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TRIBUNE DU VENDREDI N°08 : Hommage à Chérif Ousseynou Lahi

today25 décembre 2020 17 1

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TRIBUNE DU VENDREDI N°08 : HOMMAGE À CHÉRIF OUSSEYNOU LAHI

[Le 8e numéro de notre tribune du vendredi sert d’hommage à Chérif Ousseynou Lahi]

En ce 25 décembre tous les cœurs des fidèles Ahloulahi convergent sur le souvenir de l’emblématique Chérif Ousseynou Lahi ibn Seydina Issa Rohoulahi (as) qui, il y a plus de 30 ans avait institué, en cette date, la célébration de ce qu’il appela lui-même : l’Appel de la Jeunesse.

A travers cet événement, Chérif profitait de l’occasion pour communier avec la jeunesse tout en faisant passer un message qui tournait en général autour des devoirs, des responsabilités, des impacts et du rôle des jeunes dans la société et dans la religion. Il offrait en retour une tribune à la jeunesse Ahloulahi pour s’exprimer à la face du monde et tenter d’influencer positivement les jeunesses d’ailleurs en exposant le modèle de vie sociale et religieuse tel qu’enseigné par le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws). Avec une telle célébration qui marque en effet la clôture de plusieurs thé-débats organisés chez lui pendant toute l’année, Chérif Ousseynou a pu parfaire l’éducation de plusieurs générations de jeunes hommes, femmes et enfants qu’il a su préserver d’une vie dans la délinquance ou la toxicomanie et à qui il a su inculquer des valeurs de noblesse, de probité morale, de tolérance, d’ouverture, de partage et d’union. Cela lui aura valu – à juste titre d’ailleurs – le titre honorifique de “Docteur de la Jeunesse” qui ne le quitta plus toute sa vie durant.

Désormais des gens de tous âges, toutes confessions religieuses confondues affluaient de partout rien que pour voir ce célébrissime saint homme à la méthode bien spéciale et efficace pour corriger les tares de la société sénégalaise et guérir la jeunesse de la maladie de l’exclusion. Son combat premier était de lutter contre l’oisiveté – qui “est la mère de tous les vices” – le manque d’éducation, l’absence de formation professionnelle et l’ignorance chez les jeunes. Son éloquence, sa prestance et son élégance étaient relevées par une beauté aussi bien physique que morale le tout agrémenté par une humilité reconnue et une dimension intellectuelle bluffante. Son ouverture d’esprit, résultat de ses nombreux périples à travers le monde et sa rencontre avec plusieurs cultures étrangères le rendait encore plus accessible.

Il ne faisait pas de distinction entre le visiteur riche et celui pauvre, ni entre celui jugé correct du point de vue de la société et celui marginalisé par cette même société. Il pouvait alors s’exprimer dans la langue de son invité (en français, ou en arabe, ou en anglais ou même en italien) pour mieux le mettre à l’aise. Il était aussi doté d’un sens extraordinaire de l’écoute. C’est ce qui faisait de lui le guide religieux de la jeunesse par excellence. Quand le phénomène du “Barça ou Barzakh” s’est révélé au début des années 2000 il fut le premier guide religieux du pays à s’être exprimé sur le sujet à l’occasion de la cérémonie officielle de l’anniversaire de l’Appel devant un parterre d’autorités étatiques conduite par le ministre de l’Intérieur de l’époque Ousmane Ngom. Il lança alors un grand discours en rappelant aux jeunes que nous avons une richesse nationale inépuisable à travers les produits de la mer et les nombreuses superficies de terres cultivables dans le pays. Sa solution était un retour à l’agriculture et à la pêche. À cela s’ajoute une autre facette qui faisait sa grande renommée : ses fameuses prières qui ne tardaient jamais à être exaucées par Allah le Très-Haut. Ainsi de grandes célébrités du pays et du reste du monde : sportifs professionnels (footballeurs, basketteurs, etc.), hommes politiques et même des guides religieux n’hésitaient pas à aller lui rendre visite à Yoff, Cambérène, Milan, Paris, Madrid, Los Angeles, Colombus, New York, etc. au gré de ses déplacements pour recueillir ses bénédictions et prières.

Il fut un homme digne, très respecté de toutes les autorités administratives dont le président Abdoulaye Wade lui-même et son fils Karim Wade qui n’hésitait pas à venir lui rendre visite. Son secret : il n’avait jamais sollicité aucune aide, aucun service à l’Etat. Et c’est ce qui lui donnait la facilité et le courage de leur dire la vérité aussi amère soit-elle.

Chérif Ousseynou fut le premier soutien de l’Association Vision 129 à sa création en 2008. En grand visionnaire conscient des enjeux et de tout ce que nous pourrions apporter à la communauté, il nous prodiguait de précieux conseils et recommandations pour mieux préserver l’unité entre nous et mieux servir le Mahdi (asws). Pour démontrer son ouverture d’esprit je profite de l’occasion pour raconter une anecdote.

Au début des années 2000, avec nos oncles et cousins de la famille de Baye Seydi Thiaw Lahi nous avions décidé d’organiser une nuit religieuse dénommée « Santa Baye Seydi Thiaw Lahi » pour rendre hommage à ce 3e khalif. Après être allé rendre visite au patriarche de la famille, notre bien-aimé khalif Seydina El Hadji Abdoulaye Thiaw Lahi pour avoir son autorisation (ce qu’il valida avec beaucoup d’amour et de joie d’ailleurs), nous sommes allés voir chacun de ses jeunes frères dont Chérif Ousseynou qui ne put cacher sa fierté et sa reconnaissance. Il s’exclama alors « Waawaw daniou kay santa boubakh. Bou sokhlaa ñou dem ba planète Mars pour santa ko sakh dinane ko def ndakh Baye Seydi Thiaw defna fi lou reuy té mérité na ñiou santa ko. »

Il venait de valider le terme “Santa” ou “Thiant” que pourtant quelques fidèles moins ouverts d’esprit et moins dotés en sagesse décriaient. Pour Chérif mieux vaut voir les jeunes membres de la famille s’activer dans les affaires religieuses de la communauté, même si pour cela il y a la possibilité qu’ils fassent de petites erreurs normales comme tout jeune, plutôt que de les voir dans des futilités comme organiser des soirées dansantes ou pire encore.

Par ailleurs, si Baye Seydi Thiaw Lahi Sangoup Jamono fut celui qui a renouvelé le “Rissâla” de Seydina Limamou Lahi (asws), si Seydina Mame Alassane Lahi fut celui qui a préservé ce message à sa suite, si Serigne Ablaye fut celui qui a transporté ce message partout dans ce pays et dans la Sous-région, Chérif Ousseynou Lahi fut celui qui l’exporta en Occident et qui prédisait qu’il atteindrait un jour les Murailles de Chine. Aujourd’hui, l’anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws) initiée par le Khalif-Maitre de son Temps El hadji Seydina Issa Lahi est celébré partout dans le monde en France, Italie, Espagne, Belgique, New-York, Ohio, Casablanca, Côte d’Ivoire etc. grâce au “Citoyen du monde” Chérif Al Housseyn ibn Rohoulahi.

En ce 25 décembre nous nous souvenons avec beaucoup de tristesse mais aussi avec reconnaissance, amour et fierté de ce digne fils de Seydina Issa Rohoulahi (as) qui a laissé une empreinte à jamais indélébile dans la voie des Ahloulahi.
Nous lui disons :

Chérif da ngaa baax té yaatu, teen
Bu teey té neex moom nga may nirool
Maryaak marul yaa ngi lay xëccoo
Ngui xer ci yaw doomi Rooxulaay

Nous prions Allah d’agréer son œuvre multidimensionnelle et le couvrir de grâce bi barakati Seydina El Hadji Abdoulaye Thiaw Lahi Al Khalifa.

Par Chérif Alassane Lahi Diop,

“Sibt Sâhibou Zamâne”,

Secrétaire général de Vision 129

Photo : on le voit en compagnie de son ami de longue date, Serigne Abdou Fatah Mbacké de Taïf Ibn Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma avec qui il a effectué ses études supérieures à l’université Kharawiyin du Maroc.

 

Écrit par: soodaan3

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