CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°136 : Revue des discours du 144ème anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (ASWS) (1ère partie)

today23 février 2024 147 1

Arrière-plan
share close

Revue des discours du 144ème anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (ASWS) (1ère partie)

La communauté Ahloulahi vient de célébrer le 144ème Anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (asws) ces 10 et 11 février 2024 entre Cambérène, Ngor et Yoff. Les festivités ont démarré dans la matinée du samedi 10 février au lieu saint de Diamalaye Mame Seydi à Cambérène. Le choix de ce site pour lancer la célébration de l’Appel n’est pas gratuit. En effet, Seydina Issa Rohoulahi (as) dont le mausolée se trouve sur ce lieu est le fils ainé et premier Khalif du fondateur Seydina Limamou Lahi et à ce titre, il répétait souvent que nul n’arrive au père sans passer par lui. C’est cela qu’avait très tôt compris le brave troisième Khalif Baye Seydi Thiaw Lahi quand il initia la commémoration de l’Appel en 1982.

Comme à l’accoutumée, la célébration a démarré par une longue séance de zikroullah au cours de la laquelle l’unicité d’Allah et Ses nobles « asma wa çifât » ainsi que les mérites et la gloire du saint-maitre ont été chantés en chœur par des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Après avoir été bien abreuvé à la lumière du tawhiid, place a été donnée au coordinateur de l’évènement à savoir Seydina Issa Lahi communément appelé « Seyna Lahi » pour prononcer, au nom de son éminence, le Khalif Seydina Mouhamadoul Makhtar Lahi, le message de bienvenue et tracer les axes autour du thème de cette présente édition : « L’Unité socle de la stabilité sociale et politique ».

À l’entame de son discours, il remercia de manière prononcée les équipes du Groupement Central et des autres structures et groupes y compris les forces de défenses et de sécurité du pays ayant contribué à la réussite de l’organisation. Abordant le thème de ce 144ème Anniversaire de l’Appel axé sur l’unité, Seydina Lahi, dans sa pédagogie d’enseignant, remonta aux origines de la création de l’humanité à l’issue de laquelle Allah, le Créateur Tout Puissant, admiratif devant Son œuvre grandiose ne put s’empêcher de clamer Son éternel grandeur en ces termes : « Fatabârakkallâhou ahsanal khâlikhîne » ce qui signifie : « Béni soit donc Allah le Meilleur des Créateurs !» sourate al mu’minûn, 14.

Il précisa qu’à l’époque il n’existait encore aucune religion pour créer des séparations entre les hommes, à plus forte raison les voies religieuses. Il convoqua ce verset du Coran dans lequel Allah nous renseigne que l’humanité a été créé dans la diversité à partir du couple originel composé par Adama et Hawâ, mais aussi dans le but de voir les hommes tisser des relations entre eux et de s’unir :

{ یَـٰۤأَیُّهَا ٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقۡنَـٰكُم مِّن ذَكَرࣲ وَأُنثَىٰ وَجَعَلۡنَـٰكُمۡ شُعُوبࣰا وَقَبَاۤىِٕلَ لِتَعَارَفُوۤا۟ۚ إِنَّ أَكۡرَمَكُمۡ عِندَ ٱللَّهِ أَتۡقَىٰكُمۡۚ إِنَّ ٱللَّهَ عَلِیمٌ خَبِیرࣱ }

« O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur » [Sourate AL-HUJURÃT: 13]

Partant de là, il précisa qu’une fois que les religions furent créées, Allah a choisi l’islam comme étant la meilleure d’entre elles. Le coordinateur de l’Appel de poursuivre son exposé en soulignant que le principe général de l’Islam est la « wahdatul muslimîn » ou l’unité des musulmans. Il insista encore pour dire qu’à l’époque, les foyers religieux tels que connus à notre époque (en sous-entendant le fait qu’ils aient pu par moment être source de divergence entre les hommes) n’existaient pas encore. Cela le mena à rappeler le célèbre verset invitant à l’unité et à la concorde entre les musulmans :

{ وَٱعۡتَصِمُوا۟ بِحَبۡلِ ٱللَّهِ جَمِیعࣰا وَلَا تَفَرَّقُوا۟ۚ وَٱذۡكُرُوا۟ نِعۡمَتَ ٱللَّهِ عَلَیۡكُمۡ إِذۡ كُنتُمۡ أَعۡدَاۤءࣰ فَأَلَّفَ بَیۡنَ قُلُوبِكُمۡ فَأَصۡبَحۡتُم بِنِعۡمَتِهِۦۤ إِخۡوَ ٰ⁠نࣰا }

« Et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah (Hablil-Lâhi) et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères ».[Sourate ÃL-`IMRÃN: 103]

Seydina Lahi d’ajouter cette reformulation en guise de commentaire au précédent verset coranique « ay bi nihmatil islami ikhawânan » ce qui signifie « ou bien par le bienfait de l’islam, vous êtes devenus frères ». Il en profita pour rendre hommage aux fondateurs des foyers religieux de ce pays et à leurs successeurs respectifs qui ont développé et pérenniser un modèle islamique qui a garanti la paix et l’unité entre les fidèles de cette nation en dépit des appartenances religieuses diverses. Il appela à l’unité des musulmans d’une part et rappela l’unité de la race humaine qui doit exister entre les musulmans et non musulmans d’autre part. En effet, dans un pays comme le Sénégal avec sa particularité de regrouper une majorité de musulmans vivant aux cotés dune minorité ayant d’autres croyances, il faudrait consolider l’unité de la race pour assurer la stabilité. À ce propos, il rappela à tous que la constitution du pays a déjà pris en compte la diversité qui existe dans notre nation en établissant en son article premier : « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

À sa suite, la parole fut donnée au porte-parole Seydi Mouhamadou Lamine Lahi. En fin modérateur et promoteur de la cohésion sociale, l’une des premières phrases qu’il prononça fut : « Que la paix soit sur vous » comme le faisait son illustre grand-père Seydina Limamou Lahi (asws) à l’entame de chaque discours, chaque sermon. Il précisa que prier Allah de nous accorder la paix depuis un lieu qui s’appelle « Jamma-Lahi » qui signifie « la paix d’Allah », en un jour ou le Message de paix du saint-maitre est célébré permet d’avoir l’espoir voire l’assurance de se voir exaucé par Allah. Soulignant que cette année, nous célébrons le 144ème Anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Lahi asws), Seydi Mouhamadou Lamine Lahi rassura les fidèles par un « Lu yagga rek dëg la » pour dire que tout ce qui résiste au temps est vérité. Il en profita pour rappeler ces célèbres propos de son père Seydina Ababacar Lahi ibn Seydina Limamou Lahi « Lu déñul rek doy » que le brillant poète compositeur El Hadji Abdoulaye de Ngor a adapté en chant :
Wooté bi bu déñul doy, Day sax day neex
Sunu xol yi feex nu andadoo dëgël Baay Laay yonen

Dans sa grande sagesse, il conseilla alors aux détracteurs et autres négateurs de notre époque :
« Lo xamni sa maam fii la kobayi, sa baay fii lako fekk bayi ko fi, yaw so bëggèè am jamm baayi ko fi » ce qui signifie « une chose que vos grands-parents ont laissé persister après eux et que vos propres parents ont trouvé encore sur terre, si vous voulez avoir la paix laissez-la ou abstenez-vous en, [c’est mieux pour vous] ».

Abordant l’actualité nationale avec les récurrents appels à l’insurrection et à la violence qui en suit, le porte-parole de la communauté Ahloulahi a rappelé que le saint-maitre Seydina Limamou Lahi avait depuis longtemps précisé que le jihad avec les armes n’avait plus libre cours en cette Fin des Temps. Et qu’il avait plutôt préconisé ce que le prophète avait annoncé comme étant la grande guerre à savoir le « Jihâd an-nafs » ou guerre contre les passions de l’âme. Partant de là, il conseilla aux jeunesses de la communauté, et à juste titre, de ne répondre à aucun appel à la violence ou à la destruction de biens collectifs. Et ce sont ces propos rappelés par Seydi Mouhamdoul Amine qu’un énergumène vendeur de médicaments traditionnels de surcroit et très actifs à courir les plateaux de télé a tenté de discréditer son arrogance et son insolence caractérielles.

Il convient de préciser que Seydi Mouhamadou Lamine est l’un des premiers guides religieux su pays à oser dire au Président de la République face à face de soulager les populations et d’avoir plus de mansuétude à leur endroit. Il est aussi l’un des rares guides pour ne pas dire le seul qui a conseillé à son fils Ousmane Sonko, venu lui rendre visite à son domicile à Yoff en marge de la célébration de l’Appel en 2023, d’appeler à la paix et de promouvoir le dialogue avec les tenants du pouvoir pour éviter toute effusion de sang ou la montée de la violence. Aujourd’hui, plusieurs voix se sont levées dont celle de Pierre Goudiaby Atépa pour dire que le dialogue a bel et bien été initié entre le Président Macky Sall et Ousmane Sonko dans l’intérêt national. Quoi qu’il soit, à la suite des prières et appels à la paix lancé par la famille de Seydina Limamou Lahi (asws), un vent de dégel a soufflé dans le pays avec la libération de plusieurs prisonniers et l’annonce imminente de la libération de l’espoir de la jeunesse, le Président Ousmane Sonko.

La fin du discours du porte-parole a mis fin à cette première étape de la célébration. Dans l’après-midi du même jour, les fidèles se sont réunis à Ngor plus précisément à la Grotte mystique et mythique des Almadies ou la lumière du saint-maitre est restée cachée pendant plus de 1200 ans avant sa naissance en 1843 (1261H). La cérémonie a aussi démarré avec des chants religieux à la gloire du Seigneur comme nous l’a inspiré le saint-maitre qui recommandait de démarrer toute activité en convoquant le souvenir d’Allah pour s’attirer Ses faveurs.

La séance de zikr dura jusqu’à l’heure de la prière de asr qui fut dirigée par l’ainé des jeunes frères du Khalif à savoir l’infatigable Seydi Mouhamadoul Amine Lahi. D’habitude, tout était préparé pour que le docteur Seydi Mame Libasse Lahi puisse terminer son discours avant l’expiration du délai légal de la prière de asr. Mais pour cette année, le cours magistral dispensé par le Docteur Mame Libasse Lahi a été décalé après la prière de asr pour lui permettre de prendre le temps qu’il faut sans aucune interruption. Et le résultat de sa prestation de haute facture a permis de comprendre la pertinence de décaler son discours après la prière de asr. Avant de démarrer son cours magistral annuel, Seydi Mame Libasse demanda que le célèbre hymne « Libaasa Laay Rasuululaay, Baay Laay mu baax ma ilahi » composé à la gloire du saint-maitre soit cantonné par tous pendant une bonne dizaine de minutes. Il axa son exposé de cette année sur les différents cas de ressuscitement rappelé par le Coran.
À suivre…

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne »,
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Aspirant-disciple parmi les Ahloulahi

Écrit par: soodaan3

Rate it

Commentaires d’articles (0)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires


0%
Restez informé des nouvelles publications en activant les notifications...! OK Non