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JOURNEE DE PRIERES
POUR MAME MAMBAYE GADIAGA :
L’hommage de la grande famille Gadiaga de Malika

today23 septembre 2024 147 2

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L’hommage de la grande famille Gadiaga de Malika

C’est grâce aux précédentes journées de prières que bon nombre de Sahabas ont appris à connaître Mame Mambaye Gadiaga. Ce compagnon du Messie Seydina Issa Rouhou Lahi (PSL) est originaire d’une lointaine « Terre des guerriers », située entre le Sénégal et le Mali. Il s’agit du royaume Gadiaga baigné jadis par le fleuve Sénégal et la Falémé. Cependant, l’étymologie du nom renvoie à deux concepts, soit Gadia = guerrier, se battre ; et Ga = suffixe indiquant le lieu ; d’où Gadiaga = terre des guerriers.

Fils de l’homme de Dieu Aly Gadiaga et de la pieuse Sarata Ndiaye, Mambaye Gadiaga est né en 1870 à Ndop. Son grand-père Bakary avait atterri à Dinguiraye (Sénégal) après avoir quitté le Mali à la conquête d’un nouveau territoire dénommée Dinguiraye dans la région de Diourbel. D’après la tradition orale, lors de son séjour dakarois, Mambaye Gadiaga s’était installé dans la maison d’un de ses parents en l’occurrence Lamine Gadiaga avant de s’établir à Malika pour répondre à l’appel de Seydina Limamou Lahi (psl).

Grand érudit de l’islam, il exerça les fonctions d’Imam ratib de la grande mosquée de Malika. Sa réputation vient aussi de ses réalisations agricoles. Mambaye Gadiaga est connu pour les grands périmètres agricoles qu’il cultivait à Malika. Nul ne pouvait se convaincre de la capacité d’un homme et ses enfants d’entretenir et de récolter les hectares de terres que sont Tolou Baye Ndjine, Khisga, Mbatal yendou, Cofra, Rue Commandant. Cette dernière appellation fait suite à la visite effectuée par le commandant de l’époque sur son exploitation agricole. Ému de l’ampleur des terres emblavées, le commandant demanda le nom de la compagnie qui gère ses vastes superficies cultivées. Ce à quoi on lui répondît que ces cultures appartiennent à un homme. Sur ce, le commandant rétorqua que cela est impossible. C’est ainsi que l’agriculture lui permit de vivre avec dignité, mais aussi de réaliser plusieurs œuvres notamment le soutien aux activités de la communauté Layène (construction d’édifices), l’impôt colonial qu’il payait de sa poche pour tout le village de Malika. Il partageait ses récoltes aux voisins et à tout nécessiteux à travers les dépôts de vivres dans sa concession ou la mise à disposition d’une partie de ses cultures pendant la moisson.

Sa concession fut le lieu d’hébergement de plusieurs érudits parmi lesquels : Gorgui Abiboulaye de Dioualo, Gorgui Cor Wade, Baye Samba Laye. Baye Mamour Diakhaté vécut longtemps dans sa maison avant de s’installer dans l’actuelle concession familiale des Diakhaté. En même temps que Serigne Mamour, l’actuel Khalife général des Layènes a vécu avec Mame Mambaye après son service militaire. Al Assane Salam lui rendait souvent visite aussi.

La première rencontre entre Mame Mambaye Gadiaga et Baye Mamour Diakhaté eut lieu en 1912, quand Seydina Issa Rouhou Lahi (psl) ordonna aux disciples le défrichement du village de Gossas. Emu par sa force et ses capacités de travail, Serigne Mamour lui promit une visite de courtoisie. Arrivé à Malika, sa surprise fut grande au vu de ses champs.

Le poète Libasse Niang a, lui aussi, vécu chez Mambaye Gadiaga où il composa plusieurs de ses poèmes. C’est Mame Mambaye Gadiaga l’amena à Cambérène pour présenter à Seydina Issa Rouhou Lahi (psl) l’œuvre «  Seydee rohou rahmane donooy mahdiyoo ba yaraa ba laqoo batay yaa fi nee…  »  Dans le même registre, signalons que Baye Mali Mbaye le fréquentait beaucoup aussi.

Mame Mambaye avait une amitié certaine avec Seydina Issa Rouhou Lahi (psl). D’ailleurs c’est le Messie (psl) qui le nomma Imam ratib de la grande mosquée de Malika. Mame Mambaye Gadiaga céda un de ses vastes champs, toolou Baye Ndjine, au profit de Seydina Issa Rouhou Laye (psl). Dans la même veine, un de ses champs était dédié au financement des œuvres d’un autre poète Layène bien connu.

Les nombreux cocotiers qui longeaient ses champs à Malika sont le résultat de la demande de 1 000 arbustes formulée auprès du colon. Une demande jugée exagérée aux yeux des blancs à l’époque. Mais il a pu planter et entretenir ces arbres et aujourd’hui encore ses fils et petit-fils jouissent du fruit de son travail. Mame Mambaye fut enfin un guérisseur qui soignait beaucoup de maladies.

Il s’éteignit en 1963 à Malika où il fut inhumé, après une prière dirigée par Chérif Abdoulaye Thiaw Lahi, et sous le khalifat de Seydina Mandione Lahi. Son mausolée fait l’objet de nombreuses visites de la part des musulmans qui viennent s’y recueillir et formuler des prières. Et ses enfants prennent la relève sans nul doute jusqu’à nos jours.

Nous terminerons cette biographie sommaire par ce généreux témoignage de Cherif Abdoulaye Thiaw Laye à l’intention de Mamadou Laye Ndir. Alors qu’il venait juste de s’établir à Malika, Mamadou Laye Ndir rendit visite à Cherif Abdoulaye Thiaw Laye et celui-ci lui dit : «  Ah Mamadou, tu n’as pas de chance parce que tu n’as pas trouvé Mambaye Gadiaga en vie ».

Assane Niang GADIAGA
Oumar CISS

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Merci à Youssou SENE pour la Coordination
Cet article est paru dans le N°19 de Waa SOODAAN du mois de Décembre 2017

Écrit par: soodaan3

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