CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°123 : L’importance du Camp de Vacances dans la Communauté Ahoulahi

today25 août 2023 157

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L’importance du Camp de Vacances dans la Communauté Ahloulahi

Dans la communauté Ahloulahi, l’enfant occupe une place prépondérante. En effet, le fondateur de cette communauté d’élus, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws), conscient du rôle de la jeunesse dans la société, a très tôt choisi de miser sur elle pour dispenser son enseignement.

Ainsi, les enfants de cette communauté, par rapport à ceux du reste de la communauté musulmane, sont initiés plus tôt encore aux pratiques islamiques. Dès qu’ils commencent à comprendre réellement les choses, ils démarrent leur apprentissage du saint Coran et on commence à leur apprendre à pratiquer leur religion notamment à faire les ablutions, la prière, le jeûne du mois de ramadan, etc. Quand ils atteignent l’âge de 7 ans on commence à corriger leurs erreurs et manquements répétitifs sans hésiter à user de la méthode forte.

Ainsi, on les oblige, à partir de là, à rattraper les prières et jours de jeûne manqués comme si c’étaient des adultes. On peut alors dire sans risque de se tromper que, dans la communauté Ahloulahi, les enfants et les adultes ont quasiment les mêmes devoirs vis-à-vis de la religion. Comme pour étayer cette assertion, le poète Libasse Niang soutenait :
Goor ak jigeen, mag ak ndaw, xaleeloo
Jààmu ga no ca maasé naaj ak teel

Dans ce modèle éducatif purement ahloulahien, une grande partie de l’éducation religieuse est assurée par les parents que ce soit autour du bol de repas collectif ou pendant les différentes prières quotidiennes en famille, etc. Or, la situation actuelle de notre société marquée par la difficulté de trouver son pain quotidien fait que les rassemblements familiaux deviennent de plus en plus compliqués à organiser dans la mesure où les parents n’ont plus forcément le temps de partager un seul repas avec leurs enfants. Cela a pour première conséquence le fait qu’ils n’ont plus le temps d’accorder de l’attention à leurs enfants a fortiori pour assurer pleinement ou parfaire leur éducation religieuse. Cette situation fait que les enfants trainent beaucoup de lacunes en matière de pratiques religieuses sans qu’il y ait forcément quelqu’un pour les aider à les combler.

Pourtant, le saint-maitre a beaucoup insisté sur les devoirs familiaux et les conséquences nées de tout manquement comme en atteste cet extrait de son premier sermon :
« Je vous recommande donc le bon accomplissement de vos devoirs familiaux. Un père de famille défaillant sera accusé par les membres de sa famille devant Dieu le Très Haut. Ils diront « ô notre Dieu, celui-là était notre chef, mais il ne nous a jamais conseillé d’adorer Dieu, prends donc sur lui les préjudices qu’il nous a ainsi causés ». On évaluera alors l’étendue des préjudices, et l’on déduira le tout de la somme des biens qu’il possède. S’il n’en possède pas, on puisera sur les péchés des membres de sa famille une quantité équivalant aux préjudices, pour l’ajouter à ses propres péchés. Si les membres de sa famille en arrivent à cela, c’est à cause de l’aveuglement et de la frayeur qui les frappent, à la vue de l’enfer, de ses supplices, de ses flammes et étincelles, tandis qu’ils ne savent pas comment en être sauvés. Voilà pourquoi, on prélève sur le père de famille les préjudices résultant du fait qu’il n’a pas conseillé ou éduqué les membres de sa famille… »

C’est partant de là, que l’alternative qu’offre aux parents, la Fédération des Dahiras Layènes du Sénégal à travers le camp de Vacances « Daaray Jamalaay » trouve toute sa pertinence. À travers ce cadre, l’opportunité est donnée aux benjamins de la communauté Ahloulahi en général et de la « Fédération » en particulier de s’initier à l’enseignement islamique et parfaire leurs pratiques religieuses suivant la doctrine du saint-maitre.

Ainsi, les ablutions, les formules à réciter aux différentes étapes de la prière, des sourates du Coran et des extraits des sermons de Seydina Limamou Lahi (asws) leur sont enseignés pendant les deux semaines que dure ce stage d’initiation et de perfectionnement.

Mêlant l’utile à l’agréable, ce camp de vacances a la particularité d’ajouter à l’enseignement religieux des activités ludiques servant à mieux ouvrir, mieux capter l’esprit des participants. Ces derniers voient donc leurs capacités renforcées et leur culture religieuse enrichie. Créé en 2014, le camp de vacances a rassemblé à sa première édition 60 enfants venus de différentes localités Layènes. La réussite qu’engendra cette première édition confiée à la Première Section de la « Fédération » sous la houlette du Président feu Djibril Ndiaye (rappelé à Dieu en 2020) fit que lors des suivantes, le nombre de pensionnaires a plus que quadrupler avec un pic de 250 dès 2017. Pour les éditions suivantes, un comité de pilotage réunissant toutes sections de la Fédération a été mis en place pour une meilleure réussite du camp. Toutefois, pour cause de pandémie de Covid-19, l’édition de 2020 a été annulée pour respecter les mesures sanitaires imposées par le contexte. Ce n’est que cette année 2023, que le camp a repris avec comme thème : « Les collectivités territoriales et le numérique ».

Voici donc une initiative à rendre publique, à appuyer, à pérenniser à développer. Face à la montée du radicalisme religieux dans ce pays et ailleurs, face à la perte des valeurs ancestrales et la détérioration des mœurs favorisées par l’accès devenu de plus en plus facile aux réseaux sociaux, des initiatives comme le camp de vacances peuvent aider la jeunesse à garder son identité, ses repères, ses croyances. Il peut aussi l’aider à renforcer sa foi et à préserver les valeurs qui ont bâti l’entente, la solidarité et la cohésion dans notre société. Par ailleurs, nous pensons qu’aujourd’hui, le camp de vacances a gagné une envergure qui dicte aux communes sous l’autorité du Khalif Général des Layènes (Yoff, Ngor, Cambérène, Yeumbeul, Malika, etc.) l’obligation de le soutenir ainsi que la nécessité cruciale d’inclure à leurs budgets respectifs une subvention annuelle pour couvrir entièrement les frais d’organisation et de fonctionnement. Ces subventions pourraient regrouper du matériel (tentes, bâches, tableaux, fournitures scolaires, etc.), des denrées et une enveloppe financière pour les dépenses diverses. Elle peut aussi être utilisée pour financer la production de manuels didactiques basés sur la doctrine Ahloulahi, qui serviront de support tout au long de ce stage et des prix destinés aux meilleurs pensionnaires à l’issue du programme.

Nous ne saurions clôturer cette tribune sans adresser nos félicitations, encouragements et prières à l’endroit de la Fédération des Dahiras Layènes, du comité de Pilotage notamment le Président Mame Ndjine Ndoye (Président de la Première Section) et le coordinateur Moussa Ba et de l’ensemble des moniteurs qui animent ce camp de vacances.

Par Chérif Alassane Lahi Diop “Sibt Sâhibou Zamâne”,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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