CHRONIQUES

TRIBUNE DU VENDREDI N°54 : Les enseignements de Seydina Limamou LAHI (psl)

today12 novembre 2021 16

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ULTIME MESURE BARRIERE CONTRE LES MAUX DE AHIRU ZAMANE

Le dimanche 7 novembre 2021, l’opinion nationale a été brusquement secouée, étourdie, violentée et abattue à la suite de l’annonce du triple homicide perpétré par un médecin-dentiste du nom de Falla Paye sur de pauvres enfants, les siens qui plus est. La publication quelques heures plus tard d’une lettre de 10 pages rédigée par le tueur pour tenter d’expliquer minutieusement ses motivations, a aussitôt jeté le discrédit sur son ex-épouse, le docteur Ndeye Awa Diagne, mère des pauvres enfants assassinés.

Automatiquement des camps se sont formés de manière imprudente au sein de l’opinion : certains s’érigeant en défenseur du défunt ex-mari, d’autres choisissant volontiers le camp de l’ex-femme sans même connaitre réellement ce qui s’est passé dans ce couple. D’autres encore plus sages ont préféré rester neutres car ignorant les tenants et les aboutissants de ce drame familial. Quoi qu’il en soit, le mal est déjà fait et ce serait impertinent voire inutile d’épiloguer sur qui a raison ou qui a tort. C’est pourquoi, ce qui compte maintenant c’est de tirer des enseignements sur cette histoire pour le moins rocambolesque.

Après avoir consulté la lettre posthume pour s’imprégner d’une partie des faits tels que relatés par l’ex-mari, d’aucuns constatent que ce dernier a accumulé plusieurs frustrations, plusieurs déceptions, beaucoup d’insatisfaction et de rancœur au cours de ses 15 ans de vie commune avec la dame Ndeye Awa Diagne qu’il est allé jusqu’à qualifier de «badoola»«d’ingrate», de «matérialiste»«d’opportuniste». Toutefois, nous tenons à préciser que ce n’est qu’une version de l’histoire que nous avons jusque-là ; l’ex-épouse n’a pas encore livré sa part de vérité. Et comme nous avons l’habitude de le rappeler « dans toute histoire racontée il y a autant de versions que de parties impliquées ». Dans tous les cas, l’on peut percevoir facilement toute l’amertume de l’ex-mari et tous ses regrets d’avoir été blessé dans son amour propre à la suite du divorce suivi de la décision temporaire du juge de le priver de la garde des enfants. L’autre constat irréfutable selon les spécialistes, est que le docteur Paye semblait souffrir de troubles du comportement (troubles de l’humeur plus précisément). Il était tout simplement devenu dépressif. Il convient de rappeler que du point de vue de la science, «une personne atteinte de dépression (ou trouble dépressif) ressent les émotions négatives plus intensément et durant plus longtemps que la plupart des gens. Elle a plus de mal à contrôler ses émotions et peut avoir l’impression que sa vie se limite à une souffrance constante. La personne se trouve en difficulté face à ses engagements professionnels, familiaux et sociaux». Ces troubles du comportement peuvent provenir d’une forte prédisposition familiale. Dans ce cas le sujet est exposé à une vulnérabilité de l’humeur et une incapacité à réguler ses émotions. Ils peuvent aussi être le résultat d’un choc émotionnel (séparation, divorce, exposition à la violence, faillite, etc.)

Reste maintenant – sans vouloir jeter l’opprobre ni porter un jugement sur qui que ce soit – à savoir si le docteur Paye a toujours été sujet à ces troubles de l’humeur avant son mariage ou si c’est juste une conséquence de sa vie de couple dramatique avec la dame Awa Diagne.

Par ailleurs, il est clair que l’acte posé par le docteur Falla est motivé par un désir ardent de vengeance vis-à-vis de son ex-épouse qui, à ses yeux, l’a «trahi» et ne lui a pas rendu tout l’amour qu’il méritait. Et cela l’a poussé à vouloir la priver d’une «descendance issue de leur union sans amour» et d’une vie heureuse pour le reste de son existence. Car les chances pour cette dame proche de la ménopause d’enfanter à nouveau sont quasi moindres. Or, cet acte immoral du docteur Paye est totalement aux antipodes des valeurs enseignées par les 3 religions révélées (Islam, Christianisme et Judaïsme) et mêmes des valeurs morales héritées de nos racines «thiédo» à savoir l’indulgence, le pardon, la tolérance mais aussi la patience.

En ce qui concerne le suicide, Allah nous prévenait dans le Coran :

«…Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah.» [An-Nisa’,29-30]

De même, Allah interdit formellement au croyant de mettre fin à la vie de son prochain comme le montrent ces versets :

«Et, sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendue sacrée!..» [Al Isra, 33]

«Et quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Et Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un immense châtiment.» [An-Nisa’,93]

Cela nous pousse à émettre la réflexion suivante :

Si seulement Dr Paye et Madame Awa Diagne avaient eu la chance de se délecter du deuxième sermon du saint-maitre Seydina Limamou Lahi(asws), peut-être n’en seraient-ils jamais arrivés là.

Dans ce deuxième sermon, le saint-maitre de la Fin des Temps, nous y rappelle des propos qu’il avait formulé dans sa première mission :

«Tout homme qui se montre patient et indulgent à l’égard du mauvais caractère de sa femme recevra de Dieu la récompense qu’il réservera au Prophète Ayoba» (Paix sur lui), après l’épreuve de sa maladie.

Seydina Limamou Lahi (asws) ajoutait encore :

«De même, toute femme qui supporte avec patience le mauvais caractère de son mari recevra de Dieu la récompense qu’il a donnée à Rahmata, épouse de Ayoba (Paix sur lui). Rahmata est celle qui avait supporté patiemment toute la durée de l’épreuve subie par Ayoba, après que celui-ci fut abandonné par ses autres épouses. Elle portait Ayoba sur son dos, comme on porte son enfant, et le transportait dans les villes et dans les campagnes. Elle louait ses services et nourrissait Ayoba avec son salaire, pendant toute la durée de sa maladie. Elle n’a jamais cessé d’être patiente, d’être volontaire et d’espérer en Dieu pour son mari, jusqu’au moment où Dieu guérit la maladie de son mari et le ramena à son ancienne prospérité.»

En définitive, il faut bien choisir la personne avec qui on souhaite passer le reste de sa vie. Le prophète (asws) nous conseillait d’ailleurs de faire une « listikhâr » avant de nous engager. Ensuite, il faut savoir que la base d’un couple, du point de vue de l’Islam, doit être l’affection et la bonté mutuelles entre les époux comme le précisent ce verset :

«Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.» [Ar-rûm, 21]

L’homme qui évolue en société doit aussi éviter de garder les choses pour lui sans les partager pour se vider l’esprit, se soulager et éventuellement trouver de l’aide. En cas de soucis, il doit par exemple s’ouvrir à des personnes de confiance notamment un guide spirituel qui le conseillera sur la base de l’enseignement religieux avec des exemples à l’appui ou un ami-confident qui pourra l’aider à surmonter les choses, ou tout simplement consulter un médecin spécialiste. À ce propos Seydina Limamou Lahi nous informait dans son premier sermon :

«Sachez ô vous Croyants que le Croyant doit rester uni [s’ouvrir] aux Croyants, lesquels s’unissent à lui. Celui qui ne le fait pas ne reçoit pas l’aide de Dieu.»

De même, la prière et les actes de dévotion supplémentaires (nafilas, zikrs, etc.) sont aussi un excellent moyen pour nous aider à surmonter les vicissitudes de la vie (familiale comme professionnelle).

Pour mieux protéger les croyants contre la perte de foi, les tentations du diable, et les aider à purifier leurs cœurs en y ôtant toute forme de colère, de haine, de rancune, de jalousie, à la suite de changement intervenu dans leur vie, le saint-maitre Seydina Limamou Lahi (asws) offrait l’arme par excellence en ces termes :

«Ne négligez pas d’évoquer le souvenir de Dieu partout où vous vous trouvez. Le rappel du souvenir de Dieu diminue les mauvaises actions et multiplie les bonnes. Or celui qui totalise beaucoup de bonnes actions et peu de mauvaises aura pour demeure le paradis, s’il plaît à Dieu.»

Enfin, les proches aussi doivent être davantage solidaires et aller vers ceux parmi nous qui montrent un changement brusque ou des signes d’éloignement, de dépression, etc. Car les signes avant-coureurs pouvant mener à de tels drames sont affichés très tôt. Seulement bien souvent l’entourage de la personne concernée ou la société en général feint de les ignorer.

Qu’Allah ait pitié de l’âme du docteur Falla Paye et accorde le courage, la force et la foi au docteur Ndeye Awa Diagne. Qu’Il élève ces trois innocents au Paradis. Qu’Il nous aide à garder la foi et l’endurance en toute circonstance, la crainte et le souvenir constant d’Allah jusqu’à notre dernier souffle par la grâce de notre maître Seydina Limamou Lahi Al Moukhtar wa Seydil Anlamin (asws).

Par Chérif Alassane Lahi Diop « Sibt Sâhibou Zamâne », 
Analyste politique et économique,
Expert en Commerce et Management des Affaires Internationales,
Secrétaire Général de Vision 129.

Écrit par: soodaan3

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