TRIBUNE DU VENDREDI N°164 : Quelles perspectives pour la célébration de l’Appel de Seydina Limamou Lahi Al-Mahdi (asws) ?

26 septembre 2025 83 2 5

Quelles perspectives pour la célébration de l’Appel de Seydina Limamou Lahi Al-Mahdi (asws) ?

Le 146^ème Anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi sera célébré les 19 et 20 janvier 2026 prochains entre Yoff, Cambérène et Ngor. À l’origine de cette célébration, c’est le troisième Khalif El Hadji Seydina Issa Lahi Ibn Seydina Mandione Lahi qui a voulu rappeler au monde la mission de son illustre grand-père Seydina Limamou Lahi Al Mahdi en relançant son « risaalah » un siècle après.

Ainsi, le 5 juin 1981 (1401 de l’hégire) marquant le Centenaire de l’Appel, il convia toute la communauté musulmane à venir s’abreuver à cette grâce d’Allah qu’est Seydina Limamou Lahi asws) dont les enseignements, comme une lanterne, mènent sur la voie du Salut. L’objectif principal visé par celui que tous les initiés de son époque appelaient communément Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono » était de « faire connaitre son grand-père et sa mission avant de quitter ce monde] » comme il l’avait promis à l’aube même de son califat en 1971. Or, entre le 5 juin 1981 où l’évènement fut célébré pour la première fois et aujourd’hui, il s’est passé 44 longues années ; presque un demi-siècle de célébration. À partir de là, il serait for logique de marquer une pause pour d’abord faire le bilan de ces plus de quarante années afin d’évaluer le niveau de réalisation l’objectif initial notamment en analysant l’actualité du message de Seydina Limamou Lahi (asws), ensuite étudier la pertinence du format de la célébration, enfin identifier les défis de l’heure pour définir de nouveaux objectifs accessoires.

Parlant de bilan, il faut reconnaitre qu’aujourd’hui, après quelques 44 ans de célébration, il saute facilement à l’œil que l’objectif initial défini par le brave troisième Khalif a largement été atteint dans la mesure ou la célébration de l’Appel de Seydina Limamou Lahi est devenu l’événement religieux phare de la capitale sénégalaise, drainant des centaines de milliers de fidèles chaque année. L’envergure exponentiellement grandissante de cet évènement consacrant le triomphe de la doctrine du saint-maitre des Ahloulahi oblige chaque année tous les médias de ce pays et même ceux du reste du monde à venir couvrir l’évènement avant, pendant et même après. Ainsi, pendant au moins deux jours l’attention de toute la nation et même au-delà de nos frontières est retenue par la communauté Ahloulahi et tout le monde cherche à connaitre son fondateur Seydina Limamou Lahi Al Mahdi. Et le niveau de couverture médiatique progresse d’années en années.

L’une des premières conséquences directes est la forte adhésion de nouveaux fidèles à doctrine du saint-maitre enregistrée ces dernières années. C’est donc vous dire qu’à ce rythme, à terme tout le monde finira par connaitre Seydina Limamou Lahi (asws). C’est le lieu de saluer la vision et les efforts de l’initiateur de l’évènement à savoir Baye Seydi Thiaw Lahi ainsi que ses frères qui lui ont succédé au califat et chacun des acteurs qui ont eu à contribuer à la réussite depuis 1981.

Concernant le format actuel qui se tient sur deux jours et sur trois sites différents, force est de reconnaitre qu’il devient de plus en plus lourd à chaque nouvelle édition. En effet, la communauté Ahloulahi s’est beaucoup agrandie notamment à la faveur des adhésions massives au fil du temps. Il en résulte que les fidèles ont du mal à faire la navette entre Yoff, Cambérène et Ngor (sites recevant les différentes étapes de la célébration) au cours du premier jour de célébration à cause de l’affluence massive qui créé des embouteillages monstres sur toutes les voies menant à ces 3 localités.

Une des conséquences majeures de cette situation est que l’affluence à Ngor dans l’après-midi du premier jour a beaucoup régressé ces dernières années et continue dans cette tendance. La simple raison étant que les fidèles ont tout le mal du monde pour quitter Cambérène à temps à la fin de la cérémonie d’ouverture afin de rallier Ngor où se déroule la seconde étape de la célébration. Ainsi, un des premiers défis de la célébration de l’Appel c’est le format à revoir, ensuite le problème de l’espace. Il convient de rappeler que les choses ont beaucoup évoluer et sur tous les plans depuis la création de cet événement. À ce propos, au moment de la première célébration de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws) en 1981, Yoff, Cambérène et Ngor qui servaient de cadre à l’organisation étaient des villages peuplés à moitié et disposant de grandes surfaces inoccupées. Or, à la faveur du découpage administrative de 1996, ces villages traditionnels sont devenus des communes de plein exercice avec un maire et un conseil municipal dans chacune. Et en un temps record, l’espace vide a été occupé dans tous ces villages traditionnels.

À titre d’exemple, le quartier Layène de Yoff où se trouve le mausolée du fondateur de la communauté Ahloulahi suffoque pendant le deuxième jour de la célébration de l’Appel pour la simple raison qu’il ne peut plus contenir toute la marée humaine qui s’y déferle. Aussi, est-il quasi impossible de se déplacer dans les rues, que ce soit pour les voitures comme pour les piétons. Autre chose encore : le lieu saint de Diamalaye où se tient l’étape la plus importante à savoir le célèbre « Yoor-Yoor » est devenu très exigu pour recevoir ces milliers de pèlerins. Et c’est là que réapparait la récurrente question de l’extension du lieu saint de Diamalaye comme nous l’avions déjà abordée dans notre TRIBUNE DU VENDREDI N°127 : « Le financement interne des projets de la Communauté Ahloulahi » publiée le 20 octobre 2023. Pour ce qui concerne la cérémonie officielle qui se tient dans l’après-midi du deuxième jour, la plupart des autorités ont du mal à accéder à Yoff pour y prendre part. Pourtant, elle pourrait être organisée loin de Yoff, à Ngor par exemple sur le site de la grotte des Almadies.

Au préalable une résidence des hôtes et une salle de conférence ou une salle des banquets doivent être érigées sur ce site. L’utilité de tels édifices à Ngor se comprend mieux si l’on considère qu’après l’ouverture à Cambérène le premier jour, les autorités de la communauté peuvent au lieu d’aller à Yoff, se diriger directement dans la résidence des hôtes à Ngor pour avoir le temps de s’y reposer avant d’aller présider la cérémonie qui s’y tient dans l’après-midi. Cela leur permettrait d’éviter les embouteillages, de gagner beaucoup de temps et de pouvoir démarrer tôt la cérémonie de Ngor afin de la terminer plutôt que d’habitude. Il serait intéressant de mettre en place une commission chargée exclusivement de réétudier le format pour enfin trouver une formule moins lourde et sans dévier de l’objectif et de l’essence de la célébration.

Les autres défis sont le problème de l’espace, ensuite la reconnaissance du statut de cité religieuse pour Yoff et Cambérène. L’organisation d’un colloque international annuel conviant des sommités du monde islamique autour de la question de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws) serait la meilleure occasion pour matérialiser la vision de Baye Seydi Thiaw. Ce colloque permettrait au érudits de notre communauté d’exposer, d’expliquer et d’apporter la réplique sur mission prophétique de Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws).

Par ailleurs, la célébration de l’Appel de Seydina Limamou asws) si nous comprenons bien son essence, doit être une occasion pour impulser le développement socioéconomique des localités couvertes par le manteau de l’autorité spirituelle du Khalif Général des Layènes Yoff, Ngor, Cambérène, Yeumbeul, Malika, etc. Elle doit permettre de moderniser ces localités notamment en les dotant d’infrastructures indispensables hôpitaux, routes, centres de formation professionnelle, instituts islamiques, musées, bibliothèques, etc. Mais elle doit aussi prendre en compte les revendications des populations environnantes et leur servir de voix auprès de l’autorité. A titre d’exemple, elle permettra de régler le chapelet de problèmes liés au foncier notamment les prétentions des 3 villages de Yoff, Ngor, Ouakam sur les terres libérées de l’Aéroport Leopold Sédar Senghor, la titrisation des biens fonciers de l’APECSY, le chômage des jeunes, la recrudescence du banditisme juvénile, la question de l’assainissement, etc.

Pour mieux comprendre ce rôle conféré à la célébration de l’Appel et que nous venons de mentionner dans le paragraphe précédent, il convient de préciser que Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) est la « Source de la Miséricorde divine » et l’Intercesseur de la création auprès du Créateur Tout-Puissant.