CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°109 : “AJÎBÛ DÂ’IYA-L LÂH” : RÉPONDEZ À L’APPEL DE DIEU !

today10 février 2023 128

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“AJÎBÛ DÂ’IYA-L LÂH” : RÉPONDEZ À L’APPEL DE DIEU !

« AJÎBÛ DÂ’IYA-L LAH » qui signifie « Venez répondre à l’Appel de Dieu » est le cri de ralliement émis tour à tour par chacun des 313 messagers envoyés par Allah à différents peuples à travers le temps et l’espace terrestre. Une fois cette invite lancée à leurs peuples respectifs, la mission des envoyés se résume à délivrer le message du « tawhid » consistant à faire reconnaitre l’unicité d’Allah et à s’éloigner, en conséquence, du « shirk » (associationnisme).

Le tawhid est matérialisé par l’expression négative : « Lâ ilaha illâ Allâh » qui signifie qu’« il n’y a aucun autre dieu qui mérite d’être adoré en dehors du Dieu Unique Allah, le Maitre de la Création ». Une fois leur da’wa (appel) lancé, les messagers doivent ensuite mettre en place les bases du culte qui doit être exclusivement voué au Créateur, Allah, en enseignant à leurs peuples respectifs la méthode et les moyens nécessaires pour L’adorer convenablement. Ils devront aussi leur inspirer la croyance en tous les messagers, la croyance dans tous les livres révélés ainsi qu’en l’existence des anges et du Jugement Dernier. C’est en cela que les messagers pourront les aider à mettre en place une justice sociale et leur faire adopter des valeurs morales et religieuses notamment en conseillant le convenable et en déconseillant l’inconvenant. C’est pourquoi, Allah exhorte Ses créatures, et ce plusieurs fois dans le Coran, à répondre obligatoirement à l’Appel des Messagers missionnés auprès d’eux.

À titre d’exemple :

{ یَـٰقَوۡمَنَاۤ أَجِیبُوا۟ دَاعِیَ ٱللَّهِ وَءَامِنُوا۟ بِهِۦ یَغۡفِرۡ لَكُم مِّن ذُنُوبِكُمۡ وَیُجِرۡكُم مِّنۡ عَذَابٍ أَلِیمࣲ }

« Ô notre peuple ! Répondez au prédicateur d’Allah et croyez en lui. Il [Allah] vous pardonnera une partie de vos péchés et vous protégera contre un châtiment douloureux. [Sourate AL-AHQÃF: 31]

{ یَـٰۤأَیُّهَا ٱلَّذِینَ ءَامَنُوا۟ ٱسۡتَجِیبُوا۟ لِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ إِذَا دَعَاكُمۡ لِمَا یُحۡیِیكُمۡۖ وَٱعۡلَمُوۤا۟ أَنَّ ٱللَّهَ یَحُولُ بَیۡنَ ٱلۡمَرۡءِ وَقَلۡبِهِۦ وَأَنَّهُۥۤ إِلَیۡهِ تُحۡشَرُونَ }

« Ô vous qui croyez ! Répondez à l’appel d’Allah et du Prophète lorsque celui-ci vous convie à ce qui peut assurer votre salut. Sachez qu’Allah peut S’interposer entre l’homme et son cœur, et que c’est devant Lui que vous serez tous rassemblés. » [Sourate AL-ANFÃL: 24]

À propos de ceux qui ignoreraient cet appel à Dieu en faisant la sourde oreille, Allah prévenait Son messager :

{ فَإِن لَّمۡ یَسۡتَجِیبُوا۟ لَكَ فَٱعۡلَمۡ أَنَّمَا یَتَّبِعُونَ أَهۡوَاۤءَهُمۡۚ وَمَنۡ أَضَلُّ مِمَّنِ ٱتَّبَعَ هَوَىٰهُ بِغَیۡرِ هُدࣰى مِّنَ ٱللَّهِۚ إِنَّ ٱللَّهَ لَا یَهۡدِی ٱلۡقَوۡمَ ٱلظَّـٰلِمِینَ }

« S’ils ne répondent pas à ton appel, saches alors qu’ils ne font que céder à leurs passions. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah ? Allah vraiment, ne guide pas les gens injustes. » [Sourate AL-QASAS: 50]

C’est sans doute conscient de tout cela qu’au début de sa mission, le messager Seydina Mouhamad (asws) parcourait les marchés et les places publiques de la Mecque pour inciter son peuple à répondre à son Appel. Il en arrivait même à presque supplier les gens en ces termes : « Dites lâ ilâha illâ Allâh, faites-en votre crédo et vous serez sauvés ». Alors, Allah le soulagea de toutes ses peines en lui rappelant :

لَّيْسَ عَلَيْكَ هُدَاهُمْ وَلَـكِنَّ اللّهَ يَهْدِي مَن يَشَاءُ

Autrement dit : « Ce n’est pas à toi de les guider (vers la bonne voie), mais c’est Dieu qui guide qui Il veut (…)» [Al Baqara, 272].

Or, plus de mille ans après la disparition du prophète Mohammad (asws), un homme d’une quarantaine d’années déclarant être l’Imam de la Fin des Temps, « Al Mahdi Al Mountazar », a encore lancé à Yoff, un village de pêcheurs situé à l’extrême ouest du continent africain, la même invitation que firent les messagers antérieurs. « Ajîbû dâ’iya-l Lâh. Yâ ma’sharal insi wal jinni innî rasûlu Lâhi ileykum » (« Venez répondre à l’Appel de Dieu ô Hommes et Djinns je suis le messager qui vous a été envoyé »), disait-il un dimanche premier jour du mois cha’bân de l’an 1301 de l’hégire. Son prénom de naissance : « Limâmou », qui est la déformation du titre arabe « Al Imâmou » ou l’Imâm (un des nombreux titres du Prophète Mouhamad), comme l’avait recommandé ce grand saint du Fouta qui avait prédit, quelques sept ans auparavant, la naissance dans le peuple lébou de l’élu attendu pour « remplir la Terre de Justice et d’Équité autant de fois qu’elle a été emplie d’Injustice et d’Iniquité » (cf. TRIBUNE DU VENDREDI N°68 : Immersion dans la vie de Seydina Limamou Lahi (psl) avant son Appel). Sa naissance avait eu lieu à Yoff dans la « leylatun-niçf min cha’ban » (nuit du 15è jour de cha’ban) de l’an 1261 de l’hégire (1843).

À l’époque où il lançait son Appel, les mœurs locales étaient marquées par un syncrétisme religieux dans la mesure où le peuple dans lequel il est apparu (les lébous) avaient déjà embrassé l’islam des siècles auparavant en instaurant même une république théocratique, mais accordaient encore, en même temps, une grande importance au culte des « xàmb » ; ces autels érigés en l’honneur des génies protecteurs propres à chaque famille et à chaque village. Périodiquement, de la bouillie de mil, de la pâte à base de riz appelée « naakka » sont donnés en offrandes et du lait, du sang d’animaux (coqs, chèvres, moutons et bœufs) sont versés sur ces autels pour satisfaire et entrer dans les bonnes grâces des génies qui y résident. Ainsi, pour soigner les proches malades ou possédés ou pour avoir tout simplement un bon hivernage, voir un souhait se réaliser ou éloigner des fléaux tels que les criquets, les épidémies (peste, choléra, etc.), les risques d’attaque par les envahisseurs issus des royaumes vassaux venus de l’intérieur voire remporter une guerre des sacrifices étaient effectués sur les xàmb. Il semblait alors que les gens eussent ignoré ou oublié que c’est à Allah, le Maitre du Destin, que revenait la responsabilité de tout ce qui arrivait. Pour donner une idée de cette époque El Hadji Mouhamadou Sakhir écrivait :

Da ño rééré woon Yàlla boba gëm samp yaak tuur yaaKu jaaxlé du ñaan Buur Yàlla mi moom tay ak démbaa

C’est dans ce contexte tout particulier à la croyances mitigées, qui rappelle la période païenne antéislamique ayant prévalu à la Mecque autrefois, qu’apparut le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws). Fils de Alassane Thiaw et de Sokhna Coumba Ndoye, Seydina Limamou Lahi allait bouleverser à jamais l’ordre social et les croyances locales pour instaurer le “tawhid” ; ce culte exclusivement dédié au Créateur Tout-Puissant « Allahou Rabboul Ânlamîn » et qui demeure le prétexte pour lequel Il avait choisi 124 000 prophètes et en avait envoyé 313 en tant qu’annonciateurs et avertisseurs auprès de leurs peuples respectifs. Il érigea une communauté qu’il appela les Ahloulahi ou partisans de Dieu qui se caractérisaient par un port vestimentaire qui rappelait les pèlerins aux lieux saints de l’islam. En effet, ses fidèles portaient toujours des habits de couleur blanche comme pour s’exiger personnellement le respect de l’hygiène et de la propreté en permanence, une des conditions primordiales précédant tout acte cultuel dans l’islam. Il ordonna la pratique constante du zikr de la formule du tawhid (cf. TRIBUNE DU VENDREDI N°79 : LE SAINT-MAITRE SEYDINA LIMAMOU LAHI AL MAHDI : DÉPOSITAIRE DU TAWHID). C’est pourquoi l’autre particularité est que ses disciples se différenciaient des autres par le fait qu’ils s’adonnaient tout le temps à répéter la formule du tawhid en solo comme en assemblée. D’ailleurs, c’est à partir de là que les profanes collèrent à sa communauté l’appellation toute innocente “Lâyènes yi” ou “Wa Lâyènes” (Les Lâyènes). Avec cette formule il lava le cœur de ses suiveurs en y ôtant toute forme de “shirk” pour le remplir de la lumière de la foi originelle dans le Seul Dieu qui mérite d’être adoré et craint à la fois. Cette arme, la plus redoutable et la plus puissante jamais utilisées contre le “Tâghût”, lui permit aussi de s’attaquer au culte pluriséculaire des xàmb et à raser ces autels vestiges de l’héritage “ceddo à Yoff et environs.

Ainsi partout où resonnaient jadis des tambours, des chants et autres hymnes pour adouber des génies hypothétiquement protecteurs, Seydina Limamou Lahi (asws) y installa un lieu pour vanter l’unicité et la gloire d’Allah. Cela ne manqua pas de lui créer une vive hostilité et de la haine auprès des populations autochtones. Mais Seydina Limamou Lahi (asw) s’appuyait toujours sur sa confiance en son Créateur : “Tawwakaltu anla Lâhi” (je place ma confiance en Allah) répétait-il toujours. Aujourd’hui, la plupart de ses pourfendeurs se sont appuyés sur la croyance selon laquelle aucun autre prophète ne devrait apparaitre à la suite de Seydina Mouhamad (asws) qui se trouve être le « Khâtam an-nabiyyîn » ou « Sceau de la Prophétie ». Or, une telle croyance entre totalement en porte-à-faux avec la réapparition attendue à la Fin des Temps du prophète Insâ ibn Maryam (as) dans une seconde mission terrestre comme prédite dans de nombreux hadiths par le prophète Mouhamad lui-même. Alors il apparait clair qu’il faudrait chercher à déterminer le type de prophétie qui a été scellé par Seydina Mouhamad en tant que « Khâtam an-nabiyyîn » pour pouvoir accepter en même temps la probabilité d’un retour du prophète Insâ ibn Maryam (as). À ce niveau plusieurs auteurs notamment le célèbre pôle Ibn Arabi et l’Imâm Sha’rânî ont soutenu que c’est plutôt la « nubbuwatu tashrî’ » ou prophétie législatrice (porteuse de nouvelle « sharia ») qui a été scellée par Seydina Mouhamad (asws). Autrement dit, à la suite de notre prophète aucun autre ne viendra pour apporter un nouveau Livre révélé (autre que le Coran) ou de nouvelles Lois. À partir de là, l’on peut mieux comprendre que le prophète Insâ ibn Maryam (as) puisse réapparaitre à la suite du prophète Mouhamad et dirige la communauté islamique suivant les lois islamiques. Et pour étayer cette croyance, la Mère des croyants Aicha (rta) conseillait : « Dites plutôt qu’il [Mouhamad] est le Sceau des Prophètes ; mais ne dites pas qu’il n’y aura pas de prophète après lui » (pour cette partie, cf. TRIBUNE DU VENDREDI N°48 : LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPRESSION « KHÂTAM AN-NABIYYÎN »).

Or, quand il lançait son Appel, Seydina Limamou Lahi (asws) n’a pas déclaré être un autre prophète. Il a clairement déclaré : « Mana deemba, mana tay ! » Pour dire qu’il était autrefois Mouhamad, le prophète arabe et qu’il avait réapparu sur Terre dans une seconde mission sous la peau noire en tant que Limamou Lahi Al Mahdi. Il sembla défier l’opinion en ajoutant même : « Lii ma wax ku ka fi wax ren ba déwèn té sama Borom wax lo wu la ka, di nga takka jëpet baa suuf ubbeeku lékka la ba nga jeex » ! Autrement dit, « toute personne qui aura dit ce que je viens d’avancer [être le prophète Mouhamed revenu dans une seconde mission] Allah le brulera vif ou commandera à la Terre de l’engloutir à jamais ! »

Pourtant, Allah le dota de « muhjizat » (faits miraculeux propres aux prophètes) hors du communs.

Yàlla dal kay jox ngënéélam boole kook ay “muhjisaat”Mooy la ñuy xàmmee ndawal Buur Laahu miy “Rabbul anaam”

À titre d’exemple, ses pieds ne laissaient aucune trace sur le sol quand il marchait. Et quand il les posait sur une roche ils y laissaient une empreinte très claire (voir la pierre de Ngor qui garde encore l’empreinte de son pied et de son genou). Quand il marchait sous la pluie l’eau ne le touchait pas. Un nuage le suivait partout pour le protéger du rayonnement solaire. Les mouches et autres insectes volants ne le touchaient jamais. Il dégageait un parfum naturel plus doux et encore meilleur que le « ‘oud » depuis sa naissance. D’ailleurs, toute personne qui venait lui faire allégeance voyait son propre chapelet dégager la même odeur de parfum qui se répandait alors pour embaumer toute sa maisonnée. Devant lui les arbres courbaient leurs branches comme pour se prosterner face à son grand rang auprès du Seigneur de la Création. Quand il soufflait sur quelqu’un celui-ci tombait raide mort jusqu’à ce qu’il (asws) le ramenât d’entre les mort lui essuyant le corps avec sa célèbre couverture que mille homme n’ont jamais pu soulever. Et mieux encore, il avait fait reculer l’Océan Atlantique à Yoff, face au lieu qui plus tard lui servit de mausolée à sa disparition. Ce qui constitue une sorte de garantie pour dire si un jour l’océan devait franchir la ligne qu’il lui avait fixée, c’est son mausolée qu’il remporterait en premier avant d’engloutir son peuple.Allah était devenu plus menaçant en exposant à Son messager le risque encouru par celui qui se détournerait volontairement de Son Appel dans ce verset :

{ وَمَن لَّا یُجِبۡ دَاعِیَ ٱللَّهِ فَلَیۡسَ بِمُعۡجِزࣲ فِی ٱلۡأَرۡضِ وَلَیۡسَ لَهُۥ مِن دُونِهِۦۤ أَوۡلِیَاۤءُۚ أُو۟لَـٰۤىِٕكَ فِی ضَلَـٰلࣲ مُّبِینٍ }

« Et quiconque ne répond pas au prédicateur d’Allah ne saura échapper au pouvoir [d’Allah] sur Terre. Et il n’aura pas de protecteurs en dehors de Lui. Ceux-là sont dans un égarement évident. » [Sourate AL-AHQÃF: 32]

Alors très cher Ahlou Soodaan (Peuple Noir) :

Gaañi ñëw leen gëstu waat diinéém te seetaat koon di ngeenXam ni Baay Laay Yàlla moo soob def ka muy njiital anaam.

Que Paix, Salut et Bénédictions soient éternellement renouvelés sur notre maître, la meilleure des créatures Seydina Limamou Lahi Al Moukhtâr Wa Seydil Anlamîna.

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », Analyste politique et économique,Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales, Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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