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Radio Urum-Bi La Voix du Salut
BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Le nom Limamou, méconnu par cette population (1) s’est distingué par son originalité et sa rareté. Cela s’explique du fait qu’il provient de la recommandation d’un marabout du Fouta (2), Amadou Hamet Ba du village de Wouro Mâdi.
Nous n’avons pas connaissance de quelqu’un ayant porté ce nom auparavant. Ce marabout peul est le père de Cheikhou Ahmadou Ba qui mena le combat contre les colons français et décéda à la bataille de Samba Sadio le 11 février 1875. Il aurait reçu le wird tidjane d’Abdou Karim Diallo, disciple de Maouloud Fall, disciple de Mouhammad Hafez, disciple de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif…
Un jour de l’an 1255 (3) 1839, le marabout était en train de recevoir les délégations de plusieurs contrées (4). Ce fut alors le tour de cette délégation (5) qui attira l’attention du saint homme qui n’arriva plus à se concentrer à cause de la voix qu’il entend psalmodiant le nom de Dieu. Il demanda alors à l’interprète l’identité de ces gens. Celui-ci lui répond que c’est la délégation de Tank (6). Il lui demanda alors de leur dire qu’il entend une lumière psalmodiant le nom du Seigneur dans les reins de quelqu’un dans cette délégation
Il leur dit également qu’ils n’ont pas à aller à la rencontre du salut (de l’islam) car celui-ci viendra à eux. Il leur recommanda de donner le nom de Limamou à tout enfant de sexe masculin qui serait engendré par un homme de cette délégation. A leur retour, cela fut fait comme il fut recommandé.
Ainsi se sont-ils retrouvés avec 14 garçons du nom de Limamou dans Yoff et environs. Parmi eux, seul Limamou Thiaw fils de Alassane Thiaw survécut jusqu’à l’âge de quarante ans où il devra être investi de cette mission (7). Certains parmi eux (la majorité) n’ont même pas atteint la puberté…
A l’an 1261 de l’hégire (1845) (8) eut lieu cette naissance miraculeuse du prophète noir, dans la quinzième nuit du mois de cha’baan (9). Sa mère du nom de Coumba Ndoye n’a pas connu les douleurs de l’enfantement ni n’a eu besoin de couper un cordon ombilical car cela fait partie des miracles du futur messager de la fin des temps.
Etant nourrisson, il dégageait une lumière sur son front dès qu’il entrait dans une chambre. Ce phénomène inexplicable par ses contemporains ne les empêchait pas de toujours vouloir être en sa compagnie afin de bénéficier de cette lumière dans leurs cases à la tombée de la nuit. En effet, à cette époque-là, l’électricité n’était pas répandue.
Alors qu’il apprenait à marcher comme le font tous les enfants à pareil âge, on commença à remarquer qu’il lui arrivait d’être figé sur place lors de ses déplacements et de pleurer. Sa mère fit la remarque que cela arrivait toujours quand il marchait sur une impureté, ce qui l’émerveilla davantage.
Un jour, alors qu’il jouait avec ses amis, ils entendirent un grand bruit qui leur fit peur. Ils s’enfuirent tous à l’exception de lui et de son ami Ibrahima Mbengue (10).
Des anges descendirent sous l’apparence d’hommes, immobilisèrent Limamou et effectuèrent une opération chirurgicale au cours de laquelle, ils trouvèrent quelque chose de jaunâtre dans son abdomen. L’un voulut l’ôter et l’autre lui demanda de le laisser comme cela pour qu’il puisse jouer son rôle d’avertisseur. Ils déposèrent quelque chose dans sa poitrine avant de la refermer.
Comme ivre, Limamou ne pouvait plus se tenir debout correctement. L’un des anges dit à l’autre «je crois que nous l’avons blessé ». Son interlocuteur répondit par la négative et affirma que c’était juste le choc de l’opération mais que cela lui passera…
Aux débuts de son adolescence, son père décida un jour de l’envoyer chercher du bois dans la forêt mais il revint les mains vides. Cela ne fut pas la première fois que cela se produisait. Mame Alassane décida alors de lui demander des explications : « Pourquoi à chaque fois que je t’envoie me chercher du bois, reviens-tu les mains vides? ». Il répondit « comment puis-je couper du bois alors qu’à chaque fois que je m’approche d’un arbre, celui-ci se prosterne devant moi, me répétant : nous attestons que tu es le seigneur des premiers et des derniers? ».
Son père comprit alors la raison de son attitude et ne l’envoya plus jamais chercher du bois. Il était sûr qu’il lui disait la vérité. Il était le plus sûr et le plus véridique de son entourage, cela était la raison pour laquelle nul ne doutait de ses paroles (11)
Il adopta la pêche et l’agriculture qui étaient les activités phares de son peuple (lébou). L’initiation à la première fut assurée par son oncle Gorgui Ndoye. Sa générosité légendaire lui valut le surnom de «la pirogue du fou », du fait qu’il lui arrivait de donner tout son butin une fois de retour de pêche. Ainsi était-il tellement généreux que sa pirogue était surnommé «la pirogue du fou ».
Il était de coutume qu’après l’hivernage, les pécheurs de la presqu’ile du Cap Vert aillent vers Banjul ou Saint Louis à la recherche de côtes plus poissonneuses. C’est au cours de ces expéditions à Saint louis, que son compagnon du nom de Ndiagne Sadd entendit la rumeur d’une fille qui était presque en agonie à cause d’un mal de ventre persistant et atroce, devant l’impuissance de ses parents pourtant très riches.
Depuis des jours déjà, ils avaient fait appel à tous les guérisseurs qu’ils connaissaient sans résultat. La fille n’arrêtait pas de hurler, de gémir de douleur, et ses parents d’appeler à l’aide. Témoin de la scène, Ndiagne Sadd leur confia qu’il était accompagné d’un ami dont les vœux sont toujours exaucés et qu’il pourra peut-être faire quelque chose pour leur fille. Les parents n’ayant plus d’espoir lui répondirent qu’ils lui donneraient tout ce qu’il voudra s’il parvenait à guérir leur fille. Aussitôt, il appela Limamou qui vint dans la maison trouver la fille qui hurlait de douleur et sa famille dans le désarroi. Il lui a suffi de mettre sa main sur le ventre de la petite pour que celle-ci commence à dormir alors qu’elle était restée trois jours sans fermer l’œil. Ses parents lui demandèrent ce qu’il voulait comme récompense, il déclina leur offre en leur signifiant que la rétribution du Seigneur est meilleure que la leur. Son ami qui y voyait l’occasion de faire une bonne affaire s’irrita et fit remarquer à Limamou qu’ils n’avaient même pas de quoi faire le trajet entre Saint louis et Yoff.
Limamou rétorqua que ceci n’était pas un problème et lui demanda de monter sur son dos et de fermer les yeux. Confiant, Ndiagne Sadd s’exécuta. En un clin d’œil, il lui demanda d’ouvrir les yeux et se retrouvèrent sur les rives de Yoff…
Il était dans les habitudes de Limamou d’arpenter les rues de Yoff jusqu’à la sortie du village pour trouver des voyageurs qui n’avaient pas de famille dans le coin, pour leur proposer de la nourriture et de l’eau. Soit il leur indiquait sa maison, soit il leur donnait son chapelet en guise de garantie que ceux-ci devaient présenter à sa sainte mère pour prouver qu’ils venaient de sa part. Sa mère Coumba Ndoye avait la réputation d’être d’une hospitalité inégalée qui lui a valu le surnom de « Jagata » (12).
Quelques années plus tard, il se maria avec Fatima et Farimata qui vont être les mères respectives d’Issa Thiaw et de Mandione Thiaw. Son père rendit l’âme au moment où il était âgé de 28 ans, vers 1289 de l’hégire (1872)…
Écrit par: soodaan3
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Diaw ka sur 1 février 2023
Laye Alassane Laye
L’histoire est très émouvante
Merci pour toutes ces informations méconnues.
Jere guéne jëf