CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°63 : Seydina Mouhamadou Makhtar LAHI (FILS DE SEYDINA MANDIONE) Sixième Khalif des Ahloulahi

today14 janvier 2022 15

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LE FRUIT D’UN DÉVOUEMENT RÉCOMPENSÉ : Seydina Mouhamadou Makhtar LAHI (FILS DE SEYDINA MANDIONE) Sixième Khalif des Ahloulahi

À la suite du décès de leur père Seydina Limamou Lahi (asws) en 1909, le plus âgé de ses fils présents sur les lieux à savoir Seydina Mandione Lahi avait dû garder le corps de celui-ci pendant 3 à 4 jours en attendant le retour de son frère ainé Seydina Issa Rohoulahi (as), parti en exil au Cayor 3 ans plus tôt.

La raison qui justifiait une décision aussi singulière est que Seydina Mandione réservait l’honneur et le mérite de présider la prière mortuaire du saint-maitre (asws) à son grand frère Seydina Issa Rohoulahi (as) comme l’avait prévu les écrits anciens. Au retour de Seydina Issa Rohoulahi (as), Seydina Mandione en ajouta une autre couche en étant le premier d’entre les Ahloulahi à s’agenouiller devant lui pour embrasser sa sainte main comme on le faisait jadis pour leur défunt père. Seydina Issa Rohoulahi (as) en toute humilité voulut refuser un tel honneur qui n’était réservé qu’au saint-maitre, leur père (asws), de son vivant. Mais Seydina Mandione Lahi, dans sa grande sagesse, insista dans sa démarche et alla même plus loin en nommant son frère ainé, pour la première fois, par le titre de «Seydina» (notre maître) à une époque où tout le monde l’appelait toujours affectueusement «Issa Ma Ndaw» (le jeune Issa). Par ce geste, Seydina Mandione, qui avait pris les décisions d’une main de fer depuis le décès du saint-maitre (asws), venait de faire officiellement son allégeance à son frère ainé Seydina Issa Rohoulahi (asws) en tant que premier Khalif des Ahloulahi.

Cet acte posé par Seydina Mandione, signe d’une grande maturité spirituelle, permit de lever toute équivoque en faisant taire toute éventuelle prétention à ce titre et en réglant définitivement la problématique du califat au sein des Ahloulahi. Pourtant, quelques semaines avant de quitter ce monde, Seydina Limamou Lahi (asws) s’était entretenu plusieurs fois, en privé, avec son deuxième fils Seydina Mandione pour le mettre dans la confidence des secrets ésotériques et exotériques de son prestigieux califat (mbootu xilafa gi). C’est pourquoi quand Seydina Issa Rohoulahi (as) rentra au bercail, Seydina Mandione prit le soin de lui délivrer le message que leur défunt père lui avait adressé et s’attela à ne rester qu’un simple disciple au côté de son nouveau guide, et ce, pendant toute la durée de son califat.

À titre d’exemple, quand Seydina Issa (as) devait séjourner dans sa résidence de Tilène ou celle de Cambérène, Seydina Mandione abandonnait tout et tous et le suivait partout pour mieux l’assister, mieux le servir avec beaucoup de délicatesse et de soumission. En cela, Seydina Mandione ne cherchait rien d’autre que la satisfaction de son frère et le titre – fort de sens à ses yeux – de disciple dévoué de «Al Massih» Seydina Issa Rohoulahi (as).

Ce ne fut donc qu’après quarante (40) longues années passées aux cotés, au service et à l’entière disposition de son frère ainé Seydina Issa Rohoulahi (as) – durée pendant laquelle il ne réclama aucun honneur ni aucun avantage dû à son rang de deuxième fils du meilleur des hommes – Seydina Mandione Lahi accéda enfin au califat à un âge avancé, soixante-huit (68) ans. Son accession au califat ne le surpris guère. En effet, Seydina Limamou Lahi (asws) le lui avait déjà prédit dans son enfance après qu’il lui eut raconté une vision prémonitoire dans laquelle il avait ramassé tous les éléments du cosmos (soleil, lune et étoiles) pour les mettre dans sa besace. Son illustre père lui avait alors décrypté cette vision en lui faisant savoir que le soleil était en fait une représentation imagée de lui-même, Seydina Limamou Lahi (asws), et que la lune renvoyait à Seydina Issa Rohoulahi (as), son frère ainé. Mais aucune information concernant les étoiles qu’il avait ramassées à la suite du soleil et de la lune ne fut donnée. Une explication possible est que ces étoiles pourraient représenter les différents Khalifs qui succèderaient plus tard à Seydina Issa et à son frère Seydina Mandione. Quoi qu’il en soit, Seydina Limamou (asws) après lui avoir annoncé qu’il lui succèderait plus tard au califat – mais seulement à la suite de son frère ainé (Seydina Issa) – lui recommanda de toujours suivre celui-ci et de rester à sa disposition. C’est pourquoi de sa jeunesse au moment où il accéda au califat, Seydina Mandione a toujours suivi les recommandations de son père en restant toujours derrière son frère et en respectant toujours sa volonté.

Par ailleurs, au crépuscule de sa vie, Seydina Issa Rohoulahi (as), très reconnaissant, avait beaucoup prié pour son brave frère Seydina Mandione Lahi ainsi que pour sa descendance en considération de toute l’aide qu’il lui aura apporté et tout le travail qu’il avait abattu pour asseoir et renforcer son autorité et son califat. Allah, à qui n’échappe aucun effort fourni « fi sabî lil-Lâ » et qui est le Meilleur des rétributeurs, récompensa à souhait le dévouement et les services rendus par ce grand homme de Dieu (Seydina Mandione), très modeste en apparence du fait de sa sagesse prématurément acquise, mais doté d’une grande érudition et très bien placé dans la hiérarchie des «Muqarrabîna».

C’est pourquoi, lors de la première sortie officielle de Seydina Mandione Lahi en tant que Khalif (en 1950) – sa première prière de Korité plus précisément – Allah lui envoya un premier signe hors du commun pour confirmer au monde qu’Il est l’élu choisi pour diriger les Ahloulahi à la suite de ses illustres père et frère. Le signe en question ? Un oiseau rare, très mystérieux, un phaéton venu d’on ne sut où, effectua un atterrissage sur le lieu de prière après quelques parades célestes avant de faire son allégeance au nouveau Khalif, Seydina Mandione Lahi, devant une assemblée toute stupéfaite. Il s’installa délicatement sur l’épaule du saint homme qui, devant les fidèles, tous restés sans voix, ne montra aucun signe d’étonnement face à un tel miracle. Une des particularités de cet oiseau étrange enveloppé de couleur blanche, réside dans le fait que son cou était couvert de taches noires rappelant les mythiques couleurs des turbans [noir et blanc] des Khalifs de la communauté Ahloulahi.

Moodi gééj gu fees ba di fuur ba njaa àlla yaa ngi ziyaar
Yaa uxayya nanka ziyaar moodi « zul kiraamati »
Ndax njanaaw la ñëwna ziyaar àndak gaa ña ñëw di ziyaar
Ba mu doynu “kullu ziyaar han zawil kiraamati:
“Muhjizaat” ya feeñ na ca moom boo xamoon la nekk ca moom
Koon nga dem tuubaati ca moom moodi “zul kinaayati”

L’oiseau miraculeux resta avec Seydina Mandione pendant une semaine – durant laquelle il se garda de manger et de boire une seule goutte d’eau – avant de quitter ce monde.

Seydina Mandione, toujours dans sa grande sagesse, avait stratégiquement choisi d’écarter ses fils Baye Seydi Thiaw Lahi et Seydina Mame Alassane des fonctions officielles liées au califat. À la place, il avait préféré nommer son neveu, de plus de dix (10) ans leur cadet, à savoir Serigne Ablaye Thiaw, fils de son défunt grand frère et prédécesseur, pour être son porte-parole à qui il confia l’organisation et la coordination des activités religieuses de la communauté.

Allah accorda encore à Seydina Mandione l’honneur de voir sa famille s’agrandir avec l’arrivée de nouveaux enfants (dont Adja Khadidjatou Lahi dite «Ndeye Seyni» et sa sœur cadette Adja Seynabou Ndione Lahi dite «Laly») et de nombreux petits-enfants et même des arrière-petits-enfants dès les premières années de son califat. Mais la cerise sur le gâteau est qu’Allah lui donna un autre fils à qui Seydina Mandione donna les prénoms de «Mouhamadou Makhtar» Lahi, un des nombreux prénoms du saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws). Mais le miracle lié à la naissance de Seydi Mouhamadou Makhtar Lahi durant le califat-même de son père est qu’Allah usa de Son Pouvoir absolu et discrétionnaire pour décider que même ce dernier fils de Seydina Mandione Lahi accèderait plus tard au califat du meilleur de la création en tant que sixième Khalif des Ahloulahi. Et ce, après avoir décidé que ce serait le fils ainé de Seydina Mandione Lahi à savoir El hadji Seydina Issa Lahi communément appelé «Baye Seydi Thiaw Lahi Sangoup Jamono» qui serait le premier des petits-fils à porter le califat de Seydina Limamou (asws) en tant que troisième Khalif avant d’être plus tard remplacé par son frère cadet, le quatrième Khalif Seydina Mame Alassane Lahi dit «Khalifatul Muslimiin» ibn Seydina Mandione Lahi.

Alors à travers l’accession de Seydi Mouhamadou Makhtar Lahi au califat du Mahdi, il faut comprendre une décision expresse, irréfutable, inaltérable du Tout-Puissant Maitre du «Kun Fayakûn» qui a voulu montrer les résultats de l’engagement, des sacrifices et de tous les services que son père, Son dévoué serviteur Seydina Amar Mandione Lahi a rendus à l’Islam, en général, et à la communauté Ahloulahi en particulier. En effet, Mame Mandione Lahi, comme nous l’avons montré au début de cette tribune, s’est, toute sa vie, sacrifié corps et âme pour préserver la «silsila» initié par son père, l’intégrité, l’ordre moral, l’entente, la cohésion, la solidarité et l’harmonie au sein des Ahloulahi en général, et au sein de la grande famille du saint-maitre en particulier.

Aujourd’hui, nous autres membres de la communauté Ahloulahi, si nous en sommes conscients, avons une dette envers Seydina Mandione Lahi, envers Seydina Babacar Lahi, envers Seydina Issa Rohoulahi (as) et envers notre maitre Seydina Limamou Lahi (asws). Essayons alors en toute reconnaissance, d’honorer cette dette en nous mettant au service et à l’entière disposition de notre Khalif, leur digne et véritable successeur qui, au même titre que ses illustres prédécesseurs, n’est animé que par une seule volonté à savoir maintenir la cohésion et l’union des cœurs pour une meilleure amorce des vastes et nombreux chantiers de notre maitre, « Sunu Yaakaar », Seydina Limamou Lahi «Al Moukhtar wa Seydil Anlamina» (asw). Constituons un bloc fort, restons tous unis et évitons de nous distraire et de nous attarder sur des détails de moindre importance. Que ceux parmi nous qui se sentent aptes à l’aider (quel que soit le domaine de compétence) lui manifestent leur intérêt et leur disponibilité. Que le reste prennent leurs chapelets pour prier Allah de lui accorder une longue vie dans la santé ainsi que la réussite dans la mission en considération de tous les efforts consentis par son père Seydina Mandione Lahi pour sécuriser la mission du saint-maitre (asws).

Nun gaayi Baay Lahi na nu gëm té woolu, yaakaar té doylu
Nun gaayi Baay Lahi na nu muñ té yaatu, may gaa ngi ak Baay Lahi
Par Chérif Alassane Lahi Diop “Sibt Sâhibou Zamâne”, 
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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