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Le Hajj ou l’annonce de l’avènement du Messager, à l’Ouest

today9 juin 2022 128 4

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L’évocation coranique de l’avènement du Mahdî

Les mois du Pèlerinage sont au nombre de trois, consécutifs, selon le Coran. Ce sont les trois derniers mois de l’année : les dixième, onzième et douzième mois. Ils sont mixtes : le premier de ce tiercé est ordinaire, tandis que les deux derniers comptent parmi les sacrés. La station d’Arafat, l’essence, l’âme, le cœur du Hajj, est observée le neuvième jour du mois. Le dixième, celui du sacrifice, les hosties sont immolées à Mina.

Ces offrandes sacrificielles commémorent, avec celles des baptêmes musulmans, le dévouement d’Abraham, le père de la nation islamique, et le rachat d’Ismaël, le père de la nation arabe ismaélite.

Au-delà de la place qu’il occupe dans l’Islam, le Pèlerinage remplit trois fonctions essentielles. D’abord, il est la réplique pertinente au spécieux argument des savants juifs du verset 183 de la sourate III (chapitre II). Puis, il illumine de manière instructive le verset 72 de la sourate XV dans lequel Allah jure par l’âge du Messager et augure des énigmatiques cadavres de l’Apocalypse de Jean (chapitre III). Enfin, il donne tout son sens au verset 17 de la sourate LV et proclame solennellement le second avènement du Messager (chapitre IV), inéluctable conséquence des présages de l’Apocalypse. La sourate XV, qui consacre la protection du Message contre toute altération, recèle un verrou hermétiquement codé contre toute atteinte à la fonction du Messager.

Dans sa tradition, particulièrement au cours du Hajj, Muhammad en expose préventivement, pour le regard averti, juste et attentif, l’herméneutique clef de lecture. Destinée aux générations eschatologiques, l’importante communication de cette énigme coranique – explicitée derrière un voile crypté de la Tradition, depuis quinze siècles – échappe encore à la perspicacité des plus fins oulémas ; son parfait et inimitable décryptage factuel, de surcroît par un analphabète, un illettré, constitue une magistrale plaidoirie du Mahdî contre ses détracteurs zélés, forts de leurs stériles connaissances. La méconnaissance du Mahdî, le Prophète soleil d’occident, éloigne beaucoup de chercheurs de précieuses découvertes. Elle les prive, surtout, de comprendre l’attitude particulièrement énigmatique du Prophète dans ses rapports avec l’ultime pilier de l’Islam, le Pèlerinage, et notamment dans son exercice.

Si elle est d’importance, et elle l’est, la problématique du Mahdi est nécessaire[1]ment évoquée, voire résolue, dans le Coran qui dit : « Nous n’avons rien omis dans le Livre ». Conséquemment, il enjoint, en cas de désaccord, de divergence, de retourner à Allah et au Messager, plutôt que de s’attarder sur des discours quelques fois fantaisistes, souvent partisans, toujours incertains : La difficulté des oulémas à comprendre, et donc à expliquer le Mahdî, tient beaucoup à la méthode.

L’évocation coranique de l’avènement du Mahdî relève du discours anticipatif. En effet, entre l’an 632 et l’an 1909, il y a 1277 ans d’histoire. La première année correspond à la fin de la révélation coranique ; la seconde est celle du décès du Mahdî. Une démarche scientifique de quête du Mahdî dans le Coran, dans ces conditions, doit être prospective et non rétrospective. Elle doit s’articuler autour d’une bonne connaissance de son époque et une relecture juste du Coran, afin de voir et comprendre, avant d’expliquer clairement ce que le Coran avait annoncé anticipativement, donc confusément.

A ce propos et pour l’exemple, le Mahdî et ses parents figurent de manière tout à fait explicite dans le Livre. Mais, la méconnaissance de l’Homme du verset 15 de la sourate XLVI empêche de percevoir cette réalité qui, pourtant, est le commentaire complétif des versets 5 et 6 de la sourate XCIII du saint Coran. Le présent est au passé ce que le futur est au présent ; c’est-à-dire son à-venir. Tant que sera ignorée cette autre réalité, le temps du Mahdî sera toujours à venir, jamais présent ; dans de telles conditions, jamais passé. On ne peut, dans un tel contexte, accorder à la vie de l’Homme la moindre importance, même quand elle explique sans ambages les étranges rapports du fils d’Abdullah au Pèlerinage. Et certains qui chantent à tue-tête et enseignent à leur progéniture que «la lune s’est levée», en évoquant l’entrée du Messager à Médine au terme de son exil – alors qu’elle ne se lève jamais au sud – attendent encore la venue du Mahdî, croyant, à l’image des contempteurs antérieurs attendant le feu sacrificiel venant du ciel, à un improbable lever occidental du jour.

Alors que le Messie est déjà de retour et que s’est déjà réalisée l’une des annonces les plus étonnantes, quoique d’une précision mathématique, de l’Apocalypse de Jean, le monde chrétien attend encore le retour de l’Oint. Le pire, c’est que les oulémas ignorent souvent, si ce n’est toujours, ces annonces apocalyptiques auxquelles renvoie pourtant le Coran. Ils ignorent encore que, culte terminal, le Hajj proclame, sous la forme d’un code à la fois protecteur et confirmateur, la bonne nouvelle de l’avènement heureux du Messager, à l’ouest, soleil d’occident promis par le verset 3 de la sourate Le Vendredi.

Quand l’Imâm Mahdî déclare être le Messager dans un deuxième et dernier avènement, il éclaire la recherche. On sait qui attendre, qui chercher et, par conséquent, les circonstances de l’enquête. Et, à l’évidence, le statut proclamé du Mahdî lève toutes les difficultés, tous les paradoxes, résout toutes les énigmes et éclaire nombre de choix, notamment celui des fêtes musulmanes.

Mouhamadou Macalou CISSE Lahi

Écrit par: soodaan3

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