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VIE & OEUVRE DE SEYDINA MANDIONE LAHI

today23 février 2021 30

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Seydina Amar Mandione Lahi est le deuxième fils du Saint-Maître Seydina Limamou Lahi (asws). Il est né au mois de cha’bâne de l’an 1300 de l’hégire (1883). Sa mère Sokhna Farma Diop est une descendante du légendaire Mame Gana Diop dont l’épopée plus que glorieuse est encore chantée en pays lébou. Quand Seydina Mandione eut juste un (1) an (en 1301 de l’hégire), son vénéré père (psl) lança son fameux Appel aux Hommes et aux Djinns.

Le Saint-Maître répétait qu’au moment où il lançait son appel, l’une des trois (3) premières personnes à lui faire allégeance fut son jeune fils Seydina Mandione qui n’avait qu’un (1) an. De même, à chaque fois que Seydina Limamou Lahi recevait la révélation (le wahiyou) à la fin il perdait connaissance et personne ne pouvait le sortir de cet état si ce n’est Seydina Mandione qui ne savait encore ni parler ni marcher. Il rampait alors jusqu’au lieu où était couché Seydina Limamou Lahi (psl) et posa sa bouche sur l’oreille de son père qui se levait aussitôt.

Quand le Saint-Maître partit en exil à Malika en 1304 de l’hégire et qu’il fut recherché par tous les dakarois sur ordre des colons qui menaçaient de mettre Dakar à feu et à sang, Allah envoya l’archange Djibril (psl) pour lui faire savoir ceci : « Allah (azza wa jalla) et ses anges Djibril, Mîkâîl, Isrâfîl, Azrâîl ont beaucoup d’estime et de considération envers ton jeune fils dénommé Amar. Partout où il se trouvera régnera la paix, et dans tout cimetière où il posera son pied, Allah pardonnera à toute âme condamnée au supplice. Allah te demande alors de l’avoir à tes cotés ». Seydina Limamou demanda alors qu’on partît à Yoff chez sa femme Seynabou Diène pour lui amener Seydina Mandione qui n’avait que quatre (4) ans. Lorsqu’il fut adolescent son père l’envoya à Saint-Louis pour parfaire ses études en sciences religieuses. Et la troisième lettre que Seydina Limamou Lahi fit lire à son jeune fils Seydina Babacar Lahi – qui n’avait encore pourtant jamais été instruit auparavant – fut écrite par Seydina Mandione qui était encore à Saint-Louis.

Un jour Seydina Mandione fit un rêve assez révélateur sur sa dimension spirituelle. En effet, Allah lui montra les anges des cieux qui épiloguaient sur qui de Seydina Issa Rohoulahi et Seydina Mandione hériterait de Seydina Limamou Lahi (psl) à sa disparition. Les anges décidèrent d’organiser un test pour reconnaitre qui sera l’héritier. Seydina Mandione demanda alors qu’elle était l’épreuve et les anges lui répondirent que celui qui rassemblerait tous les éléments du cosmos (soleil, lune, étoiles, etc.) serait l’élu. Alors Seydina Mandione rassembla le soleil, la lune et toutes les étoiles et les mirent dans sa besace et leur demanda à tous de se joindre à lui pour suivre et servir son frère ainé Seydina Issa Rohoulahi (psl).

Le matin, il le raconta à son père (psl) qui lui confirma sa vision et son rang mais lui ordonna de ne pas changer de conduite et de toujours suivre son frère ainé. Pendant les trois (3) dernières années de sa vie, durant lesquelles son fils ainé Seydina Issa était en exil à Ngâkham, le Saint-Maître (psl) avait l’habitude de s’isoler avec Seydina Mandione pour sans doute l’initier ou lui confier les secrets et autres mystères du califat et lui faire ses dernières confidences. Lors de la dernière prière de korité que présida Seydina Limamou Lahi (psl) assez affaiblit par la maladie, il s’appuya sur son fils Seydina Mandione Lahi et Cheikh Matar LO pour rejoindre le lieu de prière.

A la disparition du Saint-Maître survenu au treizième jour du mois de shawwâl de 1909, il laissa une communauté dont la plupart des fidèles était de grands Cheikh, érudits, exégètes du saint Coran et grammairiens spécialistes de la langue Arabe qui lui avaient fait allégeance à l’aube de sa mission. Pourtant, c’est son deuxième fils Seydina Mandione Lahi, non moins grand érudit malgré son jeune âge de 27 ans, qui assura l’intérim en l’absence de son frère ainé, le Messie Seydina Issa Rohoulahi (AS). Il décréta qu’on n’enterrât pas son défunt père tant que son frère ainé ne serait pas là. Et on dut donc laisser le corps inerte du saint-maitre pendant 3 jours – durant lesquels aucune technique de conservation ou de momification ne fut appliquée pour préserver ce corps – jusqu’à l’arrivée du fils prodige Seydina Issa Rohoulahi (psl). Ce qu’il faut apprendre de cet acte inouï de Seydina Mandione Lahi est sa forte croyance dans le statut de prophète de son père pour avoir pris le risque de ne pas l’enterrer pendant 3 jours sans pour autant le placer dans une morgue ; mais aussi sa parfaite maitrise des livres anciens qui prédisaient que c’est Issa Ibn Maryam qui procéderait à la prière mortuaire de l’Imam Al Mahdi (psl) et lui succéderait au califat de l’Islam.

Aux proches parents lébous du saint maitre (AS) qui, pendant 26 ans se sont opposés à celui-ci et à sa mission et qui à sa disparition ont eu le culot de venir réclamer son corps pour aller l’enterrer, Seydina Mandione leur opposa un niet catégorique allant jusqu’à menacer de couper la tête de quiconque s’aventurerait à toucher le corps du saint maitre (AS). Avec ses petits frères Seydina Malick et Seydina Ababacar à ses côtés, Mame Ndione prit donc la ferme décision qu’on n’enterrât pas leur défunt père avant que son grand frère (en exil dans le Kajoor depuis 3 ans) ne soit présent. Cette décision souleva toute sorte de réactions auprès des dignitaires lébous et des hypocrites qui se demandèrent à quoi bon attendre quelqu’un qui est à des dizaines de km de Dakar au risque de laisser le corps (non enterré) entrer en putréfaction.

Mais quel blasphème et quelle ignorance de leur part ! En fait, ce qu’ils ignoraient et que Mame Ndione, ses petits frères et les fidèles Layènes savaient en âme et conscience, c’est que ce corps inerte n’était pas comme les autres cadavres du commun des mortels, mais celui de la Meilleure des créatures (AS). Et donc il ne risquait rien, dusse-t-il rester des jours voire un an sans être mis sous terre. Et il convient de souligner qu’à l’époque il n’y avait pas de morgue dans Yoff et ses environs. Et aucune technique de conservation d’un mort n’était utilisée par ces populations du Couchant. Mais Seydina Mandione, ce déjà-grand-érudit-à-très-jeune-âge, qui connaissait bien le rang de son vénéré père auprès du Seigneur savait que ce corps ne risquait rien. Il fit construire une tente sous laquelle on plaça le corps du Saint-Maître sans glace ni rien du tout

J’attire l’attention de tous sur combien les fils de Baye Lahi (AS) croyaient dur comme fer en la mission prophétique de leur vénéré père (asws). Il laissa donc le corps inanimé du Saint-Maître à l’air libre toute la journée du vendredi, puis celle du samedi, ensuite du dimanche (3 jours). A noter que Seydina Limamou décéda dans la nuit du jeudi au vendredi. Seydina Issa (AS) rentra à Yoff au crépuscule du Dimanche. Quand Seydina Mandione le vit, il donna automatiquement le sabre qu’il portait à son cadet Seydina Malick en lui disant ceci : « Kouy tèèrou gane do yor ngannaay » (Celui qui accueille un invité ne doit pas porter d’arme). Quand il arriva à quelques mètres de son grand frère que tout le monde se plaisait à appeler « Issa Ma Ndaw » (le petit Issa), Mame Ndione s’agenouilla au sol et se dirigea vers lui dans cette position. Il prit la sainte main de son frère ainé (AS) et l’embrassa comme on le faisait jadis pour le saint-maitre. Seydina Issa (AS) failli refuser cet honneur jugeant qu’ils avaient, tous les deux, droit à cet honneur au même titre. Mais Mame Ndione le força doucement en lui disant : « SEYDINA ISSA, si je le fais aujourd’hui, tout le monde suivra mon geste car tu es le Digne Khalif de notre père et à ce titre tu deviens notre guide et mérites cet honneur à bien des égards ».

Seydina Mandione fut donc le 1er à avoir changé le pseudonyme « Issa Ma Ndaw » par le titre « Seydina Issa » et aussi le 1er à avoir embrassé la sainte main de celui-ci. Puis ses frères et ensuite tous les grands Cheikh suivirent son geste et cela se perpétua depuis lors. Seydina Issa (AS) de son côté leur dit des mots consolateurs en tentant d’apaiser leur peine mais Seydina Mandione lui répondit ceci : « c’est plutôt toi qui as perdu ton père car nous, tes frères, nous t’avons comme nouveau père désormais ». Ils se firent une accolade. Et ils s’isolèrent tous les deux pour que Mame Ndione l’informât enfin des dernières recommandations du Saint-Maître (AS). Le lendemain matin vers les coups de 9h Seydina Issa (AS) procéda enfin à la prière mortuaire du Saint-Maître (AS).

Une fois que Seydina Issa fut installé 1er Khalif de Seydina Limamou Lahi (psl), Seydina Mandione Lahi troqua humblement toute position que lui procuraient ces différents mérites précités de même que son rang de petit-frère et futur successeur de Seydina Issa Rohoulahi (psl) contre celle de 1er et plus dévoué disciple de celui-ci. Et ce, pendant 40 ans durant lesquels Mame Mandione ne fera aucune opposition à son frère ou à ses décisions, ne réclama aucun privilège, et n’afficha jamais sa noble et enviée position de 2ème fils de l’Élu Seydina Limamou Lahi (asws).

Son amour irréductible envers Seydina Issa Rohoulahi (asws) n’avait d’égal que sa foi dans la mission prophétique de son père Seydina Limamou Lahi (asws). Sa sagesse légendaire fit qu’il parvint à lui seul à garantir la stabilité, l’union des cœurs et la continuité des affaires à son accession au khilafat en 1949. Aussi, à la première prière de Korité qu’il présida en 1950, Allah envoya-t-Il un oiseau singulier (phaéton) au pelage noir et blanc (symbolisant les mystiques couleurs caractéristiques des 2 turbans des Khalifs Layènes), qui se posa sur son épaule pour sans doute confirmer officiellement Seydina Mandione Lahi en tant que Deuxième Khalif de Baye Lahi (psl). Après 22 ans de califat durant lesquels, il a perpétué et préservé l’héritage de son vénéré père et celui de son frère (pse), Seydina Mandione Lahi quitta ce bas-monde le 23 février 1971. Son fils ainé El Hadj Seydina Issa Lahi dirigea sa prière mortuaire et lui succéda en tant que premier petit-fils à prendre les rênes du califat du Mahdi (psl).

Par Chérif Alassane Lahi Diop

Secrétaire général Vision 129

Écrit par: soodaan3

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