CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°87 : LA « NAṢÎḤATU LI KITÂBIHI » OU « DISPONIBILITÉ À L’ÉGARD DU LIVRE D’ALLAH » (LE CORAN)

today8 juillet 2022 45

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LA « NAṢÎḤATU LI KITÂBIHI » OU « DISPONIBILITÉ À L’ÉGARD DU LIVRE D’ALLAH » (LE CORAN)

Le saint-maitre Seydina Limamou Lahi nous enseignait que la « naṣîḥatu li kitâbihi » ou disponibilité à l’égard du Livre (le Coran) c’est le lire et le relire souvent, et pratiquer ce qu’il prescrit.

Le coran est le texte sacré contenant l’ensemble de la législation de la religion islamique. Il est le dernier des livres révélés. Il est encore appelé « Ummul kitâb » ou « mère des livres » dans la mesure où il constitue une synthèse de l’ensemble des lois et législations contenues dans les livres qui l’ont précédé sur Terre. C’est ce qui fait du Coran l’ultime révélation de Dieu à Ses créatures. Il a été révélé au messager d’Allah, Seydina Mouhamad (asws) dans sa langue maternelle, l’arabe, sur une période de 23 ans. Pour montrer l’importance qu’il faut accorder au Coran et lui donner tout le crédit qu’il faut, Allah disait :

{ ذَ ٰ⁠لِكَ ٱلۡكِتَـٰبُ لَا رَیۡبَۛ فِیهِۛ هُدࣰى لِّلۡمُتَّقِینَ }

«[c’est] le livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, [c’est] un guide pour les pieux, les vertueux et ceux qui craignent Dieu ». [Sourate AL-BAQARAH: 2]

Par ailleurs, lire le Coran comme le recommande le saint-maitre des Ahloulahi, suppose que le fidèle a été, au préalable, initié à l’apprentissage des 28 lettres de l’alphabet de la langue arabe. À partir de ce moment la lecture devient facile pour le fidèle. Pour mieux faire comprendre les mérites de celui qui récite le Coran, le Messager (asws) nous enseignait :

« Quiconque prononce une seule lettre du Coran, fait par-là une bonne action dont la récompense, auprès d’Allah, est multipliée par dix. Je ne dis pas que « Alif Lâm Mîm » est une lettre, mais Alif (أ) est une lettre, Lâm (ل) est une lettre et Mîm (م) ».

Autrement dit, réciter le terme « Alif Lâm Mîm » qui se trouve être le premier verset de la sourate Al Baqara, permet d’obtenir un minimum de 30 récompenses.

Il convient aussi de préciser, par ailleurs, que notre maitre, Seydina Limamou Lahi (asws), ne parle pas de simple lecture mais plutôt de lecture active, suivie de la mémorisation des sourates du livre saint. L’importance de savoir lire et mémoriser le Coran réside dans le fait que pour accomplir le deuxième pilier de l’Islam, à savoir la prière, il faut obligatoirement savoir réciter de mémoire la première sourate du livre (la sourate Fatiha). Et il aussi fortement recommandé (« sunna mu’akada ») d’ajouter au moins une autre sourate ou quelques versets dans les deux premières unités de la prière canonique après avoir réciter la sourate Fatiha. Alors, nous comprendrons aisément que celui qui n’assimile pas au moins une partie du Coran ne pourra pas effectuer la prière. Parlant de l’importance d’apprendre le Coran, le messager d’Allah disait dans un célèbre hadith :

« Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et qui l’enseigne » [Rapporté par Al-Boukhari].

Dans un autre hadith rapporté par ‘Abdullah Ibn ‘Omar, le Messager nous informait : « Au Jour du Jugement Dernier, on dira au lecteur assidu du Coran : « Lis et monte (les degrés du Paradis). Récite clairement comme tu le faisais dans le bas-monde. Ta place au Paradis te sera fixée au dernier verset que tu liras ».

L’enseignement à tirer de ce dernier hadith est que la personne qui aura assimilé le Coran en entier occupera alors le niveau le plus élevé ; ce qui est en parfaite symbiose avec ce qui a été dit dans le premier hadith cité plus haut.

Mais savoir lire et mémoriser tout simplement le Coran suffit-il ? Non ! car lire un texte aussi riche de sens avec autant d’enseignements sans accéder à sa compréhension ne sert à rien. Or, comme précisé plus haut, ce texte sacré contient l’ensemble des règles, obligations et interdits. Et mieux encore il contient les solutions à nos soucis ainsi que la guérison de nos maux comme le précise le verset suivant :

{ وَنُنَزِّلُ مِنَ ٱلۡقُرۡءَانِ مَا هُوَ شِفَاۤءࣱ وَرَحۡمَةࣱ لِّلۡمُؤۡمِنِینَ }

« Ce Coran que Nous révélons apporte aux croyants guérison et miséricorde… ». [Sourate AL-ISRÃ’: 82]

Globalement, le Coran contient tout et n’omet rien ; c’est est livre exhaustif comme le confirme le Tout-Puissant :

{ مَّا فَرَّطۡنَا فِی ٱلۡكِتَـٰبِ مِن شَیۡءࣲ }

«…Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre…» [Sourate AL-AN`ÃM: 38]

Il apparait donc très clair qu’il est fondamental de comprendre chacun des versets du Coran. C’est pourquoi, le saint-maitre (asws) recommandait de « le lire et le relire souvent ». Cette expression peut donner lieu à deux compréhensions :

– la nécessité de comprendre le sens des mots, puis des versets que l’on prononce pour la personne non-arabophone ;

– et/ou mieux comprendre encore le sens pour les arabophones.

On voit que cette recommandation du saint-maitre est très stratégique car plus on relit un texte mieux on le comprend. L’autre chose à retenir est que cette expression : « le lire et le relire souvent » est un appel à la méditation sur ces prodiges d’Allah que sont les versets du Livre. À ce propos, Allah disait :

{ كِتَـٰبٌ أَنزَلۡنَـٰهُ إِلَیۡكَ مُبَـٰرَكࣱ لِّیَدَّبَّرُوۤا۟ ءَایَـٰتِهِۦ وَلِیَتَذَكَّرَ أُو۟لُوا۟ ٱلۡأَلۡبَـٰبِ }

« [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! » [Sourate SÃD: 29].

Après avoir recommandé de lire et relire souvent le livre comme nous l’avons détaillé plus haut, Seydina Limamou Lahi (asws) concluait logiquement qu’être disponible envers le Livre consiste enfin à pratiquer ce qu’il prescrit, appliquer ses enseignements. Ce dernier devoir envers le Coran est le plus important dans la mesure où c’est la raison pour laquelle il a été révélé au Messager en tant que plus grand cadeau de l’Humanité.

Pour montrer l’importance que les compagnons accordaient à la mise en pratique des enseignements issus du Coran, l’Imam Mâlik (rta) rapportait dans Al Muwattâ’, qu’il avait entendu que ‘Abdu Llâh Ibn ‘Umar (rta) avait mis 8 ans pour apprendre par cœur la Sourate al-Baqarah. Son père, le le Calif bien-guidé Seydina ‘Umar Ibn al-Khattâb (rta) avait mémorisé la même sourate al-Baqarah en 12 ans. Cela ne signifiait pas qu’ils avaient la mémoire faible. Au contraire cela s’expliquait par le fait qu’à chaque fois qu’ils finissaient de mémoriser un verset, ils n’en apprenaient pas le suivant tant qu’ils ne mettaient pas en pratique celui qu’ils venaient d’assimiler.

En définitive, il est fondamental de maîtriser le Coran et d’assimiler ses enseignements dans la mesure où il contient toutes les lois et règles de conduite pour les croyants. C’est dans ce livre que se trouve les différentes injonctions relatives aux cinq piliers sur lesquels l’islam est bâti à savoir la profession de foi, la prière, la zakât, le jeûne du mois de Ramadhan et le pèlerinage aux lieux saints de la Mecque. C’est aussi dans ce livre qu’Allah nous apprends comment lui vouer un culte pur et exclusif. Il y traite de thèmes variés (en plus des 5 piliers) tels que le mariage, le divorce, la période de viduité, la durée légale d’allaitement, la partage de l’héritage, etc.

Aussi, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) accordait-il une importance capitale à l’apprentissage du livre. Il avait, en effet, donné l’exemple en inscrivant ses enfants à l’école coranique. Il avait conduit son fils Seydina Issa Rohoulahi (as) au Daara de Tafsîr Ndiaga Guèye à Yoff. Et quand ce dernier, l’un des plus grands exégètes du pays, le lui ramena en avouant être incapable d’enseigner à un tel fils, Seydina Limamou Lahi (asws) avait exhorté son fils : « Isa ma ndaw doxal jangi ndax ka wara ilif aduna ëlëk daxaa wara janga ».

Il avait même envoyé très tôt son deuxième fils Seydina Mandione Lahi à Ndar (Saint-Louis, foyer du savoir religieux à l’époque). Ce dernier faisant partie des meilleurs élèves à avoir assimilé le Coran fut choisi pour poursuivre ses études hors du pays, plus précisément en Mauritanie. Seydina Limamou Lahi (asws) avait enfin posé sa sainte main sur la tête de son jeune fils Seydina Ababacar Lahi âgé de 7 ans pour lui insuffler l’ensemble du Coran et des savoirs connus et même inconnus. El Hadji Mouhamadou Sakhir Gaye en donnait quelques détails dans le « Marsiya qu’il composa à la mémoire de Mame Mbaye :

« Fiq » aaki « luxaak, nëhwuk taarix, haruud » ak

« Bayaan, siira » ak, « adiis, tafsiir Xuraanaa »

Pour dire que cette vaste étendue de savoir couvrait les domaines de la jurisprudence islamique (fiq), les lettres arabes (luxa), la grammaire arabe (nëhwu), la chronique (taarix), la poésie arabe (haruud ak bayaan), l’histoire islamique (siira), la science du hadith (adiis) et l’exégèse du Coran (tafsiir).

Et plusieurs fois, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) avait fait assimilé le Coran à un nourrisson ; il lui suffisait juste de poser sa main sur le crâne encore fragile et il commençait aussitôt à réciter le livre de la sourate Fatiha (la première) en passant par Al Baqara (la plus longue) jusqu’à la sourate Nâssi (la dernière).

جعلنا الله واياكم ممن يستمعون القول فيتبعون أحسنه

  1. Profitant de ce vendredi saint coïncidant avec le jour de la Station d’Arafat, nous disons :

لا إلهَ إلاَّ الله وحْدهُ لاَ شَرِيكَ لهُ، لَهُ المُلْكُ، ولَهُ الحمْدُ، وَهُو عَلَى كُلِّ شَيءٍ قَدِيرٌ

Nous prions Allah d’accepter notre dévotion en ce jour par la grâce de notre maître Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna (asws).

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,

Analyste politique et économique,

Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,

Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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