De nos jours nous constatons qu’une importance toute particulière et progressive commence à être accordée aux cérémonies funéraires de troisième, de huitième jour et de au quarantième nuit au sein de notre communauté. Or, cela va complètement à l’encontre de l’enseignement et des principes du saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) qui, en son temps, avait formellement interdit l’organisation de telles cérémonies au sein de sa communauté. D’ailleurs, cette situation constatée aujourd’hui avait fait l’objet d’un sermon expressément formulé par son fils ainé, le premier Khalif des Ahloulahi Seydina Issa Rohou Lahi (as) à l’endroit de la communauté Ahloulahi de Dakar-ville et au-delà à l’ensemble de la communauté.
Le numéro 33 de la tribune du vendredi – en tant qu’organe de veille et de prévention – consistera en un rappel actualisé de la mise en garde formulée par l’illustre Seydina Issa Rohoulahi (as) en tant que dépositaire de l’enseignement de son vénéré père (asws) et gardien de son héritage. En effet, à la suite de la disparition de Sokhna Mame Thiaba Ndoye (cousine et fervente disciple de Seydina Limamou Lahi), la famille avait organisé une cérémonie de quarantième jour en sa mémoire. C’était l’occasion pour la famille de se réunir avec les amis et proches pour distribuer des aumônes pour le repos de l’âme de la défunte. Quand le Khalif Seydina Issa – à qui rien n’échappait – en fut informé, il dépêcha un de ses fidèles compagnons du nom de Mody Thiané (père du brave Baye Libasse Sall) auprès de la famille pour leur porter son message.
Dans son message, après avoir loué la grandeur et les mérites du Seigneur Tout-Puissant et avoir prié sur le prophète (asws), Seydina Issa (as) avait rappelé une partie de l’enseignement tel qu’il l’avait reçu de son vénéré père Seydina Limamou Lahi Al Mountazar (asws) :
« Le but de ce message qui s’adresse à vous est de vous faire savoir que je vous ordonne ce que Dieu a ordonné et vous interdis ce qu’il a interdit. Sachez qu’il y a une tradition que les gens des temps actuels ont pris l’habitude de pratiquer : il s’agit du rassemblement qu’ils font à l’occasion du décès de l’un d’eux, chez le défunt, au troisième, au huitième et au quarantième jour. Ils disent que c’est pour réciter des prières et donner de l’aumône pour le défunt. Ils préparent à cette occasion beaucoup d’aliments offerts à la famille, aux parents, aux proches, aux intimes, aux amis et à quelques voisins. Ils l’organisent comme s’il s’agissait d’un festin de mariage. Il peut arriver que certains n’aient pas les moyens de préparer les aliments de cette aumône, ainsi ils vont s’endetter ou hypothéquer leurs biens ou recourir à n’importe quel autre moyen sans se soucier de ce qui est licite ou illicite. C’est la pudeur la plus crainte des commérages malveillants, et des mauvaises langues qui les poussent à cela. Ils le feront donc par orgueil. Je vous recommande à vous, mes compagnons, hommes et femmes, d’abandonner cette pratique, car elle n’est bonne, ni belle parmi des gens vertueux. Cette pratique ne sert à rien au défunt et elle est nuisible à ceux qui l’organisent pour leur propre plaisir. »
Après que son message fut lu par l’émissaire Baye Mody Thiané devant l’assemblée réunie chez Mame Thiaba Ndoye, la cérémonie fut annulée et depuis lors personne n’avait plus jamais osé organiser de tels rassemblements au sein de cette communauté. Pourtant quelques années plus tôt son vénéré père, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr wa Seydil Anlamîn avait déjà consacré tout un sermon (le numéro 5) à ce sujet d’une importance capitale pour lui (asws). Il prévenait alors :
« Ce sermon a pour but de vous avertir sur ce qui dans vos rassemblements est nuisible aux uns et inutile à ceux qui se rassemblent. Il s’agit des assemblées qui se constituent à l’occasion des funérailles. Sachez que les cérémonies de funérailles (telles qu’elles sont pratiquées maintenant) ne sont pas licites. Elles sont interdites par le droit musulman. Méfiez-vous de ces rassemblements.
Après l’enterrement du défunt, et le retour de ceux qui étaient allés l’accompagner, et après avoir présenté vos condoléances à la famille du défunt et aux parents, dispersez-vous et retournez chez vous. Celui qui, étant venu, a présenté ses condoléances puis, sans s’asseoir, est rentré chez lui, reçoit plus de bénédiction de Dieu que celui qui a présenté ses condoléances puis est resté assis. Celui qui, après avoir présenté ses condoléances, s’est assis, puis est rentré chez lui, reçoit plus de bénédiction que celui qui a présenté ses condoléances, est resté assis et a bu. Celui qui a présenté ses condoléances puis est resté assis et a bu, puis est rentré chez lui reçoit plus de bénédiction que celui qui a présenté ses condoléances, est resté assis, a bu et mangé. Celui qui a présenté ses condoléances est resté assis, a bu et mangé reçoit plus de bénédiction que celui qui est resté un, deux ou trois jours chez le défunt. Sachez qu’il est possible que les aliments servis dans ces cérémonies de funérailles ne soient pas sains, dans la mesure où ils peuvent provenir d’un mélange de biens honnêtement acquis et de biens mal acquis. En effet certains parents du défunt iront chercher le montant de leur participation alors qu’ils n’en ont pas les moyens, mais ils le feront par pudeur ou par crainte d’être vilipendés, et ils peuvent l’acquérir de manière illicite ou obscure. La cause de cela est le fait que certains individus dénigrent ceux qui n’apportent pas leur offrande, ou ceux qui n’assistent pas aux funérailles. Ils disent : un tel n’est pas venu, ou je n’ai pas vu un tel, ou un tel est venu mais il n’a rien donné, ou un tel ceci ou cela. Ce n’est pas joli, et ça n’a rien à voir avec l’Islam c’est la médisance, c’est un tort. »
Il ajoutait à la suite de ces propos riches de contenus, ces choses à éviter par tous les moyens et qui pourtant animent en général ces types de cérémonies :
« Sachez ô croyants que la médisance est prohibée. Ne vous entraidez pas dans la pratique de la médisance, du mensonge, du mouchardage ou lorsqu’il s’agit de vous avilir les uns les autres. »
C’est pourquoi, Seydina Limamou (asws) devint tout simplement plus catégorique :
« Ne vous rassemblez pas chez le défunt après le retour de ceux qui étaient allés l’accompagner. »
Il donna une solution meilleure que l’organisation de telles cérémonies à la mémoire du défunt :
« Que celui qui veut faire une aumône pour le défunt plonge son cœur dans le recueillement, qu’il se fasse humble s’adressant à Dieu, gloire à Lui, pour implorer en sa faveur le pardon et la clémence de Dieu, qu’il le fasse chez lui (et non chez le défunt). »
Comme pour informer de l’importance de son message, « Yaakaari Jam Ni » clôturait par :
« Que celui qui aura lu ce message le transmette à tous les musulmans, hommes et femmes, et leur transmette mes salutations, abondamment. »
Il pria pour nous tous :
«Que Dieu vous rende droits, qu’Il vous maintienne dans la paix, qu’Il assure votre sécurité. »
Au terme de cette immersion dans l’enseignement salvateur du saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws), enseignement rigoureusement perpétué par son premier Khalif Seydina Issa Rohoulahi (as) et remis à l’ordre du jour sur cette tribune il apparait clair et limpide que les cérémonies des quarante nuits, du huitième et du troisième jour ne saurait être permises, acceptées au sein de la communauté Ahloulahi.
(وَذَكِّرۡ فَإِنَّ ٱلذِّكۡرَىٰ تَنفَعُ ٱلۡمُؤۡمِنِینَ)
«Et rappelle, Car le rappel profite aux croyants». [Sourate Adh-Dhariyat 55]
Que Paix, Salut et Bénédictions soient éternellement renouvelés sur notre maître Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna.
Commentaires d’articles (0)