VENDREDI 31 OCTOBRE 1902-VENDREDI 31 OCTOBRE 2025 : 123 ans après le rappel à Dieu de Thierno Mbaye Sylla (1827-1902)

31 octobre 2025 76 1

THIERNO MBAYE SYLLA LAHI (1827-1902)

As-Sadiix, le Véridique, Imam Ratib et Cadi (juge du tribunal musulman) de Dakar de 1861 à 1883.

Fils d’Imam, petit-fils d’Imam, père d’Imams et grand-père d’Imams.

L’ami, le confident, le vizir et le plus grand disciple de l’Imam des Imams, Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (PSL).

Origines et Formation : “Tel père tel fils”

Né en 1827 à Dakar, de lignées nobles, Thierno Mbaye Sylla est le fils de Makhtar Sylla Kheury Diop et de Aïssatou Ndoye, fille de Alassane Khoye Ndoye de Thieurigne. Makhtar Sylla fut l’un des plus grands chefs religieux de son temps sur la presqu’île du Cap-Vert. Après avoir poursuivi ses études au Cayor, il revint à Dakar vers 1780, où il enseigna le Coran et la religion musulmane. Il fit construire, sur ses propres fonds, la première mosquée de Dakar (Rue Moussé Diop, anciennement Rue Blanchot) et institua, à la demande des Lébous, un tribunal musulman. Il fut proclamé premier Grand Imam et Cadi supérieur de la presqu’île, fonctions qu’il exerça pendant quarante-sept ans.

En 1834, alors âgé de seulement sept ans, Thierno Mbaye fut envoyé par son père dans un village du nom de Koundia pour étudier le Coran. C’est là-bas qu’il vit en songe le Prophète Mouhamad (asws), à la peau noire, assis avec lui sous un grand arbre. Son fils Baye Abdoulaye Sylla rapporte dans son ouvrage « Izaalul Jahli » qu’après cette vision, Babacar Sylla maîtrisait avec une facilité déconcertante tout ce qu’il apprenait.

1858 – 1861 : Héritage spirituel et ascension

En 1858, suite au décès de son père Makhtar Sylla, la communauté musulmane de Dakar, à l’unanimité, porta son choix sur son fils Ababacar Sylla, alors âgé de 31 ans, pour lui succéder. Ce dernier, se trouvant chez son oncle maternel à Mabo, déclina humblement cette demande, souhaitant parfaire sa formation.

Trois ans plus tard, la demande étant plus grande et plus insistante, Babacar Sylla accepta et fut nommé Imam Ratib et Cadi (juge du tribunal musulman) de Dakar, fonctions qu’il cumula sans contestation durant vingt-deux ans (1861-1883). À noter qu’il y eut un intérim entre 1858 et 1861 avec, successivement, Ousmane Diène, Assane Ndoye et Ibra Bineta Guèye.

1876 : Rencontre avec Seydina Limamou LAHI (asws)

En 1876, lors d’un procès opposant des ressortissants de Yoff, il rencontra un jeune homme de 33 ans : Seydina Limamou Lahi (asws). Il lui confia qu’en l’observant de la tête aux pieds, il n’avait perçu aucune différence entre lui et le Prophète Mouhamad (asws). Ils se lièrent d’amitié et convinrent d’un rendez-vous sept ans plus tard.

1883 : Son allégeance envers Seydina Limamou LAHI (asws)

En 1883, deux mois après l’appel de Seydina Limamou LAHI (asws) au mois de Chaabane, Thierno Mbaye Sylla, accompagné de son fils Baye Abdoulaye Sylla (13 ans), de son oncle Matar Ndoye (aîné), de Matar Ndoye (cadet), d’Abdou Diagne et d’Ousseynou Paye, se rendit pour prêter allégeance à la meilleure des créatures, Seydina Limamou Lahi (asws). Ce geste historique fit écho sur toute la presqu’île du Cap-Vert et bien au-delà, tant la dimension spirituelle de l’homme était grande. Thierno Mbaye confirma ainsi la mission divine de Seydina Limamou Lahi Al-Mahdi (asws) comme étant le Prophète Mouhamad (asws). Il renonça ensuite à ses fonctions de Cadi et d’Imam de Dakar, suscitant la désapprobation des dignitaires lébous, mais préférant l’honneur céleste à la gloire terrestre.

1886 – 1887 : Fidélité et compagnonnage

En 1887, lors du séjour de Seydina Limamou Lahi à Gorée (trois mois et trois jours), Thierno Mbaye se chargeait d’encadrer de nombreux disciples. Il assurait la subsistance du Saint Maître, notamment par l’intermédiaire de la dame Aminata Diop, fille de Youssoupha Diop, et gérait les permis de visite.

À son retour de Gorée, Seydina Limamou Lahi (asws), accueilli par ses talibés avec une joie incommensurable, traversa les rues de Dakar pour se rendre directement chez son fidèle ami et confident, Thierno Mbaye Sylla, où il séjourna pendant neuf mois. Il est sans nul doute le plus grand disciple du Mahdi, comme le mentionne le grand érudit Cheikh Makhtar Lô dans son ouvrage « Bushral Muhibbina wa tayqizil jaahilina » : « Des disciples de Limamou ayant appris sa libération allèrent à sa rencontre à Gorée, pour revenir avec lui à Dakar, où ils se dirigèrent chez son plus grand disciple Ababacar SYLLA, qui était à la fois son ami, son confident, son vizir et son remplaçant pour diriger les cinq prières. […] La fluidité de leur relation prouve ici pourquoi le Saint Maître, à sa sortie de Gorée, se dirigea directement chez Thierno Mbaye Sylla, où il séjourna neuf mois durant. »

C’est durant ce séjour que bon nombre de personnalités et dignitaires, dont nous rendons un vibrant hommage, vinrent prêter allégeance à Seydina Limamou Lahi (asws).

Baye Doune Pathé Ndoye en a cité quelques-uns dans son ouvrage « Jawaabu Saahili » : Le noble et sincère Cheikh Ahmad Gaye de Thieurigne ; Le célèbre compagnon Cheikh Abdoulaye Diouf de Gouye Salaane ; Le célèbre auxiliaire Ndioba Dème de Hock ; Le noble Cheikh Makhtar Guèye et son frère Bamar Guèye de Thieudème ; L’indulgent et silencieux Alassane Yafi Diop de Gouye Mariama ; Le noble et généreux Cheikh Madiop Diop de Gouye Salaane ; Le très accueillant Cheikh Ibrahima Diagne de Santhiaba ; Le Cheikh bien connu de son époque, Pathé Sall de Kaay Findiw ; Le maître renommé Dimingou Sow de Yakh-Dieuf ; Le généreux Baye Ngagne Ndiaye de Pout ; Le bienfaisant Cheikh Guilaye Diack de Dieecko.

Ce fut également durant ce séjour que Thierno Mbaye Sylla donna en mariage sa fille Mame Aminata Sylla(Mame Toûte) au Saint Maître. Elle devint la mère de Seydina Ababacar Lahi (Baaboul Ouloûm) et de Sokhna Oumy Lahi, les cadets bénis de Seydina Limamou Lahi (asws).

1902 : Son décès

Le 31 octobre 1902, Thierno Mbaye Sylla rendit l’âme, après avoir été ressuscité une semaine auparavant par Seydina Limamou (asws), sous les yeux stupéfaits des dignitaires lébous.

Son héritage perdure encore aujourd’hui à travers ses descendants, qui poursuivent son œuvre avec dévouement au service de la communauté Ahloulahi. L’actuel Khalife général des Layènes, Seydina Mouhamadou Lamine Lahi, ainsi que ses frères, l’Imam Mame Libasse Lahi et l’Imam Mouhamadou Makhtar Lahi, sont ses arrière-petits-fils.