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Radio Urum-Bi La Voix du Salut
BAYE SEYDI THIAW LAHI SUR LES 364 HA OFFERTS A L'ETAT DU SENEGAL Baye Seydi Thiaw LAHI
Alors que ceux qui venaient de l’arrêter le conduisaient à Dakar, l’heure de la prière du début de l’après-midi (tisbar) les trouva en chemin vers Yarakh (Hann) ; ils furent intéressés de voir Limamou faire ses ablutions, se disant qu’ils allaient avoir l’occasion de voir ses cheveux. Ils avaient appris, en effet que nul ne pouvait voir les cheveux de Limamou, toujours cachés par ses deux turbans42. Cela faisait penser à certains que son pouvoir lui venait de quelque chose qui était en dessous. L’occasion de la prière de tisbar était bonne pour enfin satisfaire leur curiosité. Limamou se mit à faire ses ablutions, sous le regard curieux de cette foule .Mais au moment où il devait toucher sa tête, une antilope fit irruption au milieu de la foule. D’aucuns même disent que pour mieux attirer l’attention sur elle, l’antilope boitait comme une proie facile à prendre. Et les lébous de la foule qui étaient friands de viande, préférèrent aller à sa poursuite plutôt que de rester. Ils dirent : « hé ki lab kewël, kewël gala sôkh, diappa leen way » ! (Hé ça c’est une antilope, une antilope qui boite en plus, attrapons la).
A leur retour, ils n’avaient non seulement pas attrapé l’antilope, mais Seydina Limamou (PSL) avait déjà terminé ses ablutions. Ils dirent : « il nous a encore ensorcelés » (njibara ti na nu). C’était là, un des miracles qu’il réalisa de par la puissance de Dieu. Il restait à faire la prière ensemble. Limamou leur déclara : C’est vous qui devez diriger la prière, moi je ne suis que votre prisonnier, vous êtes mes maîtres. Ils lui répondirent : Que Dieu nous préserve de la prétention de nous placer devant toi pour diriger une prière, c’est plutôt toi qui es notre maître. Limamou présida cette prière puis leur déclara : Allons maintenant vers les Blancs que vous croyez capables d’anéantir mon appel au service de Dieu. Ils se rendirent donc avec lui auprès des autorités françaises. Ces jours-là, les détracteurs et les hypocrites furent heureux. Ils pensaient que Limamou ne reviendrait plus chez lui. Celui qui nourrissait contre Limamou la haine la plus farouche, à cette époque, le nommé Moussé Yesse Diagne, était très content. Bien avant cet événement, il avait l’habitude d’adresser des menaces à Limamou.
Le commissaire de police de Rufisque, M. Belval s’empressa d’adresser un télégramme à Cleret et au juge Gilbert Desvallons: « arrive des dunes Thiaroye où apprends que Limamou, sa femme, Abdoulaye Diallo et Demba ont été arrêtés par des gens de Dakar et Rufisque. Sont en route pour Dakar depuis 4 heures… » Cleret transmit aussitôt la nouvelle à Quintrie qui répondit par télégramme :
« Mettez immédiatement Limamou à la disposition du juge d’instruction ». Ils arrivèrent au Tribunal de Dakar (actuelle Chambre de Commerce de Dakar) vers 17h. Arrivés sur les lieux, les soldats et les dignitaires lébous devaient attendre l’arrivée du juge pour qu’il donne sa décision sur celui qu’on accusait détenir des armes pour combattre l’administration coloniale. Avant son entrée dans la salle, quelqu’un souffla au Saint Maitre d’enlever son turban car personne n’avait le droit de porter ne serait-ce qu’un chapeau devant lui. Seydina Limamou dont personne n’avait plus vu ses cheveux depuis qu’il a lancé son appel à cause des deux turbans qu’il portait lui répondit qu’il les enlèverait si Dieu le voulait bien. Mais quand le juge entra dans la salle et que le greffier lui rappela l’obligation de les enlever, son disciple Tafsir Abdoulaye Diallo lança un cri tellement fort qu’il se transforma en tonnerre qui s’abattit sur le tribunal dont trois des quatre murs se fissurèrent. Le juge et ses assesseurs et tout le public durent prendre les jambes à leurs cous laissant le Saint Maitre dans la salle.
C’est donc à l’extérieur du tribunal, en pleine rue, sur la place Protêt (actuelle place de l’Indépendance) à Dakar que le juge signa l’ordre de déporter Seydina Limamou (psl) à une destination inconnue et déclara que son disciple Tafsir Abdoulaye Diallo est encore plus dangereux que son maître. Ils affrétèrent un bateau dans le but de le conduire loin de Dakar pour l’emprisonner. Mais c’était sans compter avec la détermination du Saint Maitre (psl) qui décréta qu’il ne quitterait jamais la région de Dakar en dépit de la force et des moyens colossaux des Blancs.
Ce fut le 27 du mois de zoulhidja (14 Septembre 1887) qu’il fut embarqué avec son disciple Tafsir Abdoulaye Diallo à l’heure de la prière de l’après midi (asr). Ce fut le jour le plus triste que connurent ses compagnons qui étaient désemparés à l’image d’un troupeau abandonné par son berger au milieu de la brousse. En Prophète averti, Seydina Limamou Lahi (psl) les réconforta avec ses paroles pleines d’assurance : « si jamais le bateau qui m’emporte navigue assez loin jusqu’à ce que vous ne le voyez plus, alors sachez que je ne suis point le Mahdi que vous attendiez, le Prophète de la fin des temps. Ces blancs aux mains de qui je suis aujourd’hui, ne peuvent rien contre moi si ce n’est la volonté du Tout Puissant qui m’a envoyé et m’a investi d’une mission prophétique que je dois accomplir en ce lieu ». Détracteurs de sa mission, ses parents lébous jubilaient sur le quai en pensant qu’ils vont être enfin débarrassés de ce « soi-disant » prophète et seront désormais tranquilles.
A l’approche de l’île dakaroise, le bateau refusa d’avancer. On fit appel au commandant qui fit une vérification de tous les aspects techniques sans pouvoir déterminer l’objet de la panne. Ebahis, alors qu’ils étaient en route vers les lieux habituels d’exil tels que Wir Wir, le Congo, le Gabon, etc., leur projet commença à tomber à l’eau. Après avoir tout essayé sans résultats, ils décidèrent de faire descendre Seydina Limamou du bateau. Une fois fait, ils rallumèrent le bateau qui redémarra comme s’il n’était jamais tombé en panne. Heureux, ils conclurent d’un simple obstacle de routine. Ils firent remonter Seydina Limamou Lahi pour continuer leur route vers son lieu de déportation. A leur grande surprise, le moteur du bateau refusa une seconde fois de s’allumer. Après une troisième tentative sans succès, ils durent reconnaître que ce n’était pas une panne technique mais une décision de Dieu.
Lorsque Limamou arriva à Gorée, on le plaça dans une cellule le séparant ainsi de son ami Tafsir Abdoulaye Diallo. A chaque fois que les sentinelles faisaient un tour de contrôle, ils trouvaient Seydina Limamou dehors en train de prier. Ils le remettaient en cellule à chaque fois. C’est ainsi que Dieu fit arriver un nuage tout noir et une pluie diluvienne, accompagnée d’un vent violent qui fit tomber des murs. Un homme blanc qui était un ermite, sortit alors et se mit à courir dans les rues, frappant les murs et criant tout haut : Faites sortir le saint que vous avez emprisonné, sinon, vous allez vite être frappés d’une malédiction. Effrayés par cette tempête, les Français s’exécutèrent et l’installèrent dans un bâtiment assez vaste où fut placé un très beau lit. Puis on mit par terre beaucoup de sable de mer et on plaça dans l’appartement un canari pour l’eau à boire, un encensoir et d’autres ustensiles que l’on pensait lui être utile comme une bouilloire et d’autres choses.
Les Français voulant tester la dimension spirituelle du Saint Maître (psl), lui présentèrent de la viande prohibée (1) (du porc et de la viande de chien), et aussitôt, Seydina Limamou Lahi (psl) fit apparaître un gros éléphant blanc qui les poursuivit et apeura toute la population de l’île. Pendant les deux premiers jours, il refusa de toucher à la nourriture que lui donnaient les colons. De peur d’être blâmé, l’administrateur Lamart qui était responsable de la situation s’inquiéta. De peur qu’il ne meure entre leurs mains, ils proposèrent de le libérer. Mais il déclina leur offre en leur répondant qu’il ne pouvait partir sans Abdoulaye Diallo qui était maintenu en prison. Son ami intime Ababacar Sylla fit une requête auprès de l’administration coloniale pour qu’on lui assigne une personne spéciale pour de la nourriture « utile ». Il leur avait demandé de laisser une de ses épouses effectuer cette tâche en plus de lui délivrer des laisser-passer pour les visites. Une requête que cette administration avait reçue comme une grâce, accepta car ne voulant pas être responsable de sa mort. On recruta, pour lui faire la cuisine, une femme respectable, une bonne musulmane du nom d’Aminata Diop, qui fut remplacée par la suite par la dame Michelle Sène. Ce fut Abdoulaye Diouf qui ramenait les laisser-passer à Ababacar Sylla qui devait les donner à ceux qui voulaient se rendre sur l’ile. La somme que l’on remettait à la bonne femme pour les dépenses journalières de Limamou était une véritable aubaine pour elle car il ne mangeait rien d’autre qu’un peu de melon ou du manioc et ne buvait qu’un peu de lait.
Durant son séjour dans cette maison, ses bourreaux envoyèrent auprès de lui leur guide religieux, un abbé pour l’observer. Mais celui-ci n’osa pas l’observer directement en face-à-face à cause de l’intensité de la lumière qui jaillissait de son visage. Il fit placer un grand miroir à côté de Limamou (psl), pour le regarder plus aisément. Par ce moyen, il l’observait, mais cessait de le regarder à chaque fois que Limamou faisait face au miroir, pour recommencer son observation dès qu’il détournait le visage. Lorsqu’il termina son examen, il sortit, ferma la porte et déclara aux autorités : « C’est un fils de Dieu. Que lui voulez-vous ? Laissez-le rentrer chez lui. Si vous lui causez le moindre préjudice vous subirez rapidement une malédiction. »
Les autorités venaient chaque jour lui rendre visite, avec politesse, s’excusant toujours de le déranger, et en blâmant les autochtones qui l’ont calomnié auprès d’eux. Il recevait beaucoup de cadeaux de la part de ses visiteurs qu’il offrait par la suite aux habitants de l’ile qui lui rendaient visite.
Quelques temps après, des Abbés, informés des agissements du Saint Maître (psl), voulaient le photographier, mais leurs tentatives furent vaines. « Vous ne pouvez pas fixer mon image, car une lumière artificielle ne peut pas fixer une lumière divine ». Comment pourrait-on en effet, fixer l’image d’une personne qui n’avait pas d’ombre, une personne dont les pieds ne laissaient pas d’empreintes sur le sable mais laissaient une marque indélébile sur les roches, une personne qui, malgré la chaleur du soleil, était toujours couverte par une ombre ?
Pour un renversement de situation, cela en était un. Au départ, ils croyaient capturer un rebelle pour l’exiler hors du pays; au final, ils se retrouvèrent avec un fardeau qui les avait pris en otage, refusant de repartir bien qu’étant libéré et dictant ses lois.
Durant ces trois mois d’exil, il réussit à se faire beaucoup de sympathisants et de nouveaux adeptes parmi la population autochtone dont la Sainte Michelle Sène, la grand-mère du conservateur de la maison des Esclaves, Boubacar Joseph Ndiaye. Michelle Sène était de la religion chrétienne. Mais bien avant le séjour de Seydina Limamou à Gorée, elle avait vu en rêve le prophète Muhammed (psl) survolant l’île de Gorée accompagné de beaucoup d’âmes, toutes recouvertes de blanc. Après ce rêve, des années se sont écoulées. Elle constata elle-même que celui qu’elle avait vu en rêve est bien ici présent devant elle. Elle se convertit à la religion musulmane et devient disciple de Seydina Limamou.
Le jour de la libération de Tafsir Abdoulaye Diallo fut comme une journée de deuil pour toute la population qui ne voulait pas voir partir Seydina Limamou Lahi (psl), qui durant tout son séjour a fait preuve de générosité et de bonté envers elle. Par empathie, par sympathie, il passa une journée entière à Beer (Gorée). Celle-ci ressemblait plutôt à une cérémonie d’adieu pour parachever sa mission spirituelle qu’il venait d’accomplir afin d’inaugurer la réhabilitation de l’homme noir, longtemps traîné dans la boue au nom de préjugés raciaux, voire spirituels. Après son passage sur l’île, l’appellation Beer disparut au profit de celle de Gorée. Un nom qui signifie « affranchi », comme pour attester de cette mission libératrice du Prophète noir.
Son séjour en ces lieux symboliques conforte indubitablement cette parole qu’il ne cessait de rappeler à ses fidèles : « 3 ans, 3 jours, 3 mois ».
Durant son séjour à Gorée, Limamou fit, de par la volonté de Dieu, un acte miraculeux à l’occasion d’une visite que lui rendit une jeune femme. Celle-ci chantait et proclamait des prédictions dont les unes s’avéraient vraies et les autres fausses. Ses compagnons soutenaient avec conviction ses déclarations et la prenaient pour une sainte. Un jour, accompagnée de sa suite, elle alla vers Seydina Limamou. Dès que celui-ci l’aperçut, il souffla dans sa direction. Elle tomba net à terre et déclara : « Tu m’as démasquée, ô toi Limamou Lahi, je suis un démon ». Dès son retour, elle mourut.
En racontant l’histoire triste et passionnante de Gorée, il est plus que jamais légitime de faire connaître au monde entier, l’autre face cachée de cette île, marquée par le passage du premier pionnier incompris de la Négritude qu’est Seydina Limamou Lahi (psl). Ce Prophète qui disait aux détracteurs de sa mission : « c’est parce que ma peau est noire qu’on ne veut pas croire à ma mission, mais un jour viendra où Dieu mettra tous les pouvoirs entre les mains des noirs ». Cette prophétie serait-elle l’accomplissement de la promesse d’Allah : « Nous voulions favoriser ceux qui étaient opprimés sur cette terre et faire d’eux des dirigeants, les héritiers ». (47 Coran, 28,5)
Seydina Limamou fut jugé par le juge Gilbert Desvallons qui fit un rapport de 11 pages dans lequel nous pouvons lire : « dès le début de l’instruction, le règlement de non-lieu qui vient d’intervenir était à prévoir. L’élément criminel faisait en effet défaut…l’instruction a démontré que Limamou, pas plus que ses partisans n’étaient possesseurs d’armes…elle a également démontré que loin de prêcher la guerre sainte et des doctrines subversives, ce marabout enseignait au contraire la crainte de Dieu, l’obéissance aux parents et aux maîtres et la fidélité conjugale… »
Des disciples de Limamou ayant appris sa libération, allèrent à sa rencontre à Gorée, pour revenir avec lui à Dakar. Les disciples qui le rejoignirent à Gorée le saluèrent et furent heureux de le revoir, tandis que ses ennemis, heureux de sa disparition nourrissaient à son égard des pensées pessimistes.
Seydina Limamou, accompagné de ses disciples, quitta Gorée. Les amis qu’il comptait dans cette ville en furent tristes car la générosité de Limamou était sans borne; partout où il se trouvait, c’est lui qui subvenait aux besoins de ses hôtes en nourriture et autres nécessités. Au quai d’embarquement, des piroguiers en quête de clients, les appelèrent, chacun d’eux les invitant à monter dans sa pirogue. Ses compagnons choisirent une pirogue, Seydina Limamou en choisit une autre, mais il suivit ses compagnons dans celle qu’ils avaient choisie. Cette pirogue se dirigea alors vers Rufisque, s’écartant de la direction de Dakar, leur destination. Elle ne put même pas naviguer normalement en direction de Rufisque, et tourna en rond jusqu’à ce que la pirogue choisie par Limamou revienne les trouver au même endroit. Son propriétaire répéta alors à Limamou : Maître, venez dans ma pirogue. Limamou dit alors à ses compagnons : « Si tous les vivants s’étaient prononcés pour une vérité, et que moi je me prononce pour un mensonge, Dieu changerait mon mensonge en vérité et leur vérité en mensonge. »
Ils montèrent donc dans cette embarcation et arrivèrent à Dakar. Seydina Limamou alla chez son ami, son grand disciple Ababacar Sylla. Limamou resta longtemps dans cette maison, à Dakar, car les autorités françaises lui avait dit : Vous ne retournerez pas chez vous à Yoff avant les assises du tribunal qui doit statuer sur le différend qui vous oppose à ceux qui vous ont calomnié auprès de nous, et nous ont amenés ainsi à détruire votre maison. Ceux-là nous ne les laisserons pas tant qu’ils ne vous auront pas payé tout ce qui a été détruit chez vous. Le jour du procès, les français confirmèrent les déclarations de Limamou et opposèrent un démenti à tout ce que ces personnes avaient affirmé. Puis ils dirent à Limamou : Nous vous paierons ce qui a été détruit dans votre maison et nous poursuivrons ces personnes qui sont la cause de cette destruction. Limamou leur répondit : « Ne leur réclamez rien, je laisse tout entre les mains de Dieu, je leur pardonne car ils ne connaissent pas qui je suis. »
Après son séjour chez Ababacar Sylla qui dura 9 mois, il retourna à Yoff et continua à prêcher. A la fin de son séjour, ce dernier lui donna la main de sa fille du nom d’Aminata Sylla qu’il prit comme troisième épouse. Ils eurent un fils qu’ils nommèrent Ababacar Lahi en hommage à ce compagnon véridique.
Toutefois, le juge Gilbert Desvallons n’avait pas manqué de faire remarquer dans son rapport que Seydina Limamou n’avait pas beaucoup de disciples parmi les habitants de Yoff et qu’il suffisait d’interdire l’accès de ce village à ceux qui n’y habitent pas pour que la puissance de Limamou soit à jamais annihilée. Il est probable que cette recommandation fut immédiatement exécutée. C’est pour contourner cette difficulté que Seydina Limamou alla créer à 3 km à l’Est de Yoff le village qu’il appela « Kem-Médine » prononcé aujourd’hui « Cambérène », au cours de la quatrième année après son appel. Il y installa une partie de ses disciples et nomma parmi eux les délégués que sont : Momar Binta Samb, Mbagnick Demba Ndiaye, Momar Niang et Sabakha Mbaye. Il créa également le village de Malika quelques années plus tard et y nomma comme délégué Momar Séne.
Écrit par: soodaan3
IBRAHIMA ABOU SAMB NGUEDIAGA SEYDINA LIMAMOU LAHI
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