CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N °27 : Un hommage au Dr Baytir Sène Lahi

today7 mai 2021 10

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UN HOMMAGE AU DOCTEUR BAYTIR SENE LAHI

[Après son passage très apprécié à l’émission « Quartier Général sur la TFM où il a développé un exposé remarquable sur les missions prophétiques de Seydina Limamou Lahi Al Mahdi et son fils Seydina Issa Rohoulahi (asws) et leur enseignement, nous avions promis de lui temoigner notre reconnaissance à travers un hommage mérité sur notre TRIBUNE DU VENDREDI. Comme disent les wolofs : « Ku def lu rëy am lu rëy » ]

Au début du califat de « Sâhibou Zamâne » El Hadji Seydina Issa Lahi, communément appelé Baye Seydi Thiaw Lahi « Sangoup Jamono », en 1973 un groupe d’une dizaine de jeunes oustaz yoffois dont Oustaz Baytir Sène, Baye Dame Samb, Mademba Diagne de Ndeungagne, Oustaz Ablaye Thiombane (USA), Alassane Sy, Magueye MAR, Mamadou Gueye, Bécaye Tall, etc est venu lui rendre visite dans sa résidence officielle à Layène. Ils lui firent savoir qu’ils voulaient mieux connaitre Seydina Limamou Lahi (asws) qui a déclaré être le Mahdi Al Muntazar. El Hadji Seydina Issa les mit en relation avec un de ses disciples du nom de Tafsir Ousmane Samb, un érudit originaire du Gandjole. Il était venu à Dakar avec son immense savoir comme c’était à la mode à l’époque où les érudits après avoir fait le vide autour d’eux quittaient leur terroir pour aller se mesurer à d’autres encore dans d’autres localités. Mais après s’être « frotté » au fils ainé de Seydina Mandione, El Hadji Seydina Issa Lahi, Serigne Samba reconnut sa dimension et devint son fidèle disciple. Il fut désigné pour enseigner le coran dans la cour de « Baraque-ba » (ancienne résidence de Baye Seydi Thiaw Lahi avant son accession au califat).

J’ai eu la chance de rencontrer Tafsir Samba qui fut l’une des premières personnes à avoir transformé des papiers que je lui avais donné en billets de banques tous neufs. Quand le groupe de jeunes est allé rencontrer Serigne Samba pour qu’il leur parlât de Seydina Limamou Lahi (asws), ce dernier commença à leur raconter les miracles du saint-maitre. Un des jeunes (notre oncle et ami Baye Dame Samb) lui fit savoir qu’ils étaient déjà au courant de tout cela mais qu’ils avaient besoin de références littéraires pouvant étayer sa mission. Le tafsir les renvoya alors auprès du Khalif. Quand il vit le groupe de jeunes revenir, le Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi leur demanda la raison de leur retour si prématuré et ils la lui expliquèrent. Baye Seydi Thiaw demanda qu’on lui apportât une feuille et leur dressa une liste de quelques ouvrages de référence dont « Nûrûl abçâr », « Machârikhoul Anwâr », « Rimah », Kâchiful Humma, Fat-hou Rabbânî, etc. Il leur déclara : « il y a deux possibilités pour avoir une réponse à vos questions concernant mon grand-père : soit vous trouverez ce que vous recherchez dans ces ouvrages, soit Allah vous enverra un songe révélateur qui vous le confirmera ».

À leur retour, chacun de ces jeunes tomba sur des passages de ces ouvrages qui confirmaient certaines déclarations des « Layènes » concernant la mission prophétique de Seydina Limamou Lahi et son fils Seydina Issa Rouhou Lahi (asws) comme l’avait prédit Baye Seydi Thiaw Lahi. Mais il restait toujours des zones d’ombre pour eux. Ainsi entre 1973 et 1975, les jeunes chercheurs se sont plongés dans l’étude approfondie de ces ouvrages et sont revenus plusieurs fois rencontrer le saint homme, toujours avec de nouvelles interrogations. À chaque fois qu’ils voyaient un nouvel élément, ils revenaient trouver Baye Seydi Thiaw Lahi pour échanger avec lui. Le Khalif les recevait toujours avec beaucoup de disponibilité en les traitant comme des princes malgré leur jeune âge (autour de 20 ans).

Un jeudi soir, ils revinrent le rencontrer pour la énième fois mais le trouvèrent dans un état indescriptible ; un « hâle » plus précisément. Ce soir-là, après les avoir écouté Baye Seydi Thiaw leur répondit sur un ton déterminé : « Si connaitre mon grand-père est la seule chose qui vous préoccupe, il viendra rendre visite à chacun de vous ce soir-même ! ». Et donc ce soir-là, chacun d’eux vit en songe le prophète Mouhammad (asws) qui leur donna une confirmation de la mission de Seydina Limamou Lahi (asws).

Pour le cas de Oustaz Baytir, il vit en rêve un grand bateau d’où échappait une grande lumière et on lui disait que c’est le prophète Mouhamad (asws) qui s’y trouvait. Il nagea plusieurs fois pour tenter de rejoindre ce bateau et rencontrer le meilleur des hommes. Mais à chaque fois un courant marin l’en empêchait et finalement il n’avait plus aucune énergie pour continuer sa quête. Il se résigna alors à abandonner quand une voix lui déclara : « Si tu veux réellement rencontrer le prophète Mouhamad (asws) retourne-toi ». Quand il s’exécuta il vit le mausolée de Seydina Limamou Lahi (asws) et la même voix lui annonça : « Voici Seydina Mouhamad ! »

Après avoir fait le point sur leurs découvertes dans ces livres et leurs visions respectives assez révélatrices, ils décidèrent alors tous ensemble de venir faire allégeance au Khalif-Maitre de son Temps le jeudi suivant. À leur arrivée, dès qu’il les aperçut, il afficha un sourire qui montra qu’il était déjà au courant de tout. Il ne les reçut pas dans la cour principale ; mais les invita à le rejoindre dans son salon personnel. Il les laissa quand même lui donner la raison de leur visite : ils lui firent part de leur volonté de prendre le wird des Ahloulahi.

Baye Seydi Thiaw rentra dans sa chambre personnelle pour prendre les feuilles sur lesquelles étaient inscrite le wird Layène. À son retour il posa les feuilles à coté avant de se lever brusquement pour se diriger encore dans sa chambre. Cette fois-ci en sortant il réalisa un grand miracle : le saint homme avait pris les traits physiques d’un arabe (tout clair) comme pour étayer les propos de son grand-père qui déclarait « Mouhammad ma wékhone démba moo nioulate fi si sowou jant ».

D’un ton ferme il leur demanda : « qui est Baytir Sène parmi vous ?». Le concerné se montra et Baye Seydi Thiaw l’informa : « Mon grand-père Seydina Limamou Lahi (asws) m’a chargé de t’élever au rang de Mouhaddam de la Communauté ». Oustaz Baytir avait à peine 20 ans. Il lui donna le wird et le chargea à son tour de le donner aux autres membres du groupe. Il leur fit savoir qu’ils faisaient partie des « perles de chapelet scintillantes dans les reins des dignitaires yoffois » – ces futurs descendants du peuple lébou qui embrasseraient la doctrine Ahloulahi – dont parlait le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) au moment où il se livrait à ses concitoyens en 1887.

Par la suite, il les prit tous sous son aile protecteur comme ses propres enfants qu’il aida et protégea sur tous les plans. Quelques temps plus tard la poignée de fidèles Layènes de « Biir Yoff » décida d’organiser une conférence à Yoff Ndeungagne en 1977. Mais les autorités du quartier leur opposèrent un niet catégorique. Très déterminés, ces jeunes néo-layènes décidèrent d’en découdre avec eux quitte à user de la violence. Quand le Khalif en fit informé, il les appela et leur fit un sermon en rappelant que Seydina Limamou Lahi (asws) n’était pas d’accord avec eux car il rejette toute forme de violence. Il ajouta des propos que nous pourrions traduire littéralement par : « soulever son père et le terrasser n’est pas un honneur [victoire] pour un lutteur ». Il leur odonna de laisser tomber la conférence pour cette année-là pour éviter de voir ces jeunes disciples se déchirer avec leurs familles respectives.

En 1978, ils décidèrent encore d’organiser une conférence sous forme de questions/réponses. L’idée était pour ces jeunes nouveaux disciples Ahloulahi de donner la possibilité à leurs camarades yoffois dont le feu Imam Ratib de Yoff Assane Ndir non encore acquis à la cause Layène de poser toute une série de questions sur Seydina Limamou Lahi et Seydina Issa Rohoulahi (asws) et sur leur mission respectives. Imam Mouhamadou Sakhir fut choisi pour l’animer. Dans le même temps les érudits yoffois de l’époque très hostiles avaient pris le soin d’encadrer leurs « fils » en leur donnant des arguments contraires pour rendre les questions encore plus ardues.

Malheureusement, pour des questions de temps Imam Sakhir n’était plus disponible. Quand les jeunes yoffois en compagnie de Oustaz Baytir en informèrent le Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi, il décida que c’est son jeune frère Imam Mouhamadou Bachir fils de Seydina Ababacar Lahi et son binôme de toujours oustaz Baytir qui animeraient ladite conférence. Cela étonna beaucoup de personne qui s’inquiétaient de leur jeune âge pour mener une telle mission. Baye Seydi Thiaw avais pris sa décision, il demanda à sa sœur ainée, la brave Sokhna Aitassène Thiaw Lahi de les accompagner. « Je serai à votre droite, à votre gauche, devant et derrière vous et même grand-père viendra vous prêter main forte » leur rassura-t-il. Il leur promis en outre de prier pour leur réussite et prédit même cette réussite par la grâce du saint-maitre (asws).

La conférence fut une grande réussite car les réponses apportées étalèrent devant tous la véracité de la double mission de Seydina Limamou Lahi et son fils Seydina Issa Rohoulahi (aleyhima salam). Cela créa un grand tollé à l’intérieur du village de Yoff et plusieurs personnes tout âge confondu entrèrent dans la voie Ahloulahi. Baye Seydi Thiaw misait beaucoup sur le duo Imam Bachir-Oustaz Baytir pour propager l’idéologie et la mission de Seydina Limamou Lahi (asws) au peuple de « Tank ». Il les chargea alors d’animer des causeries à l’intérieur de Yoff, à Ngor et à Ouakam. Oustaz Baytir se rappelle que Baye Seydi Thiaw lui avait prédit qu’un jour ses causeries résonneraient partout dans le monde alors qu’à l’époque il n’avait encore qu’un CEPE arabe.

Après ses études primaires à l’école franco-arabe Seydi El hadj Malick Sy à Yoff, il intégra le Lycée Tafsir Ahmadou Barro à Dakar avant de s’envoler pour la France pour y poursuivre des études universitaires à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à la Sorbonne. Par la suite, il ira à Riyâdh, à la Mecque, pendant quelque temps avant d’aller intégrer le prestigieux Institut Al Azhar au Caire pour une licence puis une maitrise en littérature arabe avec spécialisation en théologie islamique. Il retourna en France, plus précisément à Bordeaux pour un DEA à l’université Michel Montaigne. Plus tard il rejoignit l’Université de perpignan pour sa thèse de doctorat de troisième cycle en théologie islamique.

Cette solide formation alliée à plusieurs années de recherche sur le Mahdi ont permis au Docteur Baytir de devenir un conférencier de dimension internationale. Ses profondes connaissances de l’enseignement du saint-maitre (asws) conjuguées à une pédagogie naturelle font de lui un des plus grands spécialistes et défenseurs de la mission de Seydina Limamou Lahi et une valeur sûre pour la Communauté Ahloulahi. Ses prestations d’un autre niveau à l’occasion des séries de conférences annuelles à Dakar, en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux USA depuis plusieurs dizaines d’années ont fait de Oustaz Baytir une fierté pour toute la oumma.

Nous prions Allah de lui accorder une longue vie dans le bonheur, la santé et la réussite par la sainteté de son père spirituel Baye Seydi Thiaw Lahi Sangoup Jamono.

Que Paix, Salut et Bénédictions soient éternellement renouvelés sur notre maître Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », Secrétaire Général de Vision 129

Écrit par: soodaan3

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