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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Après une succession de sorties médiatiques désobligeantes visant des communautés, l’imam de Yoff Diamalahi s’est insurgé contre cette tendance qui se banalise de plus en plus. Pour le guide religieux de la communauté Ahlou Lahi, qualifier et hiérarchiser les individus autrement que par leur affiliation à Allah (Azza wa Jall), revient tout simplement à épouser la cause du diable.
L’imam Chérif Mame Libasse Lahi qui présidait la prière de korité 2022 à Diamalaye a tenu à rappeler à l’ordre les acteurs du jeu politico-social sur les responsabilités d’ensemble qui leur incombent quelles que puissent être leurs divergences ou leurs appartenances. « Il faut aimer un frère musulman et souhaiter pour lui ce qu’on se souhaite soi-même pour être considéré comme musulman », a-t-il déclaré citant le fameux hadith sur l’amour du prochain pour avoir la qualité de croyant. « Aujourd’hui, les croyants ont manifestement besoin de se rapprocher, de s’unir, de se respecter. On est préoccupé quand on vit ce qu’il y a sur les réseaux sociaux. Le musulman ne l’est plus que de nom. Le Saint maitre nous a recommandés de nous unir car nous avons tous la même appartenance à la racine Lahi. Les marqueurs sociaux c’est juste sur terre, mais on est tous né avec le grade de Abd’Lahi (esclave de Dieu) », a-t-il défendu.
Le guide explique que de tels comportements ont pour tradition la rébellion de satan quand l’ordre divin lui a été intimé de se prosterner devant la nouvelle créature, Adam. Bouffi d’orgueil et de préjugés sur le père de l’humanité qu’il considérait inférieur, puisqu’étant créé à partir d’argile, le diable dû rompre son allégeance à Dieu pour une fausse supériorité qu’il pensait avoir sur l’homme. «L’ethnocentrisme et le clanisme sont monnaie courante dans notre société. Tous deux sont l’œuvre de Satan qui a refusé le décret divin de s’agenouiller devant Adam sur la base qu’il était supérieur à cet être», a rappelé l’Imam Libasse Laahi.
Pratique antéislamique
Le prophète Muhammad avait interdit ces pratiques antéislamiques dans son pèlerinage d’adieu. «‘Oh vous les gens ! Vous êtes tous des créatures de Dieu le Très Haut Placé. C’est votre Unique possesseur. L’Arabe ne vaut pas mieux que le Ajam (non-arabe), pas plus que le Ajam ne vaut mieux que l’Arabe. Le Blanc ne vaut pas mieux que le Noir, et le Noir ne vaut pas mieux que le Blanc. Celui qui est le plus proche de Dieu parmi vous est celui qui le craint le plus’’. Vous voyez bien que la mesure est la Taqwa, la crainte de Dieu. Si quelqu’un propose une autre mesure que celle-là, il est l’allié de Satan», a fait savoir l’imam qui rappelle que l’Envoyé de Dieu a formellement insisté devant l’auditoire pour qu’ils fassent parvenir à ceux qui étaient absents.
Pour appuyer ses dires et montrer que mésestimer, un individu ou une ethnie est formellement prohibée dans la foi islamique, l’imam de Yoff Diamalahi a rapporté cette anecdote bien connue d’Abou Zarr, un compagnon arabe du prophète qui a brocardé l’ascendance noire d’un autre compagnon, Bilal. Le prophète Muhammad (paix et salut sur lui) courroucé, lui a fait la remarque que malgré sa bonté et sa foi, il restait encore des réflexes d’un jaahil (ignorant, non croyant) chez Abou Zarr. Pris de remord après les sévères remontrances du Prophète, Abou Zarr a demandé à Bilal de piétiner son visage en guise d’expiation à sa méconduite. Bilal, en pardonneur, a décliné en disant qu’il ne piétinerait pas sur le front d’un homme qui se prosterne devant Allah.
«Ceci est à combattre puisque ça devient récurrent. Ça vient par intermittence, ça repart. On croit que c’est fini, puis ça reprend».
La dernière vidéo, relayée sur les réseaux sociaux, d’un prédicateur ayant insulté les wolofs constitue le dernier dérapage en date. Le sieur a présenté ses excuses, mais cette incartade constitue une parmi une liste qui commence à s’allonger dangereusement. «L’ethnocentrisme et les replis identitaires ont mis le feu au monde, les exemples foisonnent dans l’Histoire et le Sénégal n’est pas paré à faire face à cela».
D’après lui, le Seigneur ne regardera que les bonnes intentions et les actes des croyants pour les juger. Les pesanteurs et barrières sociales que les sociétés humaines ont érigé pour hiérarchiser la domination entre individus n’aura pas cours. L’imam a prévenu les pouvoirs publics et toute l’opinion sénégalaise qu’il faut prendre ce problème à bras le corps pour s’éviter toute mauvaise surprise. «Ceci est à combattre puisque ça devient récurrent. Ça vient par intermittence, ça repart. On croit que c’est fini, puis ça reprend. On retrouve ça en religion, en politique, dans la culture et les traditions…C’est là avec nous, mais au Sénégal on attend que ça éclate pour en parler». Une manière pour lui de rappeler les enseignements du fondateur de la doctrine «Ahlou Lahi» dont l’un des fondements est le rejet de toutes formes de discriminations entre croyants.
Écrit par: soodaan3
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