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BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
today10 octobre 2025 276 1
La commune de Dakar Plateau avec à sa tête le maire Alioune Ndoye a, au cours de sa séance du 13 septembre 2025, procédé à un renommage de rues dans ladite circonscription municipale. A travers cette démarche for louable qui entre dans le processus de décolonisation, il s’agit de briser les dernières chaines de l’asservissement culturel imposé par l’empire colonial français depuis son installation dans ce pays. Ainsi, plusieurs rues dont les noms étaient hérités de l’époque coloniale ont été rebaptisées en hommage à d’illustres figures ayant marqué l’histoire de notre nation.
Nous saluons l’initiative tout en félicitant le maire et l’ensemble du conseil municipal. Ils ont eu le mérite de penser à nos valeureux guides religieux à l’image de Thierno Seydou Nourou Tall, Cheikh Mouhamadou Mountakha Mbacké Khalif Général des Mourides et Serigne Babacar Sy Mouhamadoul Mansour Khalif général des Tidjanes à qui nous vouons un amour et un respect comme nous l’a enseigné le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) dans son premier sermon. Il disait dans ce sermon : « Être disponible, à l’égard des chefs religieux (an-nasihatu li a immati diini), c’est les aimer, suivre leurs conseils, les aider dans les activités qui concernent la religion, et conseiller aux hommes d’adopter la même attitude à leur égard. ».
Toutefois, en choisissant de renommer ces rues, le maire et son conseil municipal ont regrettablement oublié des figures emblématiques de la communauté Ahloulahi, dont le fondateur Seydina Limamou Lahi (asws) et un grand nombre de ses disciples sont des natifs de la capitale, appartiennent à la collectivité lébou de Ndakarou et ont marqué l’histoire à bien des égards. Parmi eux, nous pouvons citer le grand Imam Thierno Mbaye Sylla qui a vécu à la rue Blanchot (actuelle rue Moussé Diop) et a pendant plus de 22 ans a été l’Imam Ratib et Juge du tribunal musulman de la collectivité Lébou. Il convient de préciser qu’à son retour d’exil en 1887, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) a vécu 9 mois chez Thierno Mbaye Sylla à la rue Blanchot. Nous pouvons aussi citer le premier Khalif Seydina Issa Rohoulahi (as) qui avait même érigé un domicile en pleine ville et y séjournait régulièrement.
D’ailleurs en 1940, sous le régime de Vichy, Dakar a été le théâtre de bombardements de la part du Général De Gaule à la tête des Forces Françaises Libres et de ses alliés anglais de la Royal Navy du 23 au 25 septembre. Cela avait obligé les notables ainsi que les guides religieux présents dans la capitale à choisir de rentrer dans leurs fiefs respectifs par précaution. Pourtant Seydina Issa Rohoulahi (as) avait, lui, préféré rester dans sa résidence de Tilène (actuelle commune de la Médina) en solidarité avec les populations autochtones. Les fidèles sont alors venus lui conseiller de rentrer à Yoff ou à Cambérène – lieux vers lesquels la plupart des populations dakaroises se dirigeaient en masse pour y trouver refuge – comme l’avaient fait d’autres. Mais, le premier Khalif des Ahloulahi dans sa loyauté et sa bienveillance envers les populations de Ndakarou avait répondu : « Suma dawé dem Yoff wala Cambérène ngir daw bal yi, euleuk su guerre bi jeexé ndax duma am gaccay dellu si waat Ndakaaru ?». Ce qui signifie : « Si j’abandonne Dakar aujourd’hui pour rentrer à Yoff ou Cambérène dans le but de fuir les bombardements n’aurai-je pas honte d’y retourner à la fin de la guerre ? » Ainsi, il est toujours resté fidèle à son peuple en choisissant de demeurer à Tilène jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en 1945. Quelques années plus tôt, il avait dignement représenté le peuple sénégalais avec le dernier Bourba Djollof Bouna Alboury Ndiaye sur invitation du Président de la République française Gaston Doumergue à l’Exposition Coloniale Internationale qui s’est tenue du 6 mai au 15 novembre 1931 au Bois de Vincennes (France).
A son retour à Dakar, après avoir vu ce qui se passait dans la métropole française, Seydina Issa a pu faire un plaidoyer remarquable en faveur de la construction d’écoles publiques, de dispensaires, d’hôpitaux et de routes pour mieux relier les localités du pays et accélérer ainsi leur développement, etc. Il avait beaucoup œuvré pour que les responsabilités administratives soient confiées aux natifs du pays. Autre chose encore, Seydina Issa avait trouvé des étals et autres espaces de commerce au Marché Kermel pour permettre aux braves femmes de sa communauté d’écouler leurs produits (légumes, fruits, poissons, volailles, etc.) Par la même occasion, il a aussi facilité aux populations citadines l’accès à ces produits issus de la banlieue et de la zone des Niayes.
A sa suite, ses frères Seydina Mandione Lahi deuxième Khalif et Seydina Ababacar Lahi fils de Seydina Limamou ont poursuivi leur mission dans la même lancée en étant de fervents défenseurs des intérêts des populations en général et ceux du peuple lébou en particulier. Seydina Ababacar Lahi a pris part à la Première Guerre Mondiale en tant que tirailleur sénégalais aux cotés de Serigne Sidy Ahmed Sy fils ainé de Cheikh Sidy Hadji Malick et Serigne Modou Moustapha Fall fils de Cheikh Ibra Fall (tous deux tombés au champ d’honneur en France). A leur suite, le quatrième Khalif Seydina Mame Alassane Lahi a rendu de grands services à la Nation qui, reconnaissante envers lui, l’a élevé à la Dignité de Grand-Croix de l’Ordre Nationale du Lion. Son jeune frère et successeur, le célèbre prédicateur Seydina El Hadji Abdoulaye Thiaw Lahi, a été le pont qui a réuni toutes les familles religieuses du pays. Pour renforcer les liens entre les familles religieuses il n’a pas hésité à donner à ses propres enfants les noms de chefs religieux appartenant à d’autres communauté notamment Serigne Cheikh Mbacké Gaindé Fatma premier petit-fils de Serigne Touba, Serigne Abdoul Ahad Mbacké, Serigne Cheikh Tidjane Sy Al Maktoum ou Serigne Mansour Gaye de Khombol, etc.
Toujours parmi les membres de la communauté Ahloulahi ayant marqué l’histoire, figure un autre habitant de Tilène à savoir l’éminent poète Serigne Modou Mboup « Al Gharikhou ». Il fut mouhaddam de la communauté Ahloulahi et auteur du célèbre « Diiwaan » retraçant l’histoire de la communauté Ahloulahi. C’est aussi dans ce registre d’illustres personnalités de la communauté Ahoulahi ayant vécu en ville que nous inscrivons le grand érudit El Hadji Libasse Diop Souley qui fut Grand Serigne de Dakar et Imam à Layène. Il y a aussi feu El Hadji Souleymane Paye appartenant à la grande famille Paye de Dakar et qui fut Grand Djaraf de Ndakarou jusqu’à son rappel à Dieu. Nous pouvons aussi citer feu le professeur Assane Sylla (descendant de Thierno Mbaye Sylla) qui fut l’un des brillants intellectuels que ce pays ait connus et Mouhaddam de la communauté Ahloulahi. Il était mathématicien, philosophe, poète et historien. Il a publié plusieurs ouvrages retraçant les valeurs culturelles de notre nation notamment à travers « La Philosophie morale des Wolofs » et « Le Peuple Lébou de la Presqu’ile du Cap-Vert ». Que dire encore de feu Seydina Issa Diop membre de la tribu lébou des Khonkh Bop de la Gueule Tapée, premier noir à entrer à l’Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques de Nancy (ENSIC) d’où il est sorti Ingénieur Chimiste ? Il a été Directeur de l’Industrie et de l’Artisan du Sénégal à l’aube des Indépendances et a largement contribué à la création des ICS et de l’ITA dont il fut un des directeurs. Il fut le premier natif de ce pays à installer une usine de montage de poste téléviseurs de marque Barco et Philips. Il était en outre un membre actif de la communauté Ahloulahi en tant que secrétaire particulier du troisième Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi.
Pour clore cette liste d’illustres membres de la communauté Ahloulahi ayant rendu des services inestimables à cette nation sénégalaise, liste qui, il faut le préciser est très loin d’être exhaustive, nous citons le célèbre prédicateur, un des garants de la stabilité sociale à Dakar, fervent partisan du dialogue inter religieux à savoir feu Serigne Moussa Gueye Lahi de la Médina. Il a sillonné toutes les rues et ruelles de la capitale pour prêcher l’entente et la cohésion entre les musulmans. En dépit de son appartenance à la communauté Ahloulahi, lui qui était descendant de lignée directe de Seydina Limamou, Serigne Moussa a plusieurs fois animé des conférences religieuses pour d’autres communautés religieuses entre Médina, Gueule Tapée, Plateau, etc. Combien de jeunes de la capitale a-t-il sauvé des tentations de la capitale en leur faisant embrasser la doctrine Ahloulahi ?
Voici donc quelques exemples d’illustres personnalités qui ont eu la particularité d’avoir à la fois appartenu à la collectivité Lébou et à la communauté Ahloulahi. C’est pourquoi nous ne pouvons pas comprendre que le maire Alioune Ndoye et tout un conseil municipal de la commune de Plateau aient pu délibérer pour un renommage des rues sans mentionner ne serait-ce qu’un seul membre de la communauté Ahloulahi. La sagesse lébou, en dépit de son hospitalité légendaire, suit la logique du « Gene jeggé, gene yay » ; ce qui pourrait correspondre au dicton français : « Charité bien ordonné commence par soi-même ». Il semblerait qu’il y ait eu une volonté manifeste d’ignorer la communauté Ahloulahi et ses illustres figures qui ont pourtant contribué au rayonnement de la culture lébou et marqué l’histoire de ce peuple au profit d’autres pour des calculs politiques inavoués.
Pour la petite histoire, la première fois que j’ai rencontré Alioune Ndoye, ce fut à Yoff à la sortie du mausolée de Seydina Limamou Lahi (asws) un 23 avril 2008 un peu après minuit. Il était en compagnie de son cousin Chérif Dial Thiaw Lahi fils de Seydina Mame Alassane Lahi (4ème Khalif) et d’une personne en âge avancé qu’on nous présenta comme étant feu son père. A l’époque, je venais de rédiger un article pour la commémoration du rappel à Dieu de mon homonyme Seydina Mame Alassane organisée le lendemain 24 avril par l’Association Vision 129. Chérif Dial Thiaw Lahi voulant que l’article parût au journal Walf Quotidien nous demanda de le rejoindre à Diamalaye pour payer les frais de publication. J’étais avec le trésorier de Vision 129 à l’époque (Mamadou Dia fils de Seydina Mame Alassane) et Seydina Issa Laye Sambe (actuel maire de Yoff). Chérif Dial Thiaw Lahi, après nous avoir présenté son cousin Alioune Ndoye, nous informa qu’il voulait être maitre de la Commune du Plateau et sollicita nos prières à tous. Quelques mois après, il est devenu Maire du Plateau pour la première fois. La deuxième fois que je l’ai rencontré, ce fut à la veille du Gamou de 2019. Alioune Ndoye venait d’être nommé ministre de la pêche et l’Economie Maritime dans un contexte compliqué ou plusieurs voix du Parti Socialiste doutaient de lui pour assumer une telle charge. Accompagné de son cousin Chérif Dial Thiaw Lahi il est encore venu faire son ziarra au Mausolée de Seydina Limamou Lahi et en profiter pour prier Allah de lui accorder pleine réussite dans ses nouvelles charges de ministre. Dieu a voulu que ce soit moi-même qui fut chargé de l’introduire dans le mausolée pour prier pour lui. A notre sortie du mausolée, après avoir échangé quelques propos avec lui, propos que je me garde de partager ici, je lui ai conseillé de revenir le lendemain pour prendre part au Gamou de Yoff Layène et s’attirer la sympathie et les prières des fidèles Ahloulahi. Et le lendemain, tout de blanc vétu, il a pris part au Gamou à Yoff aux côtés de son collègue, l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
Autre chose importante à signaler, c’est que les guides religieux Seydina Ababacar Lahi fils de Seydina Limamou, Serigne Bassirou Mbacké fils de Serigne Touba et El Hadji Mansour Sy fils de Cheikh Sidy Hadji Malick Sy étaient tous pressentis pour occuper le califat de leurs familles respectives mais Dieu en avait décidé autrement. Or, aujourd’hui Dieu a fait que leurs fils à savoir Serigne Mountakha ibn Serigne Bassirou Mbacké, Serigne Mbaye Sy ibn El Hadji Mansour Sy et Seydina Mouhamadoul Amine Lahi occupent le califat de leurs communautés respectives. Il aurait été donc très pertinent de marquer ce fait et rendre un hommage à leurs illustres pères par la même occasion en donnant le nom de Seydina Mouhamadoul Amine Lahi à l’une de ces rues du Plateau aux cotés de ses homologues Serigne Mountakha Mbacké et Serigne Mbaye Sy Mansour.
Si nous avons tenu à faire toutes ces précisions, c’est pour que les injustices que vivent la Communauté Pacifique des Ahloulahi en termes d’oublis, de mise à l’écart et de manque de gratitude soient réparées. Ce message n’est pas uniquement adressé à la commune du Plateau, mais plutôt à l’ensemble des communes de la Presqu’ile du Cap-Vert sans nulle exception. C’est une occasion pour leur rappeler que la communauté Layène qui est née à Dakar à la suite de l’Appel lancé par Seydina Limamou Lahi en 1883 regorge de personnalités emblématiques qui ont profondément marqué l’histoire de ce pays et méritent la reconnaissance et les hommages de toute la nation. Pour clôturer ce chapitre, en dépit du fait que la liste soit très loin d’être exhaustive, nous rappelons la grande générosité et le patriotisme sans commune mesure dont a fait montre le troisième Khalif El Hadji Seydina Issa Lahi communément appelé « Baye Seydi Thiaw Sangoup Jamono ». En effet, dans les années 70 à la suite d’une sollicitation du président de la république Léopold Sédar Senghor, Baye Seydi Thiaw Lahi a cédé gracieusement 364 hectares de terre en pleine capitale à l’Etat du Sénégal pour la construction de logements sociaux. Ces hectares de terre offerts forment les 26 unités des Parcelles Assainies. Pourtant, le manque de gratitude de nos autorités politiques fait qu’aucune école ni hôpital ni rue principale ne porte son nom en hommage à son geste qu’aucune autre personnalité n’a jamais reproduit depuis.
Nous espérons que le maire Ndoye et son conseil municipal auront la grandeur de reconnaitre leur erreur monumentale afin de la corriger dans les plus brefs délais. Nous avons aussi l’espoir que le régime de Pastef qui prône le « Jub-Jubal-Jubanti » s’assurera que cette injustice, cette iniquité et ce manque d’élégance républicaine envers la communauté Ahloulahi sera réparée à jamais. Aussi, en appelons-nous à la vigilance du nouveau maire de Dakar Abasse Fall.
Que Paix, Salut et Bénédiction soient éternellement renouvelés sur notre maitre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar wa Seydil Anlamine.
Écrit par: soodaan3
BAYE SEYDI THIAW LAHI LE MESSIE SEYDINA ABABACAR LAHI SEYDINA EL HADJI ABDOULAYE THIAW LAHI SEYDINA MAME ALASSANE LAHI SEYDINA MANDIONE LAHI THIERNO MBAYE SYLLA
17:00 - 17:30
17:30 - 18:00
Chérif Mouhamadou Lamine LAHI
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