CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°93 : LE DANGER DE S’ATTAQUER AUX AHLOULAHI

today19 août 2022 307 3

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Le danger de s’attaquer aux Ahloulahi

Après s’être déclaré l’« Imam Al Mahdi Al Mountazar » – cet Imam bien-guidé chargé de remplir le monde de Justice et d’Équité et devant apparaitre à la Fin des Temps – le saint-maitre Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (asws) fonda une communauté qu’il nomma « Ahloulahi » ou les « partisans d’Allah ». Cette communauté, à l’origine, se distinguait des autres communautés de l’époque sur plusieurs points notamment sur le port vestimentaire et sur les pratiques religieuses.

En effet, les membres de la communauté Ahloulahi portent des habits de couleur blanche, cette couleur qui symbolise la paix, l’hygiène, la propreté tant physique que spirituelle. Or, à l’époque, les habits de couleur blanche étaient rarement utilisés car destinés généralement à vêtir les défunts ou les pèlerins à l’occasion du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. Aussi, quand les gens de l’époque voyaient autant de personnes, les disciples Ahloulahi, tous vêtus de blanc au quotidien, ils se moquaient d’eux allant même jusqu’à les assimiler à des « tor-tor » (oiseaux de couleur blanche). Toutefois, au fil des années, les mentalités ont évolué et les préjugés et autres stigmatisations d’antan sont dépassés et les pratiques des Ahloulahi influencent même le reste de la communauté musulmane. À titre d’exemple, aujourd’hui, les descendants de ceux qui, autrefois, raillaient les Ahloulahi du fait de leur port vestimentaire, ont copié cette blancheur, à l’origine purement « ahloulahienne ». Oh oui ! tout le monde, le reste de la oumma semble avoir copié et adopté le modèle des Ahloulahi pour apporter plus de pureté, de spiritualité et de beauté en arborant des habits de couleur blanche au cours de leurs cérémonies religieuses.

Après avoir déclaré être l’Imam Al Mahdi Al Mountazar en 1301 de l’hégire (1884), le saint-maitre (asws) donna à sa communauté l’arme ultime contre les ténèbres du « shirk » (association) à savoir la formule du « Tawhiid » ou de l’unicité divine : « lâ ilâha illâ Allah » qui signifie : « il n’y a nulle autre divinité qu’Allah ». C’est pourquoi, un autre fait qui rendait les adeptes de la communauté Ahloulahi si particuliers par rapport aux autres, est qu’ils cantonnaient plus fréquemment et mieux que quiconque la formule du « Tawhiid » avec plus de ferveur tout le temps et partout où il se trouvaient. En cela ils copiaient si bien leur guide Seydina Limamou Lahi (asws) qui passaient le plus clair de son temps à chanter cette formule à telle enseigne que les gens de son époque, impressionnés par autant d’ardeur et de constance, finirent par lui coller le surnom de « Baay Lahi », terme wolof qui signifie « le père qui s’adonne au lâ ilâha illâ Allah ». Ses disciples, à leur tour, furent nommés « Laayeen Yi » ou « les gens du lâ ilâha illâ Allah » par leurs contemporains. Ce qui est tout à fait logique pour la simple raison que les Ahloulahi, n’effectue aucune des prières quotidiennes sans, au préalable, prendre au moins un bon quart d’heure à chanter en chœur, à la mosquée, la formule de l’unicité. Ils la cantonnent aussi pendant le lavage mortuaire de leurs défunts, au moment d’accompagner ceux-ci à leur dernière demeure, sur le chemin du retour après l’enterrement et au domicile mortuaire. Les Ahloulahi la chantent encore avant de procéder au baptême de leurs nouveau-nés. Aussi, dans une lettre qu’il adressa au Délégué de l’Intérieur Cleret le 31 août 1887, le Commissaire Huguenin rapportait-il :

« …. À Dakar même et depuis un certain temps déjà, un autre marabout le nommé Mbaye Cylla s’est promené dans les villages de Dakar criant le Laïla la qui est le cri de ralliement de la nouvelle secte… »

Dans cet extrait Huguenin très hostile au saint-maitre parle de Thierno Mbaye Sylla qui fut imam de la grande mosquée des Lébou de Ndakaarou, juge et président du tribunal musulman pendant 22 ans et qui, finalement, choisit de faire allégeance à Seydina Limamou (asws) en abandonnant tous ces titres. Mais ce qui doit attirer l’attention c’est cette information capitale qu’il nous livre à savoir que la formule « lâ ilâha illâ Allah » est le « cri de ralliement » des Ahloulahi, disciples de Seydina Limamou (asws). Dans le même ordre d’idées, l’agent de police Mbaye disait ceci dans le rapport préliminaire que les colons français ont commandité pour dresser le portrait de Seydina Limamou Lahi (asws) :

« …il [Seydina Limamou Lahi] reçoit aussi beaucoup de personnes de Dakar qui lui apportent du mil en aumône, à ces derniers il fait chanter le lay la lay [lâ ilâha illâ Allah] et elles tombent en syncope, et quand il leur impose la main, elles se relèvent…Les aumônes que l’on fait à Limamou, sont consommées par les talibés qui sont au nombre de 80 et parmi (eux) des hommes mariés qui ne se soucient que de la foi qui les garde auprès dudit marabout, les sermons de Limamou Thiaou ne reposent que sur la culture du mil, le mariage et le bon entretien de sa femme, la fidélité en la religion de Mahomet et le chant constant du lay la lay… »

La précision à faire suite à cet extrait est que Seydina Limamou Lahi (asws), comme rapporté plus haut, passait son temps à chanter la formule de l’unicité divine. Aussi, quand les gens venaient le rencontrer (par curiosité la plupart du temps) et qu’ils l’entendaient chanter le « lâ ilâha illâ Allah », ne pouvaient-ils pas contenir les effets de sa voix mélodieuse ni l’intensité de la lumière qui en découlait – cette intensité étant proportionnelle au degré de sincérité de la personne qui prononce cette « kalimatou shahâda » – et donc ils finissaient tous par tomber en syncope. Et dès que le saint homme posait sa main miraculeuse sur leur tête, il les réanimait aussitôt et ils s’agenouillaient de suite devant lui pour lui faire allégeance. L’on voit alors nettement que le saint-maitre a utilisé la formule de l’unicité pour faire embrasser sa doctrine aux gens de son époque. Mais en quoi faisant ? En l’utilisant pour laver leurs cœurs, leurs âmes, leurs esprits et leurs oreilles de toute forme d’obscurantisme et de toute souillure issue du syncrétisme religieux régnant. L’autre constat tiré de cet extrait est qu’à l’époque le « chant constant du lay la lay » [en public surtout] était nouveau ou très rare voire inexistant. Cela laisse croire, et à raison d’ailleurs, que Seydina Limamou Lahi (asws) est le pionnier de cette pratique, dans cette partie du continent africain, en tout cas. Ainsi, il (asws) avait l’habitude de se réunir régulièrement avec ses disciples pour cantonner en chœur la formule de l’unicité sous différentes mélodies qu’il avait lui-même composées.

De tout ce qui précède l’on peut tirer deux choses :

– le saint-maitre (asws) est le dépositaire véritable de la formule du tawhiid en cette Fin des Temps ;

– sa communauté est véritablement celle des Ahloulahi eu égard à sa relation si particulière avec la formule de l’unicité d’Allah.

Or, Muhyiddîn Ibn Arabi avait émis il y a quelques siècles cette mise en garde :

« Garde de toi surtout de vouer ton hostilité aux gens de la formule « la ilaha illa Allah » (Il n’y a de dieu que Dieu), car elle procure de la part de Dieu la protection générale. En effet ces gens sont des amis de Dieu. Même s’ils pêchent et apportent avec eux de quoi emplir la terre de péchés sans rien associer à Dieu, Dieu les recevra avec leur équivalent en matière de pardon. C’est que, concernant celui dont la sainteté est confirmée, il est absolument interdit de le combattre. Et pour celui qui a combattu Dieu, Dieu a déjà indiqué sa sanction en ce bas-monde et dans la vie future. Aussi, celui au sujet duquel Dieu ne t’a pas indiqué son hostilité envers lui, tu ne dois pas le prendre pour ennemi. Si tu ignores son état, le minimum est de négliger son affaire. Si tu es certain que c’est un ennemi de Dieu – et il n’y a que le polythéiste qui peut l’être – désavoue le, comme Abraham – que la Paix soit sur lui – l’avait fait à l’égard de son père Azar. » Extraits des « Paroles en Or » tirées de l’ouvrage « Al Futuhatu Makkiya ».

C’est ce que El Hadji Mouhamadou Sakhir résumait à travers ces vers du poème « Seyfu Lahi » :

Ahlu laay ñoom lanu jagleel xeeti mey ñoo am ngënéél

Kepp kuy sàkkooti xééwël jàpp leen ñoo am màqaam

Waaju leen méngoo di nay am ndam ëlëk “yawmal xiyaam”

Waaju leen bañ mbaa mu xas leen alku dotul doon “allaam”

Alors, nous clôturons cette tribune en partageant ces deux conseils :

– D’abord à nos frères et sœurs en l’Islam :

Soo yaboo teral fuñu jëm fuñu wacc am na ñu ndam

Ñoom ni boole ñaari ngalam tey “xiyaarul ummati”

– Ensuite, à nos très chers frères et sœurs Ahloulahi, disciples de la meilleure créature d’Allah, nous rappelons cette autre sagesse de l’Imam Mouhamadou Sakhir :

Bul di geesu waa ja gëlëm ba di gaaral Seydi Limaam

Loolu moodi tooke ci moom ju di jëm “xiyaamati”

Que paix, salut et bénédictions soient éternellement renouvelés sur notre Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr wa Seydil Anlamîn !

PS : Un grand merci au Professeur Assane Sylla pour ces nombreux efforts et services envers la communauté Ahloulahi.

 

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », 
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Aspirant-disciple parmi les Ahloulahi,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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