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TRIBUNE DU VENDREDI N°91 : UN RAPPEL SUR LE STATUT DES JEUX DE HASARD DANS L’ISLAM

today5 août 2022 67 1

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Un rappel sur le statut des jeux du hasard dans l’Islam

Les jeux de hasard sont de plus en plus présents au sein de notre pays. Si avant, c’était le centre d’intérêt de quelques retraités noyés dans l’ennui quotidien relatif au manque d’activité , aujourd’hui ils attirent un autre type de passionnés à savoir les jeunes écoliers. Cela constitue donc une grande menace pour l’avenir de notre jeunesse qui a besoin d’être mieux encadrée pour produire les futurs leaders sur lesquels repose l’avenir de notre chère nation. D’où la nécessité d’attirer l’attention de tous sur ce fléau qui détournent de plus en plus nos enfants et jeunes frères et sœurs.

Le jeu de hasard se définit comme étant un « jeu complètement ou partiellement basé sur la chance, et non seulement sur les compétences d’un joueur ».
Il s’agit généralement des :
jeux de tirage : ils consistent en une loterie où le joueur mise un montant et tente de trouver les numéros gagnants tirés au hasard.
paris sportifs : dans ce cas, le joueur parie une somme d’argent sur le résultat d’un match sportif (football, basket, boxe, mma, etc.).
paris hippiques : c’est le même principe que pour les paris sportifs, à la différence que dans celui-ci il s’agit de parier sur l’issue d’une course de chevaux.
jeux de casino : ce sont des jeux d’argent et de hasard qui forment l’activité des casinos. Il s’agit de jeux de cartes (poker), des jeux de dés, de la roulette, des machines sous, etc.
jeux de grattage : c’est une loterie où le parieur achète un ticket à gratter pour vérifier si on a le résultat gagnant.

Du point de vue de l’Islam, la question des jeux de hasard a été réglée depuis l’exil du prophète à Médine. En effet, tout au début de l’Islam Allah n’avait pas automatiquement décrété l’interdiction du jeu de hasard. D’ailleurs, il existait déjà à l’époque, à Médine, des gens qui, chaque jour s’adonnaient à ce type de jeu, mais utilisaient la plus grande partie de leurs gains pour nourrir les nécessiteux. Plus tard après que ces joueurs « bons samaritains » ont commencé à s’enrichir avec les gains en ne laissant qu’une infime partie aux nécessités, Allah révéla, dans un premier temps, à Son messager :
« Ils t’interrogent [ô Muhammad] sur le vin et les jeux de hasard. Dis: “Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le péché est plus grand que l’utilité…» [Sourate AL-BAQARAH: 219]

À ce niveau, Allah, dans Sa grande pédagogie, se limite juste, dans un premier temps à informer que même si chacun d’eux contient des avantages aussi, le péché dans chacun est plus grand que ceux-ci (avantages). Plus tard, quand Allah, dans sa grande sagesse, jugea que les fidèles avaient atteint le niveau de foi et de crainte suffisant, Il décréta clairement leur interdiction. C’est ainsi que le verset suivant fut révélé :
« O vous qui croyez, l’alcool, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires ne sont qu’impureté, relevant du fait du diable. Préservez-vous-en, afin de réussir. Le diable ne veut, par le biais de l’alcool et du jeu de hasard, que jeter l’inimitié et la haine entre vous, et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière…» [Sourate AL-MÃ-‘IDAH: 90-91].
Et dans ce dernier verset, Allah nous enseigne deux dangers liés à l’alcool et aux jeux de hasard :
– Le fait de « jeter l’inimitié et la haine entre vous [les joueurs] » : concernant le jeu de hasard, la personne qui perd se sent généralement dépouillée de sa possession et cela suscite souvent envie, jalousie, puis rancune, haine et inimité envers le vainqueur ;
– et « vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière » : cela renvoie au fait que, en ce qui concerne le jeu de hasard, en s’y adonnant on est tellement plongé dedans, attiré par l’appât du gain et tellement dépendant qu’on en arrive à oublier le Seigneur et ses devoirs vis-à-vis de Lui, notamment la prière.
Le messager (asws) nous alertait, d’ailleurs, en ce sens : « Deux choses ne seront jamais réunies dans le cœur d’un serviteur d’Allah : la foi et l’envie ».
Il avait encore ajouté le hadith suivant :
« Celui qui joue aux dés (nard) est comme celui qui aurait trempé ses mains dans le sang et la chair de porc. » (Muslim)
Et il précisa aussi : « Tout divertissement qui détourne de l’obéissance à Dieu est mauvais » (Sahîh ul-Bukhârî, kitâb ul-isti’dhân).

Or, la société détenant le monopole des jeux de hasard dans notre pays, à savoir la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE) à travers son produit phare PMU (Pari Mutuel Urbain) a gagné beaucoup de terrain au fil des années. Et, après s’être associée avec le géant des paris sportif « Premier Bet » en 2012, la Lonase a offert au marché sénégalais une nouvelle trouvaille qui fait des ravages auprès des férus : le « Parifoot ». Ce nouveau produit très à la mode auprès de la jeunesse, pèse déjà plus de 57% du chiffre d’affaires de la société ; ce qui équivaut à quelques 68 milliards de FCFA. Rien que pour l’année 2020 marquant le début de la pandémie de Covid-19, le chiffre d’affaires de la Lonase a fortement grimpé pour atteindre les 122 milliards là où la quasi-totalité des autres activités économiques ont regressé.

Nous en profitons alors pour rappeler ces deux enseignements émanant du saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al-Mahdi (asws) concernant l’acquisition de gains illicites :
1. « Un Bien mal acquis peut gâcher une grande richesse, comme une cuillerée de sang peut souiller une calebassée de lait.
C’est de cette manière qu’un petit Bien mal acquis peut gâcher une grande richesse honnêtement gagnée. »
2. « Le signe de la déchéance chez l’homme, c’est le fait de s’approprier tout ce qu’on a envie de posséder, sans se soucier de la manière honnête ou malhonnête, ou obscure, de l’acquérir.»
3. « Le bien mal acquis sera la première chose que l’on déchirera du ventre de l’homme, le Jour du Jugement Dernier ».

Pourtant, les paris comme PMU, Parifoot et xbet sont de plus en plus présentes et étendent leurs tentacules au sein de notre société. Les écoliers sont, aujourd’hui très pressés de quitter les cours pour aller miser leurs minuscules économies et autre argent de poche dans ces jeux de hasard. Cela peut très tôt créer une dépendance qui pourrait les poursuivre toute leur vie si elle ne finit pas par la leur gâcher plus tôt. C’est donc l’occasion de sensibiliser les parents qui doivent faire montre de plus de vigilance envers leurs enfants ; mais aussi de lancer un appel aux autorités du pays à mieux réglementer ces nouveaux jeux (parifoot et xbet) à défaut de les interdire tout simplement. Car malgré l’âge légal requis qui est de 18 ans, nombreux sont les mineurs qui sont acceptés sans aucun contrôle dans ces lieux de jeu.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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