays. Au juge on demandera des comptes sur les affaires du village. Au père de famille, on demandera des comptes sur sa famille… ».

Nous ne pouvions pas manquer de parler de ces hommes politiques qui n’étaient pas les meilleurs ni les plus savants de leur génération ont été élus par la majorité des populations sur la base de projets politiques et promesses qu’ils leur ont vendu. Pourtant dès qu’ils ont accédé au pouvoir, la première chose qu’ils ont initiée a été de jeter aux oubliettes leurs promesses électorales et de sombrer dans l’arrogance, la négligence, la défiance, la trahison, etc. D’autres parmi eux qui étaient dans l’indigence autrefois, vont aussitôt après leur nomination ou celle de leurs proches organiser le pillage coordonné de nos maigres ressources en toute impunité. Ainsi, ils se sont insolemment enrichis sur le dos des braves « gorgorlous » trahissant par la même occasion leurs propos de campagne avec lesquels ils avaient bernés les masses crédules. Finalement, occuper une responsabilité est synonyme de trahison et d’enrichissement illicite. Heureusement qu’il y a des exceptions.

Tout ce que nous venons de relater n’est motivé que par la quête des biens de ce monde dont Seydina Limamou Lahi nous mettait en garde : « Ne soyez pas avides des biens de ce bas monde, car ce monde-ci est (comme) un cadavre (impropre à la consommation). Seuls les chiens et les vautours mangent un tel cadavre. Détachez-vous donc de ce bas monde ne le suivez pas, car c’est une demeure qui va vieillir et disparaître. Or sa disparition est proche ». Une telle maison aussi éphémère que ce bas monde en vaut-il la peine ? Son troisième Khalif, Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono » ajoutait ceci : « Ce cadavre dont parlait mon grand-père est devenu tellement gros et gras que si vous nous n’y prenez pas garde vous vous en gaverez à souhait alors que vous n’êtes ni un chien ni un vautour ».

À côté, il y a aussi ceux qui se cachent derrière la religion pour prêcher la parole d’Allah sur les plateaux télés et dans n’importe quel autre cadre promettant l’enfer à tout bout de champ. Pourtant, dans le fond ils ne respectent pas et n’appliquent pas eux-mêmes les enseignements issus de leurs nombreux prêches. En public, ils ont des cœurs purs et sont même considérés comme des saints. Mais en privé la réalité est toute autre. Parmi toujours ces prêcheurs il y en a dont les familles respectives sont souvent les premières à braver l’interdit et à violer les règles. Ce sont elles qui portent ces cheveux naturels, ces faux ongles, ces habits indécents qu’ils dénoncent dans leurs prédications. Ce sont aussi leurs épouses et filles qui s’éclaircissent la peau à coup de produits de dépigmentation et laisse leurs cheveux en l’air sous le nez complice de leurs prédicateurs de paternels. Cela rappelle ce verset du Coran :

{ یَـٰۤأَیُّهَا ٱلَّذِینَ ءَامَنُوۤا۟ إِنَّ مِنۡ أَزۡوَ ٰ⁠جِكُمۡ وَأَوۡلَـٰدِكُمۡ عَدُوࣰّا لَّكُمۡ فَٱحۡذَرُوهُمۡۚ وَإِن تَعۡفُوا۟ وَتَصۡفَحُوا۟ وَتَغۡفِرُوا۟ فَإِنَّ ٱللَّهَ غَفُورࣱ رَّحِیمٌ }

« Ô vous qui avez cru, vous avez de vos épouses et de vos enfants un ennemi [une tentation]. Prenez-y garde donc. Mais si vous [les] excusez passez sur [leurs] fautes et [leur] pardonnez, sachez qu’Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux.» [Sourate AT-TAGHÃBUN: 14]

Innama amwalukum wa waladukum fitna

Par ailleurs, dire la vérité, aujourd’hui, fait de toi l’ennemi à abattre. La vérité qui était unique et universelle est devenue relative sous nos cieux pour servir les intérêts d’une minorité d’élus (dans le temporel comme dans le spirituel). Quand tu dis une bêtise ou pire une contre vérité qui leur est favorable, quitte à faire du tort à leurs soi-disant ennemis du moment, ils t’acclament, te portent en triomphe et te considèrent comme quelqu’un de bien, un homme véridique même. Par contre si tu disais la vérité en citant textuellement la parole d’Allah ou celle de son messager même, tant qu’elle ne leur est pas favorable, tu deviens un menteur qui « interprète mal le sens des paroles sacrées », une personne mauvaise de leur point de vue aussi subjectif soit-il. Eh bien oui : les gens de cette époque préfèrent les menteurs qui leur caressent le dos dans le sens des poils et rejettent les personnes véridiques et les hommes de bien de jadis.

Autres faits ignobles de cette époque, c’est le fait que les gens assument et informent volontairement et fièrement les autres de leurs délits de fornication ou d’adultère qu’ils brandissent alors sans honte aucune comme des trophées de guerre. Parfois même ils enregistrent leur crime pour en garder une preuve à brandir pour nourrir leur égo.
Il s’y ajoute que la médiocrité est préférée à la perfection. La place des savants est occupée par les faibles d’esprit et les ignorants. La sagesse est remplacée par l’absurdité. La parole est donnée à ceux qui, dans une société normale, n’y auraient jamais eu droit. Les paroles du nanti ont plus de valeur aux yeux des masses égarées que le prêche de l’érudit. Aussi, la position que jadis occupait le savant est donné à plus riche que lui.

El Hadji Sakhir disait :
Di jiitel ku réér ngir daw meram mba te xemmem wersëgëm,
Jël ku xam muy féété ginnaaw ca « jaahil » baa
Di màggal boroom am am ngireek wersëgëm wu yaa
Di suufeel boroom xamxam ngireek nakk koppar baa

Aujourd’hui, les diseurs de bonne aventure « sèèt kat », charlatans, autres faiseurs de miracles régissent la vie des plus crédules. Ils sont devenus la référentielle avant toute prise de décision. Ils se sont substitués à Allah le maitre du Destin et se targuent d’être capables d’assurer un avenir meilleur et une vie luxuriante à leurs clients. À travers des spots publicitaires pour mieux appâter leurs pigeons, ils se sont dressé un portrait exubérant qui étalent leur égo démesuré, entre : « Boroom tawfeex », « borom ijaaba », « boroom jinné yi », « boroom xaas », « boroom na am mu am », « boroom miizaan », etc.

Pour mieux ferrer leurs dupes clients, ils leur tiendront des propos du genre « c’est la coépouse de ta mère qui t’a lancé un sort », « c’est ta coépouse qui t’empêche d’avoir un enfant », « c’est la femme noire, de courte taille qui t’empêche d’avoir un mari ou de réussir », etc. entre autres idées mensongères. Parfois, quand on leur présente un malade, ils pointent aussitôt du doigt la coépouse ou généralement « la voisine dodue, très moche et de teint noir » qu’ils accusent de mangeur d’âme ou « dëmm » en wolof. À partir de ce moment, le déshonneur est lancé à jamais dans la famille de la pauvre dame qui doit trainer avec elle et sur des générations le tintamarre des casseroles né de la réputation de « dëmm ». Ainsi, une famille entière se voit condamnée à vie à trainer un si lourd fardeau de mangeurs d’âmes sans possibilité de laver son honneur.

Jilee jamaanaa yéés ci jamaana ku am xam xam
Te gis tiit na ngir mbooleem tekuy Yàll miy Buur baa

Autres faits de notre époque qui assombrissent davantage le tableau, c’est que les braves figures de l’Islam qui ont versé leur sang et voué leur vie à répandre la parole sacrée d’Allah sous nos cieux, sont, de nos jours, trainées dans la boue et traités de tous les noms d’oiseaux par de jeunes égarés, assimilés culturels assumés et dépourvus de « hikmah » pour accéder à la compréhension véritable des paroles d’Allah et de l’enseignement prophétique. De jeunes illuminés qui manquent du respect à leurs ainés et pire encore des personnes qui ne sont pas de la même génération et qui ont quitté ce monde depuis belle lurette.

El Hadji Mouhamadou Sakhir de rappeler ce hadith :
Yonnen nee ba laa « Saa » ñëw, ñu baax ñi da nuy jeex ngir
Da ñuy gën di nééw ngir bañ féérook merum Buur ba
Il ne reste alors que cette catégorie :
Ñu saaysaay ñi ñoo fiy des di sax nuur ca seen beew ga
Ba Buur Laahu mer ñoo ñaay dajeek saa ca nëxnëx baa

Qu’Allah nous préserve contre tous ces maux et nous guide dans voie tracée par le saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna (asws).

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Aspirant-disciple parmi les Ahloulahi,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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