CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°61 : La problématique de l’injustice et de l’iniquité sociales liées au système des castes

today31 décembre 2021 6

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LE TEMPS, CONFIRMATEUR DES ENSEIGNEMENTS DU SAINT-MAITRE SEYDINA LIMAMOU LAHI (asws)

«Wa Sénégal Maam Baay Lahi misaal na leen, yày leen…»

Le dernier numéro de la TDV de 2021 aurait normalement dû être un appel à une introspection lancée à chacun d’entre nous pour faire le bilan de notre vie individuelle et de nos interactions collectives au cours de cette année qui vient de se clôturer.

Toutefois, l’actualité marquée par le refus catégorique de certains suprémacistes noirs sénégalais de laisser enterrer le corps d’une défunte concitoyenne sénégalaise dans sa terre natale nous impose, en tant que régulateur social, en tant que porteur de voix des « sans voix qui croupissent dans les cachots du désespoir », de traiter le thème de la problématique de l’injustice et de l’iniquité liées à la hiérarchisation de la société sénégalaise. Dans la première partie de cette tribune, nous exposerons les faits et dans la deuxième nous partagerons et rappellerons l’enseignement plein de sens et d’équilibre du saint-maitre Seydina Limamou Lahi sur la question.

La société sénégalaise telle que connue est hiérarchisée depuis la nuit des temps : on y distingue principalement deux classes à savoir la classe dite supérieure composée par les «gèèr» et celle dite inférieure constituée par les «ñèèño».

La classe des gèèr est considérée comme celle des gens dits « de grande naissance », autrement dit les nobles ; tandis que la classe des ñèèño est celle regroupant le reste de la population. Cette dernière classe est composée par les personnes dont le métier principal tourne autour du travail manuel. Ainsi, on y distingue généralement les « géwel » ou griots qui sont les dépositaires de l’histoire, de la tradition orale, de la culture. Ils ont la faculté de retracer de mémoire tous les différents lignages concernant les personnes de la classe dite supérieure qui sont leur gèèr. Chaque famille de gèèr a sa propre famille de géwel chargée de chanter ses louanges en rappelant leur générosité, les hauts faits qu’ils ont réalisés ou ceux réalisés par leurs ascendants, etc. Et le gèèr de son côté les couvre de billets de banque et de présents en tout genre.

À côté, il y a les «tëgg» qui sont la famille des travailleurs du métal. Cette sous-classe est donc composée par les forgerons (qui confectionne les armes, les instruments et outils agricoles, les ustensiles de cuisines, etc.), les bijoutiers surtout les orfèvres qui font le bonheur des femmes sénégalaise très friandes d’or. Puis, il y a les «laobé» dont le métier tourne autour du travail du bois. Ils sont chargés de tailler des mortiers, des pilons, des pirogues, des bancs, des chaises, etc. Il y a aussi les «wuudé» qui travaillent la peau des animaux pour en faire des tenues, des chaussures, des amulettes, etc.

À ce niveau, on pourrait ne trouver aucun inconvénient dans cette hiérarchisation de la société sénégalaise tant que chaque classe y trouve son compte et reste avec les gens de sa classe. Or, la plupart du temps des frictions sont notées entre membres de classes opposées. Par exemple, il arrive souvent que l’amitié entre des personnes de classes opposées (gèèr et ñèèño) finit par se transformer en amour. Et là c’est l’hécatombe dans la mesure où, les gèèr s’opposent toujours, ou alors dans la majorité des cas, à l’union entre un des leurs et une personne de la classe jugée inférieure. Cela finit généralement en conflit agrémenté par des propos discourtois et très condescendants entre les membres respectifs des familles concernées. Maintenant, au cas vraiment rare où ce mariage est permis, le couple en question devient la risée du reste de la société. Pire encore les enfants issus d’un tel mariage sont encore plus rejetés que jamais par les gens de la classe des gèèr. Or, la noblesse ne se situe pas dans l’origine ou la naissance. À ce propos, l’Islam nous enseigne que :

( إِنَّ أَكۡرَمَكُمۡ عِندَ ٱللَّهِ أَتۡقَىٰكُمۡ)

En d’autres termes : «Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux» [Sourate Al-Hujurat 13]

Par ailleurs, une pratique injuste, indigne, inélégante existe dans la quasi-totalité des ethnies de la société sénégalaise. Elle consiste à établir une règle suivant laquelle le corps d’un griot décédé ne doit pas être enterré au risque, dit-on, de voir la terre devenir infertile à jamais. Aussi, quand un griot trépasse, son corps n’est pas enterré mais tout simplement placé dans le creux des arbres (généralement des baobabs géants, des fromagers, etc.). Malheureusement, en dépit de l’islamisation quasi-effective de notre société qui a progressivement changé les mentalités et a banni plusieurs pratiques liées à la culture «céddo», il y a encore certains villages, à l’heure actuelle, qui persistent dans ces traditions à la fois obscurantistes et superstitieuses. C’est le cas tout récemment à Pout Dagné, un village situé dans la région de Thiès à quelques encablures de Tassète, où les villageois ont refusé que le corps d’une griotte y soit enterré pour la simple raison que cela risque de souiller et de rendre la terre stérile. Plusieurs fois, ce genre de maladresse est arrivé sans que personne n’ait pipé mot. Mais cette fois-ci, l’avancée technologique aidant, le collectif des griots de ce village a profité des réseaux sociaux pour partager leur amertume avec l’opinion nationale et le reste du monde. Et c’est donc seulement maintenant, après que plusieurs centaines de corps de pauvres griots ont été lâchement jetés dans les troncs de baobabs un peu partout à travers le pays, que les gens (geer comme griots), longtemps silencieux face à cette injustice pluriséculaire, jugent enfin opportun de dénoncer cette pratique inhumaine devenue assourdissante et rétrograde !

Pourtant, depuis 1883, il y a un homme sénégalais du nom Seydina Limamou Lahi (asws), fondateur de la communauté des Ahloulahi, qui avait très tôt tiré la sonnette d’alarme en dénonçant avec véhémence cette injustice et cette iniquité entre les fils et filles de Adama (as) et Hawâ. Mieux encore, il avait aussitôt préconisé le rasage sans délai des fondements de cette hiérarchie sociale qui n’a aucune base morale encore moins religieuse. Pour donner l’exemple, il décida de se séparer de son propre nom de famille «Thiaw» pour en adopter un autre qu’il rendit commun à tous les serviteurs du Très-Haut à savoir «Lahi». C’est pourquoi au sein des partisans d’Allah (communauté Layène ou Ahloulahi), tout le monde (membres de la famille du guide comme les disciples) partage depuis lors le nom de famille « Lahi ».

Bayi nan sunu cosaani baay, bayi sunu santi maam fasoo
Sànta Lahu daakantal ci Lahi wollëreek Maam Limaamu Lahi

Or, le nom de famille est un symbole fondamental du système des castes. En effet, c’est le premier indicateur pour déterminer l’appartenance d’une personne à une des différentes classes qui composent la société sénégalaise. Par exemple, Diop, Ndiaye, Fall, Mbodj renvoient généralement à des familles princières ; là où Mbaay, Seck, Seye, Lô, Tall, Guissé, Mbow, Thiam, Kassé, etc. désignent généralement la classe des ñèèño. D’ailleurs, dans la société sénégalaise lors des salutations d’usage l’une des premières questions posées à son interlocuteur est de savoir «Sànt wi» (quel est ton nom de famille) ? À partir de la réponse chacune des parties découvrira en quelque sorte l’origine de l’autre, ce qui peut aussitôt influer sur leurs rapports. C’est pour éviter cette catégorisation que le saint-maitre Seydina Limamou (asws), celui annoncé pour apporter les solutions aux nombreux maux de la Fin des Temps, avait stratégiquement trouvé une formule commune, un nom de famille commun pour tous ses adeptes. Et il convient de préciser que le dénominateur commun «Lahi» utilisé par les adeptes de la communauté Ahloulahi n’a rien de blasphématoire comme veulent le croire la plupart des ignorants ; il marque en fait l’appartenance entière de la personne qui le porte à Allah, le Créateur de tout et de tous. Aussi, «Alassane Lahi» signifie-t-il «Alassane [la propriété, l’esclave] de Allahu».

Autre réussite pour Seydina Limamou Lahi (asws), dans sa communauté il n’y a plus de barrières sociétales, ni de castes (ni géwel, ni tëgg, ni laobé, ni maabo) : tout le monde est égal ! c’est pourquoi gèèr comme ñèèño peuvent s’unir entre eux autour d’un mariage dans le respect de ce qui est obligatoire du point de vue de l’Islam (fardun) et de la sunna sans aucun blocage d’ordre traditionnel ou culturel. Ce n’est que plusieurs dizaines d’années après, en 1948 plus précisément, que l’Organisation des Nations Unis (ONU) adopta enfin la Déclaration Universelle des Droits de l’homme qui, dès son premier article, stipule :

«Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.» 

Il est alors temps que son Excellence le Président de la République, Gardien de la Constitution, Chef Supérieur des Forces Armées et Père de la Nation, prenne les mesures idoines pour que de telles pratiques honteuses, discriminatoires et dangereuses soient à jamais bannies de ce pays pour une pérennité sans équivoque de l’entente et de la cohésion.

Pour conclure, nous vous invitons tous, concitoyens et concitoyennes sénégalais de tous bords à venir découvrir, à venir étudier et à venir vous abreuver dans cette Source intarissable de Savoirs salvateurs et de Miséricorde qu’est le saint-maitre des Ahloulahi, Seydina Limamou Lahi (asws).

Gaayi ñew leen gëstu waat diineem te seetat kon di ngeen
Xam ni Baay Lahi Yàlla moo soop def ko muy njiitël Anaam

Que Paix, Salut et Bénédiction soient éternellement renouvelés sur notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar Wa Seydil Anlamine !

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », 
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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