CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°89 : LA « NAṢÎḤATU LI ‘AMMATIL MUSLIMÎNA » OU « DISPONIBILITÉ À L’ÉGARD DE TOUS LES MUSULMANS »

today23 juillet 2022 115

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LA « NAṢÎḤATU LI ‘AMMATIL MUSLIMÎNA » OU « DISPONIBILITÉ À L’ÉGARD DE TOUS LES MUSULMANS »

Après avoir traité des différents degrés du concept de « naṣîḥatu » ou disponibilité généreuse (à l’égard d’Allah, de Son messager, du Livre, des guides religieux, etc.) tel qu’enseigné et développé par le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws), objet de nos précédentes tribunes numéros 85, 86, 87 et 88, nous en arrivons au dernier d’entre eux à savoir la « naṣîḥatu li ‘ammatil muslimîna » ou « disponibilité à l’égard de tous les musulmans ». À ce propos, le fondateur de la prestigieuse communauté des élus Ahloulahi, nous enseignait dès son premier sermon : « Être disponible vis-à-vis de tous les musulmans, c’est les aimer tous ».

Pour appuyer ces propos, le saint-maitre (asws) cita successivement trois hadiths qu’il avait lui-même prononcés autrefois, au cours de sa première mission à savoir :

  1. « Le Croyant doit aimer tous les Croyants et ne doit en haïr aucun ».
  2. « Le vrai Croyant doit vouloir pour son frère Croyant, ce qu’il veut pour lui-même ».
  3. « Ne vous haïssez pas les uns les autres, déconseillez le Mal, tissez entre vous de bonnes relations ».

Le Coran ajoutait que : « Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde » (s.49 v.10)

Cette fraternité entre les musulmans, que définit le précédent verset, fait fi de toute distinction de race, de couleur ou de lignée. D’ailleurs, c’est ce qui a permis de réunir le noir éthiopien Bilâl, le persan Salmân, ou encore le byzantin Suhayb avec leurs frères arabes aux côtés du meilleur de la création.

De tout ce qui précède, nous pouvons comprendre que le musulman a l’obligation d’aimer tous ses frères et sœurs coreligionnaire sans exception aucune pour la simple raison qu’ils sont tous des créatures du Tout-Puissant et sont tous issus du même père à savoir Seydina Adama (asws) et de son épouse Mame Hawâ. Ainsi, aimer ses frères et sœurs musulmans sans exception doit induire une empathie, une compréhension, une compassion, un secours, une entraide et une solidarité mutuels dans toute épreuve. De la même manière, vouloir pour son frère ou sa sœur ce que l’on veut pour soi-même suppose que le musulman n’a pas le droit d’éprouver de l’envie ou de la jalousie encore moins de la méchanceté envers ce dernier/cette dernière lorsqu’il/elle est heureux/se ou dans une situation meilleure que la sienne. L’amour entre croyants doit aboutir à mettre en place un système d’interdépendance au sein de la communauté musulmane comme l’a si bien précisé le messager à travers le hadith suivant :

« Le lien qui unit le croyant à l’autre croyant est comparable à celui qui existe entre les pierres d’un édifice ; elles se maintiennent les unes par rapport aux autres », et pour illustrer son propos il croisa les doigts. (Muslim)

Dans ce même ordre d’idées, Noman Ibn Bachir rapporte que le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « Les musulmans, dans l’amour, l’affection et la miséricorde qu’ils se portent, sont comparables à un seul corps. Lorsqu’un membre est affecté, c’est l’ensemble du corps qui ressent la douleur et s’enfièvre ». (Bukhâri)

C’est pourquoi, comme le précise le saint-maitre Seydina Limamou Lahi, toujours dans son premier sermon, « Sachez ô vous Croyants que le Croyant doit rester uni aux Croyants, lesquels s’unissent à lui. Celui qui ne le fait pas ne reçoit pas l’aide de Dieu. » Autrement dit ce n’est pas Dieu qui va descendre sur Terre Lui-même pour apporter Son soutien aux créatures. En effet, Il a donné aux uns ce qu’il faut aux autres et aux autres ce dont ont besoin leurs prochains. C’est pourquoi, tant que le croyant ne s’ouvre pas autres il ne pourra tirer profit de l’aide nécessaire et des bienfaits du Seigneur.

Une analyse de ces propos du saint-maitre (asws) à l’échelle macro, permet de saisir facilement la dimension économique qu’ils contiennent en ce sens qu’il encourage dans le même temps l’ouverture du pays vers l’extérieur et donc désapprouve l’autarcie.

À ce niveau il convient de déterminer tout ce qui pourrait menacer cette fraternité entre musulmans. Parmi ces menaces qui pourraient déstabiliser l’amour entre les croyants, il y a le fait de s’enorgueillir de son appartenance à telle ou telle lignée ou telle ethnie, la médisance, la calomnie et le mauvais soupçon, Or, en cette période de campagne électorale, l’amour mutuel entre les croyants, l’entente et la cohésion qui devraient en découler sont fragilisées par le fait d’une minorité de gens (les politiciens) dont le seul but est de diviser pour mieux régner. Cela transforme notre société en une jungle où tous les coups sont permis. S’il en est ainsi, c’est parce que cette nouvelle façon de faire la politique dans ce pays en général est vraiment dégradante et exaspérante en fin de compte. On sent nettement que le niveau des débats est devenu trop bas, trop puéril. Entre “fénalaaté” (mentir sur le compte d’autrui), “sosalaaté” (diffamer), “xastanté” (se jeter l’opprobre) et “soxoranté” (acte méchanceté) rien que pour les beaux yeux des politiques, on a fini par oublier que ce qui nous lie est plus important que la politique qui est éphémère et vertigineusement mouvante.

La preuve, la “VAR” a déjà montré que celui dont on cherchait à détruire l’image dans un passé récent à travers des diatribes, peut être celui à qui on cirera les pompes avec la langue, dans un futur proche, en ne tarissant pas d’éloges à son encontre. Le culte de la médiocrité a fini par propulser au-devant de la scène (les réseaux sociaux plutôt) des gens qui, dans une société mieux organisée, n’auraient normalement pas eu droit à la parole du fait de leur insolence et leur manque de culture.

La loyauté aveugle pousse à des attaques personnelles et de la méchanceté sans aucun fondement. C’est vraiment triste et écœurant à la fois de voir que nous perdons de plus en plus toutes ces valeurs qui ont fait la gloire de notre peuple.

Nous clôturons cette tribune par cette grande sagesse que le défunt cinquième Khalif, Seydina El Hadj Abdoulaye Thiaw Lahi avait l’habitude de partager à chaque fois que l’occasion se présentait : « Quand on se trouve dans un bateau, même si on est en désaccord avec le commandant de bord, on a l’obligation de prier pour lui afin qu’il ramène tout l’équipage sain et sauf à bon port. »

جعلنا الله واياكم ممن يستمعون القول فيتبعون أحسنه

 

Qu’Allah nous accorde une campagne et des élections apaisées par la grâce de notre maître (asws).

 

Par Chérif Alassane Lahi Diop “Sibt Sâhibou Zamâne”,

Analyste politique et économique,

Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,

Secrétaire Général de Vision 129.

 

Écrit par: soodaan3

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