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OBSTACLES ET OBSTRUCTIONS D’IBRAHIMA ABOU SAMB

today30 juin 2022 17 2

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Notes de lecture

« Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut » (Gn 1:3). Là où tout te parait sombre, Dieu t’ouvre un chemin : avance là où Il te précède. »

Je me suis toujours posé la question naïvement pourquoi un grand nombre d’érudits ne croient point à la mission prophétique de Seydina Limamou (PSL). Naïvement, le mot n’est pas trop fort pour qualifier mon attitude car j’ai toujours pensé qu’il faut être un érudit pour comprendre ce refus, cet entêtement à nier l’évidence. A force de cogiter je suis tombé sur l’ouvrage de Ibrahima Abou Samb Vers la lumière : Obstacles et Obstructions et j’ai trouvé la réponse à mes questionnements. La plupart des ouvrages sur le Mahdi (psl) démontrent la véracité de son apparition à travers des hadiths authentiques. A la différence de Ibrahima Abou Samb qui fait une lecture inverse, c’est-à-dire, il s’est intéressé aux obstacles et obstructions – pour reprendre le titre de l’ouvrage – qui empêchent aux érudits de croire à la mission prophétique de Seydina Limamou (psl). Ce qui me paraît intéressant dans cette œuvre, c’est le mérite et le courage de l’écrivain d’avoir fouillé les méandres de la documentation philosophique, théologique, scientifique pour donner du poids à son argumentation.

En fait, j’ai l’impression que beaucoup ont « le nez sur le guidon » au point qu’arrivés au tournant de la route, ils ratent le virage. En réalité, ils sont aveuglés par une lumière dont ils ne perçoivent les signaux. Comme dit Abou dans l’incipit de son essai : « La lumière sert à guider, à montrer la voie, à éclairer le chemin, afin d’éviter les obstacles. Si on est trop longtemps dans l’obscurité ne s’en accommode-t-on pas ; la lumière ne nous pique-t-elle pas les yeux si elle revient brusquement. Si on est trop longtemps dans la lumière, réussirions-nous toujours à la différencier de l’obscurité. Si on est trop proche de la lumière ne nous aveugle-t-elle pas. »

C’est la raison pour laquelle son analyse part de la croyance de Dieu qui ne peut se faire que dans le doute (Yuminuna bil ghaybi (LE DOUTE INTELLIGENT) qui n’autorise pas à se poser des questions dont les réponses ne sont pas évidentes. Il en est de la prophétie comme le dit l’auteur de l’ouvrage à la page 23 : « La prophétie est quelque chose de complexe.il n’y a pas plus grande erreur que de vouloir la rendre simple. Certes on peut essayer d’expliquer, d’expliciter, d’apporter des preuves de la véracité d’une mission prophétique, mais il y aura toujours des zones d’ombre. Si on regarde de près l’histoire des prophéties (annonces), on se demande si le Seigneur n’a pas laissé ces zones d’ombres à dessein. En ce sens, celles-ci semblent être des obstructions de la part d’Allah. La particularité d’une prophétie peut être perceptible dans sa faculté d’induire en erreur ses destinataires. Elle peut induire en erreur en ce qu’elle est faite en termes figurés, d’où une pluralité d’interprétations. Elle peut aussi induire en erreur en ce qu’elle annonce des faits futurs, avec des éléments et un contexte qui ne sont pas maitrisés au moment de ladite prophétie. »

Justement Abou se réfère à Gaston Bachelard qui confirme ses propos : « la connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelques zones d’ombre ». L’erreur de ces érudits c’est de vouloir percer ces zones d’ombre.

Il donne l’exemple de Jésus. En effet les juifs attendaient un grand roi qui héritera du trône de David et qui sera son fils. Mais, ils se retrouvent avec un homme qui n’a même pas de père. Cela constitue un obstacle à la croyance de Jésus. D’abord, Moise n’avait pas annoncé la venue d’un prophète qui naitrait d’une vierge. Ensuite, la maison d’Israël a toujours adopté un système patriarcal. En cela, la royauté se transmet de père en fils. Logiquement donc, un individu dépourvu de père ne pourrait prétendre au trône. Enfin, Moise n’avais pas dit, à notre connaissance, que ce roi s’appellera Jésus mais plutôt Emmanuel.

Il en est de même avec le prophète Mouhamed (psl) dont la venue est plus problématique avec un lever de boucliers énorme. La preuve, le Coran nous rapporte que Jésus avait prédit un prophète qui viendra après lui et que son nom sera Ahmad :

Et quand Jésus fils de Marie dit : “ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera “Ahmad”. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : “C’est là une magie manifeste”.

Abou commente ainsi cet obstacle du nom : « C’est comme si le même obstacle de Jésus revient. Rappelons-nous que l’Ancien Testament a annoncé un homme qui s’appellera Emmanuel alors que Jésus n’a porté ce nom que plus tard lors de son baptême. De même, Allah annonce à travers Jésus un homme qui s’appellera Ahmad mais dit à la mère du Prophète (psl) à travers l’archange Gabriel de nommer son fils Muhammad.  L’obstacle du nom revient toujours ».

Au vu de tous ces éléments résumés, Seydina Limamou ne pouvait pas échapper à ces diatribes d’autant plus que Dieu dit dans Le Coran : « Muhammad n’est le père d’aucun de vos hommes mais il est le Messager de Dieu et le KHÂTAM-AN-NABIYINE. Allah a connaissance de toutes choses. » (33,41). Alors que le terme khatam-an-nabiyina renvoie à la position suprême du prophète par rapport à ses homologues (principale pierre angulaire). Ainsi le prophète dit : « Comparé aux prophètes qui m’ont précédé, ma situation est comme celle d’un homme qui a bâti une maison, l’a embellie et ornée, sauf à l’emplacement d’une brique, dans un angle. Les gens viennent en faire le tour, l’admirent et disent : « Pourquoi n’as-tu pas posé cette brique ? Certes, je suis cette brique et je suis le sceau des prophètes. »

L’autre obstacle concerne l’apparition du Mahdi qui n’a été explicitement annoncée dans le Coran. Mais il semble être levé par le nombre pléthorique de hadiths rapportés à ce propos.

Et dans une démonstration logique, Abou martèle : D’abord, le Prophète dit : « J’étais le Khâtam-an-Nabiyyîne avant que le prophète Adam ne naquît. » Ensuite, lorsque son fils Ibrahim mourut, il dit : « Si Ibrahim avait vécu il serait devenu un prophète vertueux. » Enfin, on rapporte qu’Aicha, la mère des croyants a dit : « Dites qu’il est le Khâtam-an-Nabiyyîne, mais ne dites pas qu’il n’y a pas de prophète après lui. »

L’obstacle des noms revient encore, qui porte sur son nom ainsi que celui de son père. Pour Abou, la tradition prophétique a rapporté que le Mahdi (psl) aura le même nom que le Prophète (psl) et que son père portera le même nom que celui du père du Prophète (psl). La majorité des savants en a déduit qu’il s’appellera Muhammad et que son père s’appellera Abdoulahi. D’ailleurs, il faut croire que cette vision n’est pas partagée car la majorité des shiites croient en un Mahdi dont le père s’appelle Al Hassane (al askarii). Le Prophète (psl) n’a jamais dit que le Mahdi s’appellera Muhammad, il a juste dit qu’il portera le même nom que lui.

Et Abou conclut : « En vérité, il serait difficile pour les musulmans de justifier le fait de croire en Muhammad alors que Jésus leur avait annoncé un homme qui s’appellera Ahmad en s’appuyant sur l’argument que Ahmad comme Muhammad sont des noms du Prophète (psl), et par là renier Seydina Limamoul Mahdi (psl) tant bien même que al Imamou et Mahdi sont aussi des noms du Prophète (psl). Un musulman qui attend un Mahdi qui portera le nom Muhammad à sa naissance est assimilable au chrétien qui attend un prophète qui portera le nom Ahmad à sa naissance, ou un juif qui attend un messie qui portera le nom Emmanuel à sa naissance».

Baytir Laye KA

Écrit par: soodaan3

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