Portrait

QUI EST SEYDINA MANDIONE ?

today14 août 2020 168 2

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Vie & œuvre du 2ème Khalif des Layènes (1881 – 1971)

Dans le cadre de la célébration du niane de Seydina Mandione Lahi, nous avons tenté, dans ce post, de satisfaire une curiosité toujours présente à travers la question de savoir qui est Seydina Mandione Lahi (2e Khalif des Ahloulahi).

Pour réussir un tel pari, nous nous sommes laissés entraîner volontairement par les flots envoûtants de la poésie mielleuse de El Hadj Mouhamadou Sakhir Gaye Al Yeumbeulî.

D’abord à travers ces vers :

Atum junnéék ñetti tééméér moo di « mawliduhu »

Ba at ma dëlséé la Baay Laay feeñ mu daldi ko gëm

L’éminent poète nous renseigne que Seydina Mandione Lahi naquit en 1300 de l’hégire (plus précisément au mois de Cha’bân d’après nos recherches), qu’ensuite un an après sa naissance (en 1301), son père le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) lançait son célèbre appel et il crut aussitôt en sa mission. L’information importante dans ces vers est que Seydina Mandione est donc ce fils du saint-maitre (asws) qui crut en sa mission prophétique alors qu’il n’était âgé que d’un an seulement.

Et comme pour étayer ce propos, El Hadji Sakhir de rajouter :

Limaamu nee ñetti ruu ñoo jëkk gëm ba mu fééñee

Ruu wu Seydinaa Manjoon moo leen ñetteel ci lu am

Pour dire que Seydina Limamou Lahi (asws) lui-même a déclaré que trois âmes ont cru en sa mission à l’aube de son appel, et que l’âme de Seydina Mandione fut la troisième d’entre elles.

Par rapport à son accession au califat, le fils béni de Cheikh Djibril rapporte :

Buur Yàlla mos na ko won mbóótam xilaafaam mu xéy

Xibaar ka Baay Laay, mu naakaa loolu faw di na am

Autrement dit dans sa jeunesse, Allah lui annonça, à travers une vision assez réaliste, sa future condition de Khalif de son père . Il en informa ce dernier (asws) qui la lui décrypta alors (le don d’interprétation des rêves est propre à tous les envoyés de Dieu) en lui confirmant qu’il lui succéderait plus tard dans sa mission.

Dans ladite vision Allah lui montra en effet, un test ou concours dans lequel il était question d’éprouver les candidats au califat du Mahdi (asws) à sa disparition. Et l’épreuve principale consistait à demander aux candidats de parvenir à rassembler tous les éléments du cosmos (le soleil, la lune, les étoiles, etc) et les mettre dans une besace.

Or Seydina Mandione Lahi fut celui qui rassembla tous les astres comme le précise si bien El Hadji Mouhamadou Sakhir :

Te loolu Yàlla da kaa won weer wi ak janta beek

Bidiiw yi yépp mu ramaas leen def ci ab misetam

Et quand il fut plébiscité par la foule de fidèles pour avoir remporté ce « concours », Seydina Mandione leur rétorqua qu’il demeure un disciple de son frère aîné et ordonna à tous (lui-même compris) de se ranger derrière Seydina Issa Rohoulahi (as) comme le traduisent ces vers :

Mbooloo ma dar ka te naa kaa yaa nu doy mu ne leen

Nun ñépp nan topp Isaa moo di mak ji ma gëm.

Cette vision se réalisa concrètement, quand le saint-maitre (asws) quitta ce monde en 1909 alors que son fils aîné Seydina Issa Rohoulahi (as) était encore en exil dans le Kajoor. Seydina Mandione, le plus âgé des fils présents, pris une décision très controversée à l’époque. En effet, il décida que personne n’enterrât son défunt père tant que son frère aîné Seydi Rohoulahi (as) n’était pas présent. Cela créa une grande opposition de la part de certains dignitaires yoffois, proches parents du saint-maitre qui, pourtant, n’ont jamais cru en sa mission. Mais le plus difficile encore était que même au sein des Ahloulahi des sommités se sont opposées à la décision du jeune Mandione (alors âgé d’à peine 27 ans). Face à la pression des uns et aux menaces des autres encore plus fougueux dont certains avaient même usé de procédés mystiques pour le contraindre, le faire plier, Seydina Mandione dont la bravoure et la dimension mystique étaient reconnues de tous dut brandir un sabre et promit de couper la tête de quiconque oserait toucher au corps du défunt Guide des Ahloulahi.

C’est ce que Al Yeumbeulî soutient dans ce vers :

Manjoon na daldi taxaw yor jaasi naa ku ci rob

Baay Laay te Seydina Isaa teewul dundaam di na yam.

En clôture de cette première partie, il faut savoir que Seydina Mandione est donc ce fils de Seydina Limamou (asws) qui décida unilatéralement – même si c’est en connaissance des livres anciens qui prédisaient que c’est le messie Ibn Maryam qui procéderait à la prière mortuaire du Mahdi – de garder le corps de son défunt père Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) pendant 3 jours sans le mettre sous terre et sans utiliser aucune technique de conservation comme ce fut le cas en Arabie, des siècles plus tôt, pour le prophète de l’Islam. L’enseignement qu’il faut tirer de la courageuse décision de Seydina Mandione est sa forte croyance dans la mission et le statut de son père Seydina Limamou Lahi (asws) en tant que messager d’Allah. Il était convaincu que rien ne pouvait arriver au corps de son défunt père ni altérer son état dusse-t-il rester plusieurs jours voire plusieurs années sans être enseveli. Il n’avait pas tort. Car même après les trois jours, le corps du saint-maitre, le meilleur des hommes, était encore toujours aussi éclatant de beauté, aussi radieux que de son vivant et laissait s’échapper la même odeur (plus parfumée que le Musc) qu’il dégageait de son vivant comme rapporté par l’auteur de sa biographie Cheikh Makhtar Lo dans son célèbre « Bushral Muhibbîna wa Tayhîzul Jâhilîna.

(À suivre)

Par Chérif Alassane Lahi,
Secrétaire Général de Vision 129

Écrit par: soodaan3

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